Ce qu’il faut retenir du tirage au sort de la CAN 2015

Groupe A : Le groupe du golfe de Guinée (Guinée-Équatoriale, Burkina Faso, Gabon, Congo-Brazzaville)

Le match d’ouverture de cette 30e Coupe d’Afrique des nations opposera le 17 janvier prochain le Nzalangaux Diables rouges. C’est Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président de la République équato-guinéenne, qui s’est levé et est allé tirer en personne la première boule du tirage au sort. Le Congo-Brazza qui retrouve la CAN après une quinzaine d’années d’absence, avec à sa tête un Claude Le Roy plus affûté que jamais (8e CAN pour lui), grisé par une qualification aux dépens du tenant du titre nigérian. Cette poule A compte également les Étalons burkinabés, finalistes de la dernière édition et qui arrivent avec les meilleurs intentions (Jonathan Pitroipa a fini meilleur buteur des éliminatoires avec six buts) sans oublier le Gabon, qui sera porté par Pierre-Emerick Aubameyang, Bruno Ecuele Manga ou encore Frédéric Bulot. Et peut-être que d’ici-là, Mario Lemina se sera transformé en Panthère.

Groupe B : Le groupe des underdogs revanchards (Zambie, Tunisie, Cap-Vert, Congo RDC)

Vainqueurs en 2012, les Chipolopolos ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes depuis le départ d’Hervé Renard. Après une CAN 2013 désastreuse (éliminée au premier tour), la Zambie de Rainford Kalaba (TP Mazembe) et Stoppila Sunzu (FC Sochaux) voudra à tout prix se reprendre. De son côté, le Cap-Vert arrive également avec un esprit de revanche : éliminés des qualifications à la Coupe du monde 2014 par une Tunisie qui sait manier l’art du fax et du recours comme personne, les Requins Bleus chercheront à tout prix à déchiqueter les Aigles de Carthage. Mais attention, car un Aigle, ça vole haut, et cet oiseau-là, qui a pour maître le Belge Georges Leekens, a survolé son groupe de qualifs en ne concédant que deux matchs nuls. Enfin, la République démocratique du Congo de Youssouf Mulumbu (WBA) et son nouveau joueur-frisson Yannick Bolasie (Crystal Palace) auront également leur mot à dire, en témoigne leur jolie place de meilleur troisième lors des qualifications.

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Groupe C : Le groupe de la mort (Ghana, Algérie, Afrique du Sud, Sénégal)

Da group of da death. El majmouaat el mawt. Die groep van die dood. Mboolo n.dee. Bref, vous l’aurez compris, l’attraction principale de la prochaine CAN, c’est ce groupe C. Le Ghana a beau faire partie depuis des années des meilleures équipes du continent, la dernière victoire des Black Stars dans la compétition continentale remonte à… 1982. À l’époque, Abédi Pelé était remplaçant en équipe nationale, c’est dire comme c’est loin. Meilleure équipe du continent, c’est ce titre que vise l’Algérie. Après un parcours remarquable (et remarqué) lors du Mondial 2014, les Fennecs ont choisi de continuer sur leur lancée. Sous la houlette de Christian Gourcuff, la paire Brahimi-Feghouli envoie du rêve et a de grandes chances d’aller jusqu’au bout. Mais pour cela, il faudra passer sur le corps des Bafana Bafana qui, bien que privés à jamais de leur gardien Senzo Meyiwa (parti garder les bois du paradis), ont des joueurs de qualité, comme, par exemple le défenseur Anele Ngcongca (Genk) et, surtout, Thulani Serero (Ajax). De très bons joueurs, les Lions de la Téranga en possèdent également plein, notamment devant, avec Demba Ba, Sadio Mané, Dame Ndoye, Moussa Sow, etc. Marquer des buts, c’est bien, mais il ne faudra pas oublier de défendre. Car comme dit le proverbe wolof : « Ku jaaxaan disaw, balaa kenn a tooy nga lóór. » Ce qui signifie : « Si tu pisses en étant couché sur le dos, avant que quelqu’un ne soit mouillé, toi, tu seras trempé. »

Groupe D : Le groupe de la mort, bis (Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali, Guinée)

Bien que moins en vue que celles du groupe C, les équipes du groupe D restent malgré tout de sacrés clients. Après la déroute du Mondial brésilien, le Cameroun de Volker Finke s’est très vite remis en question, et les Lions ont montré dans l’une des poules de qualifs les plus compliquées du plateau qu’ils restaient Indomptables. Bon, cela est certainement dû à l’absence d’une certaine vieille gloire, absence qui a ramené un petit peu de sérénité dans le vestiaire camerounais. La question des anciens est aussi à l’ordre du jour du côté d’Abidjan, notamment le cas Didier Drogba. L’attaquant des Blues a beau avoir dit que les Éléphants et lui, c’était fini, le sélectionneur Hervé Renard ne manque pas une occasion d’en parler (ou plutôt : les journalistes ne manquent pas une occasion de lui en parler). Des questions que ne se pose pas l’autre pachyderme de ce groupe, la Guinée (Sylisignifie « éléphant » en soussou), qui compte bien jouer à fond sa carte de petit poucet du groupe, et mise sur son virevoltant ailier Ibrahima Traoré (Borussia Mönchengladbach) pour semer les défenseurs comme on sème des cailloux. Enfin, on ne parle pas beaucoup des Aigles du Mali, qui observent beaucoup sans rien dire, eux qui ont fini 3es en 2012 et 2013. Comme dit le proverbe bambara : « Sabu de bè juru se kòlòn na » , c’est-à dire : « C’est la méthode qui fait arriver la corde au fond du puits » .