La tournée du patron
L’Algérie est à l’heure. Tenants du titre, les Fennecs ont assuré leur qualification pour la phase finale en prenant quatre points sur six contre le Zimbabwe. Invaincus sur leurs 22 derniers matchs, les hommes de Djamel Belmadi pourront tenter de conserver leur titre en 2022, ce qu’aucune équipe n’a réussi depuis l’Égypte, sacrée en 2006, 2008 et 2010. Les résultats sont là, le spectacle aussi, puisque l’Algérie est la meilleure attaque de ces qualifications avec onze buts en quatre rencontres.
Même s’ils ont été bougés à Harare, les Verts ont régalé, à l’image du petit festival réalisé par Riyad Mahrez, désormais huitième meilleur buteur de l’histoire de la sélection, à égalité avec Rafik Saïfi (18 buts). Andy Delort, buteur d’un puissant coup de tête, a même gagné un nouveau surnom. Bref, les Verts pètent le feu, et tous les feux sont au vert.
L’élève modèle
Une seule nation a réalisé le carton plein en remportant ses quatre premières rencontres : le Sénégal. Les troupes d’Aliou Cissé ont assuré lors de leur double confrontation face à la Guinée-Bissau en ce mois de novembre, dans le sillage de Sadio Mané, buteur lors des deux matchs. Le vice-champion d’Afrique reste sur huit victoires consécutives dans le cadre des éliminatoires de la CAN. Il avait déjà survolé son groupe de qualifications pour l’édition 2019 avec cinq victoires et un nul. Véritables spécialistes de cette phase, les Lions de la Téranga sont invaincus depuis 18 matchs lors des qualifs continentales – 17 victoires et un nul, 38 buts marqués, cinq encaissés. Leur dernier revers remonte à octobre 2014, contre la Tunisie (1-0). Le Sénégal, c’est trop génial !
L’homme à tout faire
« Hakim’s on fire, your defence is terrified ! » Hakim Ziyech a littéralement porté le Maroc face à la République centrafricaine. Sur la lancée de ses performances sous le maillot de Chelsea (deux buts et trois passes décisives sur ses quatre derniers matchs), le milieu offensif de 27 ans a donné le tournis aux Fauves.
Deux buts et une passe décisive lors du succès 4-1 à Casablanca, puis
un coup franc victorieux et un nouveau caviar ce mardi au match retour (0-2). Un nul contre la Mauritanie suffira pour que les Lions de l’Atlas valident leur qualification. Newcastle, qui reçoit les
Blues samedi, est prévenu : l’ouragan Ziyech risque de laisser St James’ Park sens dessus dessous.
Le match dingue, dingue, dingue
Leader du groupe L, le Nigeria aurait pu valider sa qualification pour la CAN à l’occasion de sa double confrontation face à la Sierra Leone. L’ancien champion d’Afrique devra finalement terminer le travail au mois de mars. Et pour cause, les
Super Eagles n’ont pris que deux points face aux
Leone Stars. Ils menaient pourtant 4-0 vendredi après 29 minutes de jeu grâce à Alex Iwobi (doublé), Victor Osimhen et Samuel Chukwueze. Mais ça, c’était avant de s’écrouler de manière incompréhensible. Kwame Quee a d’abord réduit le score (41
e), puis les visiteurs se sont offert huit minutes de folie avec un doublé d’Alhaji Kamara (72
e, 86
e) et un but de Mustapha Bundu (80
e). 4-4 score final. Cette rencontre entre par la grande porte dans la catégorie des plus belles
remontadas de l’année,
à côté de celle mangée par Al-Sadd et Xavi le mois dernier.
