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Ce qu’il faut retenir de la saison de Rennes

Par Régis Delanoë, à Rennes
8 minutes
Ce qu’il faut retenir de la saison de Rennes

Une énième saison décevante pour le Stade rennais ? Oui probablement, sauf que ce n'est peut-être pas aussi simpliste et caricatural pour un club doucement, mais sûrement en train de devenir le punching-ball de la Ligue 1 : celui qu'on adore détester ou ignorer, mais qui fête pourtant ses deux décennies de suite dans l'élite du football français, envers et (un peu) contre tous.

L’analyse définitive

Le Stade rennais a terminé la saison dans la première moitié de tableau. A obtenu quatre points de plus que lors des deux précédentes saisons. Obtient un classement conforme à son budget de saison. Remporte le très officieux et symbolique titre de champion de Bretagne. S’est parfois montré sous un bon jour, face à Monaco, Évian, Lorient, Marseille en Coupe de la Ligue notamment. Voit son meilleur joueur, Ntep, être récompensé d’une première convocation en équipe de France, une sélection qu’a aussi rejointe son gardien Benoît Costil en cours de saison. Semble vouloir s’offrir enfin un peu de stabilité pour préparer le prochain exercice, avec une longue prolongation obtenue par son entraîneur Philippe Montanier.

Voilà pour le bilan positif du Stade rennais millésime 2014/2015. Une colonne des « plus » pas si négligeable que ça, mais qu’il faut mettre en parallèle à une colonne des « moins » largement alourdie par la pauvreté du jeu affiché par les Bretons d’une manière globale toute cette saison. Le recrutement offensif paraissait pourtant plutôt séduisant sur le papier, mais Montanier n’a jamais semblé pouvoir (vouloir ?) trouver les bonnes combinaisons. Ses équipes ont parfois donné l’impression de ressembler à un désagréable empilement de joueurs peinant à s’entendre entre eux. Déjà que d’ordinaire, ce club n’a pas la cote, si en plus il affiche l’un des plus vilains jeux du championnat… Sans parcours en coupe cette saison pour compenser, les supporters se sont fait ch… la majeure partie des matchs. C’est dommage, frustrant par rapport au potentiel de cet effectif, et assez inquiétant, car il est difficile d’envisager pourquoi ça pourrait s’améliorer la prochaine saison avec le même entraîneur et la plupart des mêmes joueurs en place.

Le match chef-d’œuvre : Rennes 6 – 2 ETG

16 août 2014, premier match à domicile de la saison, Rennes l’emporte très largement face aux Évianais avec un festival offensif et trois doublés signés Toivonen, Mexer et Ntep. Des recrues de l’été comme Prcić et Pedro Henrique, en plus de l’excellent Mexer, se mettent aussi en évidence, de quoi envisager l’avenir avec optimisme pour le public du stade de la route de Lorient. Espoirs pas vraiment confirmés par la suite : pour que Rennes l’emporte à nouveau par plus de deux buts d’écart dans un match, il faudra attendre avril 2015 et la victoire 3-0 au Moustoir.

Le tournant de la saison

Le 6 décembre dernier, Rennes affronte Montpellier à domicile et figure à la cinquième place du classement, à seulement deux points du podium. La raison de cette embellie : une très belle série de huit matchs sans défaite, dont six victoires. Là, cette fois, c’est sûr, on ne rigole plus, les Bretons sont lancés et peuvent enfin jouer dans la cour des grands. Mais Montpellier l’emporte 4-0, le début d’une série de trois défaites et dix matchs sans victoire pour le SRFC, le faisant plonger jusqu’à la treizième place. Un grand classique…

Le meilleur joueur : Paul-Georges Ntep

La saison du nouvel appelé en équipe de France a laissé un petit goût de frustration. Le garçon a l’air tellement facile, tellement insolent, tellement indolent aussi parfois… Statistiquement, ça donne neuf buts et six passes, ce qui fait qu’il est impliqué directement dans plus d’un tiers des réalisations de son équipe. C’est beaucoup, et en même temps, il a tellement de talent qu’on est presque obligé de dire que ce n’est pas encore assez. Certains matchs, il disparaît, s’agace, agace. Puis le suivant, tout est illuminé. Il faut le laisser grandir encore, mûrir un peu. Il est si prometteur, si attachant aussi. En juillet, il fêtera ses 23 ans. Il a l’avenir devant lui.

Le joueur révélation : Mexer

Il est là, le très beau coup du mercato des Rennais : Edson Andre Sitoe, dit Mexer, nationalité mozambicaine, un CV assez obscur jusqu’à l’été dernier, avec un début de carrière passé au Portugal hors des « gros » , mais déjà une première très grosse saison en Ligue 1 avec Rennes, qui a beaucoup insisté pour le récupérer. À raison, tant le placide stoppeur a réussi sa mission de stabiliser la défense bretonne, formant un très rassurant duo avec le vétéran Sylvain Armand, et même trio avec le premier récupérateur Gelson Fernandes. Si Montanier s’est mué en partisan du jeu défensif, c’est peut-être aussi parce que c’est dans ce secteur de jeu qu’il obtient les meilleures garanties.

Le flop : Christian Brüls

Depuis l’arrivée de « Tintin » en Ille-et-Vilaine, le bilan est moche : neuf apparitions dont six titularisations, pour zéro buts et trois passes. Surtout, le Belge a semblé perdu sur le terrain les rares fois où il a eu l’occasion de s’exprimer, timide, fébrile, pas à l’aise, loin des belles promesses niçoises de la saison précédente. Voilà ce qui arrive quand on recrute un joueur blessé.

