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Ce qu’il faut retenir de Parme-Atalanta
Pour son dernier déplacement de la saison en Serie A, une Atalanta aux deux visages s'est imposée à Parme (2-1) pour le compte de la 37e journée du championnat. L'occasion était donc belle pour continuer à décrypter le jeu du futur adversaire du PSG en Ligue des Champions, le 12 août prochain.
Un premier acte manqué
L’Atalanta est passée à côté de ses quarante cinq premières minutes, et de Patrice Ferri à Gian Piero Gasperini, tout le monde l’a remarqué. Le coach italien le reconnaissait par ailleurs volontiers après la rencontre au micro de Sky Sports : « Nous avons fait beaucoup d’erreurs, nous n’avons jamais su être dangereux en attaque. Je pense que c’était la pire première mi-temps de la saison. » Sévère mais juste, tant ses joueurs ont accumulé les fautes techniques et, surtout, ont semblé sans solution et sans jus pour aller inquiéter le but de Luigi Sepe. Inhabituel pour les suiveurs assidus de la Serie A, visiblement suffisant pour d’autres pour se faire une idée fausse et définitive de ce que vaut réellement l’Atalanta.
#ParmaAtalanta C’est nul. Trop nul pour être vrai…En comparaison, PSG-Saint Etienne, c’était un feu d’artifice, c’est dire…
— Dominique Grimault (@dominicgrimault) July 28, 2020
Il est vrai qu’au stade Ennio Tardini ce mardi soir, il n’y avait pas cette intensité habituelle, ces passes verticales qui cassent des lignes, ces mouvements de Papu Gómez qui créent des décalages. Durant ce premier acte, du moins. À la place, il y avait la mobilité de Gervinho et surtout celle de Dejan Kulusevski, 20 ans et auteur de son dixième but en Serie A face à la Dea, qui ont fait mal à l’arrière-garde bergamasque. Après avoir trouvé le poteau suite à un rush côté droit au quart d’heure de jeu, c’est plein axe – avec un peu de réussite – que l’international suédois a trouvé la faille. Une défense moins bien protégée qu’à l’accoutumée, et logiquement en difficulté sur les un contre un face à des joueurs mobiles. Ajoutez à cela la perte sur blessure de José Luis Palomino, touché à la cuisse, qui ne rassure pas à deux semaines du rendez-vous en Ligue des Champions.
Une capacité de réaction toujours présente depuis la première journée
S’attarder sur la seconde période de la Dea est au moins aussi intéressant que le faire sur le premier acte. Si ce n’est davantage. C’est une illustration, une nouvelle, du caractère modulable du 3-4-2-1 (ou 3-4-1-2) de Gasperini, et du caractère interchangeable de son collectif. Mario Pašalić passe à côté de son match ? Pas un problème, Ruslan Malinovskyi est là et sera par ailleurs l’auteur de l’égalisation sur un délicieux coup franc. Avec ses qualités, différentes de l’ancien Monégasque, mais qui permettent aussi à son coach de s’adapter en fonction de l’adversaire et de la situation d’un match. C’est une constante pour cette Atalanta version 2019/2020 : savoir s’adapter, et surtout, avoir la capacité de renverser le cours d’un match. Les exemples sont légions, et ne datent pas simplement du retour à la compétition fin mai. Dès la première journée de championnat, en déplacement à la SPAL, les coéquipiers de l’Ukrainien étaient menés 2-0 avant de trouver la clef et de repartir avec le sourire (3-2). C’est comme cela que l’Atalanta a grappillé plus d’une vingtaine de points en championnat, et comme cela que le club du président Percassi a obtenu sa qualification en huitièmes de finale de Ligue des Champions après trois défaites lors des trois premières rencontres en phase de poule.
Gasperini, après ce dernier déplacement de la saison, était satisfait de la réaction de ses hommes : « La réaction des joueurs et les changements ont aussi beaucoup aidé. Après douze matches à cette fréquence (un match tous les trois jours depuis un mois, NDLR), il y a sans doute un peu de fatigue physique et nerveuse, mais si nous nous en sortons bien de cette façon, cela signifie que nos jambes vont bien. » Car il ne faut pas non plus oublier ce rythme endiablé, et surtout que l’Atalanta est d’ores et déjà sûre et certaine de repartir en C1 l’an prochain. Alors, quand un rendez-vous historique en quart de finale de Ligue des Champions face au PSG pointe le bout de son nez, quoi de plus normal que de baisser un peu le pied ?
L’absence d’Iličić face au PSG est (quasiment) confirmée
Une nouvelle fois face à Parme, Josip Iličić n’était pas de la partie. Une absence préjudiciable, presque plus que celle potentielle de Kylian Mbappé côté PSG. Avant la période de confinement, l’international slovène marchait sur l’eau, et son quadruplé à Mestalla face à Valence n’était que le point d’orgue d’une saison fantastique à 21 buts et 9 passes décisives toutes compétitions confondues.
Si l’Atalanta a su faire sans Duván Zapata pendant les six premiers mois de la saison, ce sera plus difficile de se passer de « La Mamie » à en croire son coach ce mardi soir : « C’est une sacrée absence. Nous n’avons pas de joueur avec les caractéristiques d’Iličić. Nous devons nous adapter avec Pašalić, Malinosvkyi et Gómez. Il faut surmonter cette absence avec d’autres qualités. Il est fondamental pour nous. Jusqu’en mars, il a été dévastateur en championnat et en Ligue des Champions. C’est comme si Dybala manquait à la Juventus, Immobile à la Lazio ou Lukaku à l’Inter. » Voilà qui donne une certaine idée du vide laissé par Iličić à Bergame ces derniers jours. Et surtout, de l’atout offensif en moins pour le prochain rendez-vous européen, le 12 août prochain, face aux Parisiens. Ce n’est pas encore effectif, mais on en prend le chemin.
Par Andrea Chazy