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Ce qu’il faut retenir des quarts de finale
Cristiano Ronaldo court après le Ballon d’Or, Pirlo vend du rêve, les Bleus défendent et perdent. Ces quarts de finale ont été l’occasion parfaite de faire le tri, et le résultat est éloquent : il ne reste que des équipes des groupes B et C.
Dieu est italien, il s’appelle Andrea
« Ô temps, suspends ton vol » . Sagement positionné aux côtés de Thierry Roland devant l’écran géant du paradis, Alphonse de Lamartine a vu ses vœux exaucés. Si personne ne sait si Andrea Pirlo a lu Le Lac, tous les téléspectateurs ont connu un moment un peu plus long que les autres, hier, devant leur téléviseur. Après avoir passé 120 minutes à distribuer des passes délicieuses aux quatre coins du terrain, le classieux milieu de terrain de la Juventus a fait de la séance de tirs au but la sienne. Une Panenka magistrale après le loupé de Montolivo, une victoire au bout du suspense et de l’élégance, encore, en conférence de presse, au moment de saluer l’adversaire anglais et de dire que « ce soir, la chance était du côté italien » . Parfois, les mots manquent et ça tombe bien. Hier, Pirlo était indescriptible. Cela dit, Andrea a tout intérêt à refaire un peu de magie face à l’Allemagne, sinon, il y aura toujours un con prêt à parler de Hélder Postiga, auteur lui aussi d’une Panenka en 2004 face à l’Angleterre…
Cristiano Ronaldo à la poursuite du Ballon d’Or
Deux matchs. Comme lors du match retour de la demi-finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich, Cristiano Ronaldo est aujourd’hui à deux matchs du Ballon d’Or. De retour aux affaires après un début de compétition compliqué, le taulier de la sélection portugaise a permis aux siens, d’un joli coup de tête, d’aller affronter l’Espagne en demi-finale. De plus en plus affuté, de plus en plus efficace et, surtout, accompagné par des partenaires en forme, de Nani à Pepe, CR7 pourrait bien profiter de cette rencontre cruciale pour marquer de nouveaux points dans la course au Graal individuel. Une quête personnelle qui passe par un énorme succès collectif que les hommes de Paulo Bento semblent sérieusement capables de s’adjuger. Solides et complets, les Portugais peuvent, en dépit d’un banc de touche peu profond, déranger n’importe lequel des quatre derniers résistants. Ah, et il paraît que Sergio Ramos est prêt à mettre des coups à Cristiano. On parle de Pepe, ou pas ?
« Si c’est ça, cassez-vous au Bourget »
« Il n’y a pas de mauvais élève, il n’y a que des mauvais professeurs. » Une punchline que n’importe quel étudiant de ZEP a déjà entendu de la bouche d’une maman un peu plus engagée que les autres, qui portait le badge FCPE comme la légion d’honneur. Le fait est qu’elle n’a pas vraiment tort, cette dame. On est tombés sur Domenech en 2010 et aujourd’hui, on tombe sur les sales gosses. La génération 87, les fumeurs de Chicha, ces types qui sont devenus millionnaires beaucoup trop jeunes, ces mecs mal-éduqués… Mais quid de Laurent Blanc ? S’il est vrai qu’il semble impossible de faire un résultat correct – car n’en déplaise à Karim Benzema, serein après la défaite face à l’Espagne, un quart de finale d’un Euro, deux défaites en quatre matchs, n’en sont pas un – avec une équipe composée de types qui ne se piffrent pas, il paraît difficile de parler de succès de la méthode Blanc. Certes, des éclaircies avaient été notées lors des matchs amicaux et des deux premiers matchs de l’Euro, mais cette défaite indigeste face à l’Espagne remet pas mal de choses en cause. Réputé comme « joueuse » depuis le début de la compétition, l’équipe de France est soudainement redevenue le onze de 98, basé avant tout sur une assise défensive solide. Sauf que Réveillère n’est pas Thuram et que Rami est encore moins Desailly. Va-t-on voir Paulo Bento sortir Nani de son onze pour « bloquer le couloir » ? Non. Ils sont relous, les sales gosses. Mais ils ont bon dos.
Carton plein pour l’Allemagne
Un groupe de la mort ? L’Allemagne s’en fout et ramasse neuf points sur neuf. Bon. Un quart de finale face à un mort de faim bien décidé à vous faire la peau ? L’Allemagne s’en fout et atomise la Grèce, 4-2, en une mi-temps, à coups de mine sous la barre, le tout devant les yeux de sa chancelière. Mieux, Joachim Löw s’est permis de changer complètement sa ligne offensive, qui avait pourtant donné pleinement satisfaction lors des poules. Exit donc Gómez, Podolski et Müller, et bonjour à Schürrle, Reus et Klose, tous les trois auteurs d’une belle perf’ vendredi soir. Et pour couronner le tout, les Teutons, qui affrontent l’Italie jeudi soir en demi-finale, auront bénéficié de deux jours de récupération supplémentaires et de 30 minutes de prolongation en moins…
Groupe B et C > Groupe A et D
À peu de choses près, on se croirait au Tournoi de la Pentecôte des minimes du coin, loin des belles pelouses et près de la buvette et des délicieuses effluves de merguez. Éliminées de la compétition, les équipes du Groupe A et du Groupe D pourraient se retrouver quelque part sur le globe pour les demi-finales consolantes, tandis que les cadors des Groupes B et C disputent le tableau final. Sorties des deux poules les plus faibles de la compétition, la Grèce, la République tchèque, la France et l’Angleterre rentrent à la maison la tête basse et laissent les grandes personnes se disputer le titre entre elles. Maintenant, reste à savoir si la finale sera le remake d’un match de poule. Et si les merguez sont bonnes. Évidemment.
Par Swann Borsellino