Le panier de crabes
Sur le chemin menant au Cameroun, tous les groupes commencent à livrer leur verdict petit à petit, ou tout du moins à dessiner des tendances. Tous ? Non ! Les irréductibles du groupe K font durer le suspense, puisque les quatre pays qui le composent se tiennent en quatre points. Chacun peut ainsi encore espérer se qualifier après quatre journées. La Côte d’Ivoire et Madagascar sont en pole (7 points), mais l’Éthiopie (6 points) et le Niger (3 points) n’ont pas dit leur dernier mot. Les dernières batailles du mois de mars s’annoncent aussi tendues qu’indécises – même si honnêtement, on ne donne pas cher de la peau des Nigériens. Avec une marge de manœuvre aussi réduite, les Éléphants seraient bien inspirés de corriger le tir offensivement, eux qui n’ont marqué que cinq buts dans ces éliminatoires, dont deux penaltys.
« C’est l’horreur de voir mes joueurs dans cet état »
Le voyage de la sélection gabonaise en Gambie n’a pas été de tout repos, et c’est un euphémisme. La bande de Pierre-Emerick Aubameyang a en effet été retenue à l’aéroport pendant toute la nuit précédant son match,
contraignant joueurs et membres du staff à poireauter pendant de longues heures. D’où la colère froide du sélectionneur Patrice Neveu.
« On a voulu nous bloquer, sans doute avec de mauvaises intentions », a-t-il lâché à l’aéroport, devant la caméra de la fédération gabonaise.
« On ne peut pas sortir parce qu’ils veulent nous imposer un test covid alors qu’on a les documents légaux. Je n’ai pas de mots, c’est l’horreur de voir mes joueurs dans cet état, c’est une atteinte au football, c’est une atteinte à l’humain. Une maladie touche le monde, et on se sert de ça pour priver mes joueurs de football, et là on touche aussi au Gabon, je ne suis pas d’accord. » Les Panthères ont joué, mais n’ont pas réussi à éviter la défaite (2-1), et devront batailler fin mars pour s’extirper de ce groupe D où la Gambie et la République démocratique du Congo ne lâchent rien.
Le Cap-Vert toujours aussi nul
On peut reprocher bien des choses aux joueurs cap-verdiens, mais pas la régularité. Júlio Tavares et ses coéquipiers affichent quatre nuls en autant de rencontres dans le groupe F après avoir enchaîné deux 0-0 face au Rwanda. Le score vierge est désormais une habitude avec eux, puisque trois de leurs quatre matchs ont terminé sans aucun but. Leur surnom de Requins bleus paraît tout de suite un peu surfait. Les partisans du verre à moitié plein diront que le Cap-Vert fait partie des douze équipes encore invaincues…
L’arbitre de la semaine
Battu 2-0 au Ghana jeudi dernier, le Soudan a pris sa revanche ce mardi en s’imposant 1-0 face aux
Black Stars, un succès précieux qui permet aux Faucons de rester en lice pour la qualification. De quoi oublier quelque peu les mésaventures du match aller, où le sélectionneur Hubert Velud a été bousculé par un arbitre. Au cours de la première période, celui-ci avait ainsi protesté avec véhémence pour demander un penalty en faveur de son équipe. Le juge de touche avait alors décidé de faire le ménage en remettant, au sens propre, le sélectionneur à sa place. On notera le remarquable jeu d’acteur de l’ancien entraîneur du Paris FC, auteur d’une impressionnante roulade arrière, parfaitement réalisée techniquement.
Le rêve à portée de crampons
Auteurs d’une excellente opération en récoltant quatre points contre le Kenya, les Comores y sont presque. Les Cœlacanthes, qui ont pu compter sur des buts de l’Ajaccien Faïz Mattoir, du Guingampais Youssouf M’Changama et de
l’ancien Havrais El Fardou Ben Nabouhane, occupent la deuxième place du groupe G, à égalité avec l’Égypte. Encore un petit point à aller chercher, et le ticket pour le Cameroun sera composté. Ce qui serait une grande première pour l’archipel, voisin du Mozambique, de la Tanzanie et de Mayotte. Les Comores n’ont en effet jamais participé à la phase finale d’une grande compétition internationale. Le rendez-vous avec l’histoire est pris pour le 22 mars, contre le Togo.
L’Égypte s’ouvre un boulevard vers la CAN, les Comores scalpent la Tunisie