Ils ont dit…

« Prolonger le coach jusqu’à 2019, c’est un bon signe, celui d’une volonté de stabilité. Pour un club comme Rennes, c’est mieux de miser sur une continuité pour assouvir ses ambitions. » Dans une interview accordée ces jours derniers à sofoot.com, l’aîné du vestiaire Sylvain Armand affirmait son soutien à son entraîneur et envisageait l’avenir avec optimisme. De vraies paroles de daron.

Le plus beau but : Anders Konradsen

Le stade de la route de Lorient n’a pas souvent vibré cette saison, mais a quand même eu droit à un bel épilogue lors du match face à Nice, remporté de justesse 2-1 grâce à ce tir feuille morte extérieur surface du Norvégien le 25 avril dernier. On va tout de même éviter de parler du placement et de la détente arthritique du gardien de l’OGC Joris Delle…

La décision arbitrale qu’on n’a pas aimée

Le Bastia/Rennes du 13 décembre dernier s’est disputé dans une ambiance délétère, avec un Ntep empêché de tirer un corner sous la pression et les crachats de quelques supporters locaux. Sur la pelouse, si Rennes termine à dix suite à l’expulsion prématurée de Diagne, l’arbitre M. Thual aurait aussi pu sanctionner un peu plus durement des Bastiais très… virils dans leurs interventions.

Le coup de gueule

Le Stade rennais, cible facile ? Le Rennes bashing est une habitude sur les réseaux sociaux et dans les discussions de comptoir. Il faut dire qu’il y a matière à gentiment chambrer ce club au positionnement délicat : le plus bourge et le plus riche des clubs bretons, mais un éternel petit au milieu des gros de notre championnat. Un historique du football français avec un palmarès famélique, géographiquement coincé entre le FC Nantes, auto-désigné « grand club du Nord-Ouest » , et l’EA Guingamp avec son folklore de représentant de la ruralité, l’Astérix du football qui a eu le droit à beaucoup d’exposition médiatique cette saison. Le Stade rennais a, certes, encore réalisé une saison relativement anonyme, sans titre ni grosse place d’honneur, qui plus est avec un jeu parfois sale, mais ce n’est pas une raison pour se laisser aller à la moquerie gratuite et méchante. France Football comme L’Équipe s’y sont engouffrés ces dernières semaines, de façon un peu trop facile et surtout pas vraiment drôle. C’est un peu injuste pour un inamovible de la Ligue 1 qui disputait tout de même sa 21e saison de suite en élite, avec un public souvent moqué et pourtant fidèle : plus de 20 000 spectateurs de moyenne au stade, huitième affluence du championnat en 2014/2015. Tout de même, ça se respecte.

Pourcentage de résistance à la blessure

65 %

L’infirmerie rennaise a déjà été plus remplie que cette saison, mais a quand même eu droit à son lot d’éclopés : Brüls, André, Grosicki, Pajot, Lenjani…

Le joueur dont le club a besoin cet été : Yoann Gourcuff

Allez Yoyo, reviens ! Promis personne se moquera de toi ici, et puis tu pourras remanger du beurre salé et du lait ribot, ça te redonnera des forces pour ne plus te blesser aussi souvent. Même Montanier, qui refusait de s’exprimer jusque-là sur le sujet, a fini par le faire récemment. « J’aime beaucoup le joueur, et le peu de fois où j’ai croisé l’homme, il m’a toujours fait très bonne impression, a-t-il déclaré. C’est quelqu’un d’ici. Il a certainement d’autres propositions, mais c’est un joueur qui pourrait nous apporter. Bien sûr, on parle beaucoup de ses blessures, mais le Stade rennais est un club qui pourrait lui permettre de se ressourcer. On est en accord avec ses valeurs, sa région, ses racines. » Allez quoi, reviens…

Ce qui va se passer la saison prochaine.

Mai 2016, dernière journée de la saison. Avant de rejoindre l’équipe de France pour disputer l’Euro, Costil, Ntep et Gourcuff ont un dernier effort à fournir en club : remporter cet ultime match face à Montpellier pour s’assurer enfin un podium en L1. Solides comme toute la saison, les Rennais mènent 1-0 et gèrent leur avantage à l’approche de la fin du match. En tribune VIP, Loulou Nicollin est agité. Sa voisine n’est autre que Salma Hayek, en visite exceptionnelle dans le Roazhon Park, ex-route de Lorient. Après avoir mentalement préparé sa question, le président montpelliérain finit par tourner la tête et se lancer dans un espagnol hésitant. « Dimé Salma, que piensas dé venir visitar mi factory dé poubelles despuès del match ? Yé pourré aussi té montrer mi colleczion de camisetas dé Jorge Campos y Cuauhtémoc Blanco, y plouz si affinidad… » Invitation accompagnée d’une grosse paluche ventousée sur la cuisse de madame. Laquelle pousse un cri si strident qu’il vient jusqu’aux oreilles de Costil, déconcentré sur la dernière sortie aérienne qu’il doit accomplir. Le joker offensif du MHSC, un certain Nicolas Fauvergue, en profite pour placer sa tête et égaliser. Dans le même temps à Louis-II, un certain Eduardo – obscur Portugais déniché par Jorge Mendes on ne sait où, à moins qu’il ne soit brésilien… – offre une victoire in extremis à Monaco face à Nantes, ce qui vient bousculer le classement définitif de la Ligue 1 : ASM 3e, SRFC 4e. Les Bretons sont éjectés du podium au dernier moment. On ne se refait jamais complètement…

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