- Euro 2016
- 8es
Ce qu’il va se passer en huitièmes de finale
Après un premier tour de chauffe, les choses sérieuses commencent réellement avec ces huitièmes de finale. Et au risque de gâcher la surprise, voici comment ils vont se dérouler.
Suisse-Pologne
(Samedi 25 juin, 15h, au stade Geoffroy-Guichard, à Saint-Étienne)
À la suite de l’incident des maillots déchirés, Puma décide de rectifier le tir. La résistance des vareuses est renforcée au point de supporter une charge de plusieurs centaines de kilos. Les maillots désormais en tissu épais donnent un côté rétro, genre Euro 68, mais pèsent sur les épaules des Suisses. Suant à grosses gouttes et moins mobiles de leurs gestes, ils prennent l’eau en seconde période sur un but de Grosicki. À l’issue du match, la Fédération helvète dénonce le contrat avec Puma et opte pour l’équipementier Macron. Apprenant que son nom est associé à la Suisse, le ministre paraphrase un prédécesseur : « Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger, ni maintenant, ni avant. »
Pays de Galles – Irlande du Nord
(Samedi 25 juin, 18h, au Parc des Princes, à Paris)
Initialement programmée par l’UEFA au Parc des Princes, la rencontre est délocalisée à deux pas, au stade Jean-Bouin. C’est que l’affiche a un parfum d’ovalie. À tel point que France Télévisions rafle les droits et colle aux commentaires la doublette Salviac-Albaladejo. Sur le terrain, il y a du combat, des rucks et un excellent jeu au pied de Bale qui envoie les Gallois au tour suivant. Seul mécontent, Mourad Boudjellal : « On se casse le cul à faire une finale de Top 14 à Barcelone, et les couillons de la Ligue collent un match du Tournoi des 6 nations ! »
Croatie-Portugal
(Samedi 25 juin, 21h, au stade Bollaert-Delelis, à Lens)
Postés du bon côté du tableau final, Croates et Portugais savent qu’une victoire lors de ce huitième ouvre quasiment les portes du dernier carré. Dès lors, on s’impressionne dans la presse. Après son match exceptionnel contre la Hongrie, CR7 se sent pousser des ailes : « Je vais inscrire un quintuplé, dont un coup franc de 45 mètres. » Réponse immédiate de Perišić : « J’ai mangé Juanfran, je vais écraser Vieirinha. » Les hostilités sont lancées. Sur la pelouse pourtant, les débats sont serrés. Pas une action, pas un tir, jusqu’à ce que Nani trouve l’ouverture à cinq minutes du terme. Les Lusitaniens ont fait le plus dur, mais ont une réputation à tenir. Carvalho, en joueur d’expérience, l’a bien compris, et manque sa passe en retrait à destination de Rui Patrício, ce dont profite un Mandžukić revenu de blessure. 1-1, prolongation, puis séance de tirs au but. Cristiano Ronaldo lance la séance et célèbre son contre-pied en se jetant dans le kop portugais, tandis que Modrić égalise dans la foulée. 5-4 Portugal, Srna s’avance pour un tir décisif. Mais, perturbé par un Ricardo Quaresma tentant de réaliser un coup du sombrero de l’intérieur de l’épaule, la tête en bas, le défenseur croate tire à 2 mètres du poteau gauche, et condamne les siens. Le Portugal est en quarts, sans gagner.
France-Irlande
(Dimanche 26 juin, 15h, au Stade des Lumières, à Décines)
Toujours à la recherche d’une victoire de référence, l’équipe de France affronte une Irlande ayant arraché sa qualification contre l’Italie. A priori, rien d’insurmontable, sauf que les Bleus déjouent au Parc OL. Une constante, malheureusement matérialisée à la 23e minute, lorsque Shane Long passe la main devant Rami pour tromper Lloris. Installé en tribune, le lobby pour « l’instauration du karma ultime » apprécie. À la 85e, la France est menée et la situation se tend. Heureusement, Dimitri Payet est là pour les faire péter. Après avoir échappé au tacle d’un Roy Keane sorti du carré VIP, le Français décoche une frappe des 30 mètres pour égaliser. Un soulagement, d’autant que dans la foulée, c’est Moussa Sissoko, au terme d’un sprint de 75 mètres, qui vient donner le coup de grâce à l’Irlande, avant de célébrer façon Lilian Thuram. Beaux joueurs, les Irlandais célèbrent la défaite à Toulouse avant que la vidéo des Verts nettoyant intégralement le Rhône ne fasse le buzz sur la toile.
Allemagne-Slovaquie
(Dimanche 26 juin, 18h, au stade Pierre-Mauroy, à Lille)
La Nationalmannschaft ne fait qu’une bouchée des Slovaques, comme aux lendemains des accords de Munich. Dès la première période, les Allemands mènent grâce à un doublé de Thomas Müller. Les quarante-cinq minutes suivantes se résument à de la possession stérile que ne renierait pas Guardiola. Les caméras en profitent pour se braquer sur les moindres faits et gestes de Joachim Löw. Que fait-il ? Il varie son jeu et savoure ses pellicules.
Hongrie-Belgique
(Dimanche 26 juin, 21h, au Stadium, à Toulouse)
Affiche de prestige à Toulouse, où l’on se presse pour assister au choc de ces huitièmes. Surprenante en poule, la Hongrie prend les choses en main et colle deux buts aux hommes de Wilmots lors du premier acte. Coupables de ne pas contrôler le milieu, Fellaini et Witsel sont sanctionnés d’une coupe chez Franck Provost à la pause, ce qui profite à Nainggolan et Dembélé. L’effet est immédiat. Sur une ouverture du second, Romelu Lukaku troue les filets et relance les siens. Ce ne sera malheureusement pas suffisant, Eden Hazard affichant des stats hallucinantes de 145 crochets pour 2 réussis. En conférence de presse, le coach belge s’énerve : « C’est votre faute, vous, les journalistes. Notre équipe est encore jeune, notre vrai rendez-vous est 2018. » Belgique et jeunesse n’ont de tout de façon jamais fait bon ménage.
Espagne-Italie
(Lundi 27 juin, 18h, au Stade de France, à Saint-Denis)
La Roja n’a pas préparé le match dans la sérénité. À la défaite concédée face à la Croatie s’est ajoutée la fugue du petit Pedro, lassé de faire banquette. La veille de la rencontre, il est retrouvé en train d’errer sur les quais du port de Calais à la recherche d’une « soute pour Chelsea » , selon la police. Côté terrain, Del Bosque décide d’offrir une dernière cape à Casillas de retour dans les buts ibériques. La sanction tombe : 2 à 0 pour les Transalpins dont une boulette. En zone mixte, Del Bosque, à côté de la plaque, regrette l’organisation du jubilé de son gardien : « Que voulez-vous faire de mieux sans Hierro, Guti et Raúl Bravo ? »
Angleterre-Islande
(Lundi 27 juin, 21h, à l’Allianz Riviera, à Nice)
Last but not least, le match entre Anglais et Islandais enflamme l’Allianz Riviera. Jamie Vardy est clairement en train de faire une fête, puisqu’entré à la 78e minute, il inscrit un doublé et se fend d’une célébration façon Robbie Fowler. Triste désillusion pour les Islandais, vaillants, mais battus sur l’autel du réalisme anglais. Seule consolation, la visite de Dany Boon après la rencontre, qui remet un peu de baume au cœur au milieu de ce vestiaire de -Sson tristes. Pour les Anglais, rendez-vous est pris contre les Bleus.
Par Raphaël Gaftarnik et Adrien Rodríguez-Ares