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Ce qu’il faut retenir de la saison de Nice

Par Mathieu Faure
Ce qu’il faut retenir de la saison de Nice

Jamais une saison au Gym n'avait semblé aussi fatigante. En une année, Nice aura tout connu : des déplacements avec sept buts marqués, des huis clos, des joueurs emprisonnés, des recrues non qualifiées, un président exfiltré, un coach qui fait jouer son fils, bref, à Nice, on a souffert.

L’analyse définitive

Dans une autre vie, l’OGC Nice a dû faire une connerie pour ne pas être en règle avec le Tout Puissant. Déjà touché par la malchance avec le grave accident de voiture de Kévin Anin en 2013, le Gym a passé une saison 2014/2015 entre les ténèbres et la fatalité. Son capitaine Didier Digard ? Systématiquement blessé. Claude Puel ? Conspué par une partie de la plèbe à cause des prestations de son fils. Souleymane Diawara ? En prison. Hatem Ben Arfa ? Refoulé à la signature pour un match en bois avec les jeunes de Newcastle. Les supporters ? En conflit avec leur direction mais aussi coupable de trop tirer sur la corde des fumigènes et pas vraiment fans des Corses. Dario Cvitanich ? Parti par la petite porte. Xavier Pentecôte ? Toujours blessé. Jean-Pierre Rièvre ? Exfiltré par la police lors d’un match à domicile suite à un mouvement de foule. Au final, en dépit d’un karma en bois, Nice termine onzième – un classement en trompe l’œil – et aura dû attendre la 37e journée pour assurer son maintien en s’étant offert le scalp de Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux et Monaco.

Le match chef-d’œuvre : Lyon 1-2 Nice

21 mars. Lyon est un solide leader quand il accueille le Gym. Même s’il ne ne dit jamais, Claude Puel a toujours une dent contre l’OL. Question de principe. Alors que la pluie va gifler le visage des joueurs pendant 90 minutes, Nice joue un vrai match d’hommes. Entre solidarité et efficacité. Après la superbe ouverture de Carlos Eduardo en première période, Nice fait le dos rond à partir de la 54e minute puisque c’est l’instant choisi par Lloyd Palun pour prendre un second avertissement. Nice doit résister à l’OL pendant une grosse demi-heure en infériorité numérique. On craint le pire quand Maxime Gonalons remet les deux équipes à égalité sur penalty (56′). Mais non, Nice est énorme. À l’image d’un Mathieu Bodmer qui aimante tous les ballons. Seul en pointe, Plea termine en sang et provoque un penalty à cinq minutes de la fin. Valentin Eysseric le transforme et offre une victoire aussi improbable que folle.

Le tournant de la saison : la gifle à Saint-Étienne

36e journée, Nice en prend cinq dans le chaudron. Même Jérémy Clément y va de son but. Du droit. C’est la pire défaite dans le Forez depuis 1967. L’équipe coule en silence. Rien n’a marché. Une fois le match terminé, Jean-Pierre Rivère sort de son silence habituel pour envoyer des missiles : « Je suis plus qu’en colère. J’ai honte. Il faut respecter ce club, ses couleurs, son public » . Tout le monde en prend pour son grade et dans la semaine qui suit, le centre d’entraînement est une nouvelle fois le théâtre de bousculade (voir ci-dessous). C’est la seconde fois de la saison après la descente qui avait précédé le déplacement à Lyon. Après Sainté, Nice va remporter ses deux derniers matchs (Lens et Toulouse) et assurer son maintien. Dans la douleur.

Le meilleur joueur : Carlos Eduardo

Prêté par le FC Porto, le Brésilien restera l’homme du Roudourou. Un soir d’octobre, le milieu de terrain niçois va en coller cinq dans le buffet des Bretons pour une victoire folle 7 à 2. Mais résumer le joueur à cette manita perso serait injuste. Numéro 8, numéro 10, le milieu va être l’un des rares rayons de soleil de la saison azuréenne. Meilleur buteur du club en championnat (dix buts), il aura amené un peu de folie et de ballon dans une saison terne. Idéalement ; le club aimerait pouvoir compter sur lui l’an prochain. La balle est dans le camp de Porto.

