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Ce qu’il faut retenir du Boxing Day de Jupiler Pro League
Tout comme la Premier League, la Jupiler Pro League proposait un Boxing Day entre les fêtes de fin d’année. L’occasion de faire un tour sur ces rencontres et les leçons de la mi-saison d’un championnat davantage connu pour ses faillites et son format bordélique que pour son beau jeu.
→ Qui c’est qui devant au classement, une fois ?
Si le Racing Genk ne fait pas beaucoup de bruit dans l’Hexagone, il s’agit en réalité d’un club sacrément intéressant par bien des aspects. Les Schtroumpfs sont en effet organisés sous le statut d’ASBL, ce qui les empêche de lever du capital à risque et les oblige à tout miser sur la formation et le scouting. Et ça fonctionne : plus sain financièrement que bon nombre de clubs du Plat Pays, le Racing a le nez fin pour acheter et revendre des joueurs à fort potentiel (86,5 millions d’euros de ventes au dernier mercato estival d’après Transfermarkt). Actuellement en tête du championnat, les Limbourgeois ont perdu deux points ce jeudi face au Royal Antwerp (2-2), le club qui les avait privés du titre à la dernière seconde de la saison 2022-2023. C’est d’ailleurs peut-être là le principal souci de Genk : qu’importe le nombre de points glanés durant la saison, tout se jouera quoi qu’il arrive lors des play-off de fin de saison. Pour faire une métaphore, c’est comme si les buts comptaient double dans un match à partir de la 80e minute. Un peu le football de Jacques-Henri Eyraud, en fait.
→ Qui c’est qui veut enfin gagner le titre, une fois ?
L’Union saint-gilloise, c’est une histoire aussi belle qu’insupportable. Côté pile, on a un club historique de l’avant-guerre, ultra sympathique et qui lutte chaque année pour le titre depuis 2022 après près de 50 ans passés dans les divisions inférieures. Côté face, on a des tribunes en partie envahies par des hipsters opportunistes, pour certains anciens suiveurs d’Anderlecht, abreuvés aux bières IPA et qui ne sont pas toujours capables de citer trois joueurs de l’équipe actuelle. Si on pensait les Apaches hors course pour le haut de tableau après un début de saison particulièrement délicat, les voilà qui reviennent bien ces dernières semaines, à l’image de leur belle victoire glanée en déplacement à La Gantoise ce jeudi (1-3). De là à penser que ça sera enfin l’année du miracle pour les Bruxellois, eux qui n’ont plus été champions depuis 1935 ? On vous spoile déjà la fin du film en vous annonçant qu’ils se péteront la gueule face au Club Bruges lors de l’avant-dernière journée des play-off.
🦶 | Pied gauche ou pied droit ? Peu importe pour Anouar Ait El Hadj ! 😍 #GNTUSG pic.twitter.com/V5UNO5Fmiu
— DAZN Belgique (@DAZN_BEFR) December 27, 2024
→ Qui c’est qui avait la gueule de bois après les fêtes, une fois ?
Un supporter d’Anderlecht est comme un supporter de Manchester United. Il supporte le plus grand club de son pays, est persuadé que cette information est toujours d’actualité en 2024 et assure « être de retour » tous les six mois environ. Mais comme les Red Devils, le Sporting est en réalité un club malade depuis des années, sous la pression constante de ses propres supporters et qui ne fait plus vraiment peur à qui que ce soit sur ses terres. Preuve en est, les Mauves ont encore concédé ce vendredi une défaite à domicile face à Dender (2-3), promu en début de saison et dernier club du championnat en matière de valeur marchande. L’ancien Niçois Kasper Dolberg n’a pas inscrit de pion, lui qui est actuellement deuxième meilleur buteur de Pro League avec 12 buts. Généralement, quand un ancien crack annoncé du football mondial se retrouve en Belgique à 27 ans, c’est souvent qu’il y a un « stuut » dans l’histoire, comme on dit outre-Quiévrain.
→ Qui c’est qui est le plus chiant à regarder, une fois ?
Les supporters du Standard de Liège s’y attendaient : cette saison risquait bien d’être très compliquée pour les Rouches. Dans la panade totale après la faillite de 777 Partners (aussi propriétaires du Red Star) au printemps dernier, les Liégeois ont dû composer avec un mercato sous le signe de l’austérité, piochant bon nombre de joueurs dans leur équipe réserve, dernière de division 2 la saison passée. Bien conscient des limites de son effectif, le coach d’Ivan Leko a mis en place une tactique très claire pour maintenir le club en Pro League : bétonner comme pas possible, que ça soit face au premier du classement comme face à la lanterne rouge. Résultat des courses : 12 buts en 20 matchs de championnat, mais une avance honnête de quatre points sur la zone rouge. Le dernier match face à Malines lors du Boxing Day ? Un 0-0 bien sûr, le cinquième de la saison, fêté comme une victoire avec les supporters. Parfois, dans le football, mieux vaut dormir que mourir.
Par François Linden