- Autres championnats – Suisse – Bilan 2014/2015
Ce qu’il faut retenir de la Super League suisse 2014/2015
Un sixième titre de suite pour l'intouchable FC Bâle, l'improbable comeback de Guillaume Hoarau, l'échec de la remontée du Servette, la retraite de Streller, l'émergence d'Embolo et même un peu de violence : c'est le bilan de la saison de football chez les voisins suisses.
La tête de classe : FC Bâle
FC Bâle champion de Suisse avec 12 points d’avance sur son dauphin, la meilleure attaque (2,33 buts marqués en moyenne), la meilleure défense (1,14), le meilleur buteur (Shkëlzen Gashi, 22 pions) et de très loin les meilleures affluences à domicile (près de 29 000 spectateurs de moyenne) : clairement, en Suisse, depuis quelque temps, il y a un club largement devant et tous les autres derrière à se battre pour les places d’honneur. C’est le sixième titre de suite pour les Bâlois, le dix-huitième de l’histoire, ce qui permet au club de passer devant le Servette au palmarès, à bonne distance néanmoins du Grasshopper et de ses 27 titres. Le changement d’entraîneur il y a un an (Murat Yakin remplacé par le Portugais Paulo Sousa) n’a pas eu de conséquences néfastes. Le FCB a déjà d’avance bien plus d’argent que la concurrence et voit son pécule augmenter à mesure des participations de plus en plus régulières à la phase de groupes de la Ligue des champions. Vraiment, difficile d’envisager à moyen terme les autres clubs venir ne serait-ce que titiller un peu l’intouchable FC Bâle en Suisse… Un football local qui n’a d’ailleurs pas tellement à se plaindre de la toute puissance de son incontestable meilleur représentant sur la scène européenne, le FCB permettant à la Suisse d’avoir un très honnête coefficient UEFA, qui plus est cette saison en y ajoutant les performances du FC Zurich et surtout des YB Berne en Ligue Europa.
La révélation : Breel Embolo
Attention très gros talent ! Breel Embolo a seulement fêté ses 18 ans en février dernier, mais il a été un incontournable de la nouvelle solide saison du FC Bâle, devenant même déjà international A avec la Nati. Né à Yaoundé au Cameroun en 1997, il n’a que 6 ans quand il part en Europe avec sa mère, direction Bâle où il intègre rapidement le centre de formation du FCB. Attaquant très complet, Embolo a fait ses débuts chez les pros il y a un peu plus d’un an. Pour sa première saison complète, il affiche déjà de très jolies stats avec 10 buts en championnat et 17 au total. Sa personnalité et sa fraîcheur font l’unanimité. Les dirigeants bâlois espèrent le garder encore au moins une saison avant qu’il ne finisse fatalement par aller évoluer dans un des grands championnats européens.
L’au-revoir : Marco Streller
Après Benjamin Huggel en 2012, après Alexander Frei en 2013, c’est un nouveau cadre du FC Bâle qui va prendre sa retraite en cette fin de saison : le capitaine Marco Streller, qui s’apprête à disputer un dernier match, la finale de la Coupe de Suisse dimanche à 14h contre Sion, avant de remiser les crampons à l’aune de ses 34 ans. Le vide laissé par l’immense attaquant international va être grand, forcément. À la relève d’en profiter, dont évidemment Breel Embolo…
La deuxième jeunesse : Guillaume Hoarau
Derrière le FC Bâle, ce sont les Young Boys de Berne qui terminent à la seconde place, avec un buteur renaissant : Guillaume Hoarau, 17 coups de pied et coups de tête dans les filets adverses en comptant seulement le championnat. À cela s’ajoute en prime une belle petite épopée européenne jusqu’en 16es de finale. Pas mal du tout pour un trentenaire qu’on disait totalement cramé par une expérience chinoise catastrophique et une première tentative de relance laborieuse à Bordeaux. De quoi lui ouvrir de nouveau les portes de la Ligue 1 ? En attendant d’en savoir plus sur son avenir, il faut retenir que le Réunionnais a parfaitement su profiter du challenge offert à Berne, ce qui prouve que le championnat suisse peut parfois constituer une belle opportunité en la matière.
La folle remontée : Lucerne
Dernier du classement une bonne partie de l’hiver et jusque mi-février, Lucerne a opéré un spectaculaire redressement dans le troisième tiers de la saison pour se hisser finalement jusqu’à la cinquième place finale, synonyme peut-être de qualification européenne (tout dépend du résultat de la finale de la Coupe de Suisse dimanche : si Bâle domine Sion, alors le dernier accessit continental ira à Lucerne). Une vraie belle réussite pour l’entraîneur Markus Babbel, arrivé en cours de saison et qui a finalement réussi son pari. L’ancien international allemand, dont la carrière de coach commençait à sérieusement patiner, a déjà été confirmé dans ses fonctions pour la saison prochaine.
La folle descente : Servette Genève
C’est l’info tristesse de cette fin de saison : en D2, le mythique Servette de Genève s’est battu avec beaucoup de courage pour remonter en élite, mais échoue finalement à la seconde place, laissant le seul ticket pour une promotion à Lugano. Mais ce n’est pas encore le pire : le club s’est vu interdit de licence pour la saison prochaine en raison de finances catastrophiques et va certainement devoir repartir au niveau amateur, en D5… Ce n’est malheureusement ni une surprise ni une première pour une institution qui a déjà connu pareille situation il y a une décennie. C’est triste qu’un club aussi prestigieux, qui plus est dans une ville telle que Genève, ne parvienne pas à disposer de finances suffisamment saines pour pérenniser son avenir parmi les meilleurs du pays…
Le but : Moussa Konaté
À Sion, la grosse satisfaction de la saison se nomme Moussa Konaté. L’attaquant international sénégalais, passé par Israël, la Russie et l’Italie, a marqué 16 fois cette saison pour l’équipe entraînée par Didier Tholot, dont ce joli retourné contre Thoune le 22 mars. De quoi attirer les convoitises de clubs étrangers. Ces derniers jours, il était question d’intérêts en France de Saint-Étienne et de Rennes. Affaire à suivre.
Le coup de chaud : Bâle/Zurich
Un dernier point pas très glorieux à retenir de la saison de football en Suisse : de réguliers actes de violence de la part d’une minorité de supporters, notamment le 12 avril dernier en marge du match entre Bâle et le FC Zurich, ce dernier club se signalant un peu trop souvent en raison du comportement violent de hooligans. Les instances du football suisse semblent décidées à agir et ont récemment décidé la mise en place d’un projet baptisé Focus One, avec prises de photos et captation vidéo permettant d’identifier clairement les fauteurs de troubles pour mieux les sanctionner.
Par Régis Delanoë