ACTU MERCATO
Ce qu’il faut retenir du mercato de juillet
Les juilletistes vont laisser la place aux aoûtiens sur le marché des transferts. Avant le grand n'importe quoi du 31 août et sa clôture du mercato, retour sur les enseignements d'un mois de mouvements...
L’effet dopant de la Coupe du monde
Il y a ceux qui aiment avoir le nez creux et dénicher des pépites moins chères en allant scouter les matchs des championnats mexicain ou colombien. À l’opposé, il y a les grosses bourses qui préfèrent laisser passer un événement mondial comme la Coupe du monde et se servir en fin de compétition. Le Real Madrid est de ceux-là. Cette saison, le Real a mis 25 millions sur Toni Kroos, le génial métronome champion du monde, et près de 90 millions sur l’ancien Monégasque James, meilleur buteur de la Coupe du monde et, pour le moment, le plus gros transfert de l’été.
Bien entendu, ils sont nombreux à avoir surfé sur la vague brésilienne pour s’épaissir en quelques semaines. On pense au mariage entre le Chilien Alexis Sánchez et tonton Arsène Wenger – une union à 37 millions -, à Divock Origi, parti à Liverpool (mais en prêt pour la saison à Lille), à Luis Suárez, acheté un bras par le Barça après un été brésilien très mordant, à Enner Valencia, qui a rendu West Ham marteau après ses 4 buts en 3 matchs au Brésil, à Stefan de Vrij, arraché par la Lazio pour 10 millions, ou encore à Louis van Gaal, devenu depuis sa troisième place avec les Pays-Bas le meilleur technicien du globe alors que personne ne voulait plus de lui il y a peu. En poste à MUFC depuis un mois, le Batave a d’ailleurs ramené Ander Herrera (Bilbao) et Luke Shaw (Southampton) à Old Trafford tout en annonçant à qui veut l’entendre qu’il avait les poches pleines pour la suite des opérations. Bref après un Mondial, les mecs qui ont brillé ont souvent la bougeotte.
Les lendemains de cuite
Vainqueur de la Liga et finaliste de la Ligue des champions, l’Atlético Madrid s’est fait dépouiller en un mois. Courtois, Filipe Luís et Diego Costa, ont rejoint Chelsea. On ne va pas les plaindre, cela a permis de faire rentrer du cash… aussitôt utilisé pour acheter Oblak (Benfica), Griezmann (Sociedad), Siqueira (Benfica) et Mandžukić (Bayern). D’ailleurs, la gestion des numéros 9 chez les Colchoneros est un modèle du genre. Le club de Madrid a réussi à se relever de l’après-Fernando Torres, de l’après-Sergio Agüero, de l’après-Diego Forlán, de l’après-Falcao et maintenant l’après-Diego Costa. Autre club victime de son succès mais beaucoup moins efficace dans la gestion de la gueule de bois, Southampton. Séduisants et efficaces en Premier League, les Saints sont en train de se faire piller sans bouger. Ainsi, Pochettino a rejoint le banc de touche de Tottenham pendant que Shaw (MUFC), Lallana (Liverpool), Lambert (Liverpool), Lovren (Liverpool) et Chambers (Arsenal), s’éloignaient du club formateur de Matthew Le Tissier. Sans parler des avenirs incertains de Schneiderlin et Jay Hernandez. Pas évident de rester au top de sa forme.
Un gros marché de free agents
Si le football était une ligue fermée comme la NBA, le marché des free-agents serait délicieux. Actuellement, sont libres Ronaldinho, Samuel Eto’o, Víctor Valdés et Guillermo Ochoa. Y a pire. D’ailleurs, la Roma a récupéré Emmanuelson et Ashley Cole par ce biais, Bacary Sagna a rejoint Manchester City pendant que l’AC Milan s’est « offert » Alex et Jérémy Ménez, laissés sur le bord de la route par le PSG. Même si le meilleur coup « gratos » de l’été s’appelle Robert Lewandowski, arrivé au Bayern en fin de contrat. C’est la mode. Même les anciens « cracks » arrivent à retrouver des clubs de cette manière. Ainsi, Nemanja Vidić a signé à l’Inter Milan libre pendant que Rio Ferdinand l’imitait en direction des QPR. C’est la crise donc les joueurs libres sont une aubaine pour les clubs qui ne souhaitent pas sortir le chéquier. Un système pratique aussi pour les vieux en fin de cycle avec une seule année de contrat : Patrice Évra (Juventus), Éric Abidal (Olympiakos). Efficace et pas cher.
Le fair-play financier qui emmerde
« Notre réponse au fair-play financier, c’est David Luiz » aurait dit l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani au lendemain des premières sanctions qui avaient frappé le PSG. Sauf que le Brésilien a coûté un rein (50 millions hors bonus) et que le PSG n’arrive plus à recruter depuis. Les Franciliens ont été obligés de se faire prêter Serge Aurier (Toulouse) pour rester dans les clous et tentent actuellement d’exfiltrer Ángel Di María du Real Madrid sans se faire choper par la patrouille. Pas évident. Même son de cloche chez les autres punis du FPF Manchester City. Les Citizens ont validé Fernando (Porto) et Caballero (Málaga) à moitié prix et ne savent pas comment annoncer au monde moderne qu’ils ont recruté Mangala pour 45 millions d’euros. Dans tous les cas, en Europe, l’avenir passe par le prêt. C’est le moyen idéal pour se construire une équipe sans dépenser : Michu (Napoli), Rodrigo (Valence) ou Marcos Lopes (Lille).
La couleur des sentiments
Dans ce monde pourri infestés d’oseille et de rumeurs, il existe encore un peu de romance. D’amour. De sentiments. Comme ceux qui lient Didier Drogba à Chelsea et à José Mourinho depuis leur union civile en 2004. Après deux saisons réussies à Galatasaray, Didier Drogba est revenu à Stamford Bridge. C’est beau. Comme le retour de Kaká à São Paulo (via Orlando). L’ancien Ballon d’or va retrouver son pays et son club formateur. Dans ce monde de brutes, cela fait du bien. Cela donne presque envie de mettre des cœurs à la place des points sur les « i » .
Le Français s’exporte toujours aussi bien
Rémy Cabella (Newcastle), Emmanuel Rivière (Newcastle), Bafétimbi (Gomis), Adrien Trébel (Standard Liège), Kingsley Coman (Juventus), Jérémie Aliadière (Qatar) ou bien Kurt Zouma (Chelsea), ont quitté le championnat de France pour aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Nul doute que d’autres compatriotes devraient les imiter dans les prochains jours : Valbuena, Chantôme, Grenier ou autre Gourcuff, par exemple.
Le LOL Blackpool
Dix. C’est le nombre de joueurs sous contrat actuellement à Blackpool. Le football se joue à onze. Il faut dire qu’à l’intersaison, 27 joueurs ont quitté le club et qu’aucun gardien de but n’est resté au club. Le championnat anglais de deuxième division reprend le 9 août. Bon courage.
La poisse Morata
Álvaro Morata a 21 ans. Cet été, il a signé à la Juventus Turin en provenance du Real Madrid pour une grosse vingtaine de millions d’euros. Le lendemain de son arrivée dans le Piémont, son genou gauche a vrillé. Salement.
Par Mathieu Faure