Le joueur révélation : Jordan Amavi

Timothée Kolodziejczak parti enrichir son CV du côté du FC Séville, Nice se retrouvait à poil sur le côté gauche de sa défense avant le début de saison. Claude Puel s’est alors décidé à sortir Jordan Amavi de sa poche pour l’installer dans le onze de départ. Le natif de Toulon ne va jamais se dégonfler, offrant même des gros matchs comme au Parc des Princes. International espoirs et homme de duels, le gaucher a validé par la forme la « politique de formation » du club. On attendait les éclosions de Maupay, Hassen ou Bosetti, c’est finalement d’Amavi qu’est venu​e​ la lumière. Et puis le môme marque​ même​ des pions importants.

Le flop : Grégoire Puel

Facile. Trop même. Mais il faut se rendre à l’évidence, le cas du « fils de » a gangréné le club comme jamais. Le vestiaire, tout d’abord. Les tribunes, ensuite, où le nom du latéral droit a de plus en plus été conspué au fur et à mesure de la saison. Mais c’est surtout au sein des dirigeants que le sort du fils Puel a crée un énorme malaise. En janvier, Jean-Pierre Rivère ouvre la porte. Grégoire doit partir. Oui, parce qu’à Nice, tout le monde sait qui est « Grégoire » . Mais Grégoire refuse toutes les offres et préfère terminer la saison au club. ​Persuadé qu’il renversera la donne. ​​Mauvaise idée. Rarement un joueur n’aura été aussi conspué par ses propres fans. Une fois la saison terminée, Puel père et Rivère ont œuvré de concert. Grégoire doit partir. On attend la suite.

Ils ont dit

« Ouais, c’est ça, je considère que vous ne comprenez rien au foot… Ou alors ça dérange que le fils de Claude Puel joue au foot. Je ne trouve pas ça normal, je ne méritais pas d’être dernier. Mais ça ne m’arrêtera pas, ce n’est pas grave » . Grégoire Puel sur sa note dans L’Équipe.

« ​Je pense qu’il a les moyens de subvenir à ses besoins pendant cette période de « chômage » . Si la réponse de la FIFA est négative, il n’a plus qu’à attendre quelques mois. Et, très franchement, il a un contrat (avec Nice, ndlr). Je voudrais que tous les chômeurs de France aient un contrat en poche.​ » . André Soulier, Président de la Commission juridique de la LFP.

Le plus beau but : Alexy Bosetti face à Bordeaux

Tout est beau. La prise d’information, l’extérieur du pied, les ficelles qui tremblent, la célébration « oreilles de lapin » envers le parcage bordelais et le tatouage embrassé. Joueur complètement fou (dans tous les sens), Bosetti est souvent capable de geste incroyable.

La décision arbitrale qu’on n’a pas aimé

Il n’y a qu’à se baisser. Des buts injustement refusés, Nice peut les compter par dizaine. Entre janvier et mars, tous les matchs du Gym étaient entachés d’une erreur d’arbitrage. Le but injustement refusé sur hors-jeu était même une spéciale niçoise. Mais si on devait mettre en avant un match de merde, c’est Nice-Bordeaux​ du mois d’août​. Battu 3 à 1, Nice a mis une semaine à digérer les décisions de Stéphane Lannoy.

Le coup de gueule

14 mai. Nice vient d’en prendre cinq à Saint-Étienne. Le maintien n’est pas encore assuré et la fronde est là. Peu de temps avant la réception de Lens, le centre d’entraînement est pris d’assaut par une cinquantaine de supporters en colère. Des bombes agricoles sont jetés sur le terrain. Claude Puel est chahuté. On lui jette un godemiché au visage. Un membre du staff technique est bousculé. Mouez Hassen s’interpose et prend une gifle. Les joueurs sont à la fois résignés et choqués. Bref, c’est le bordel.

Pourcentage de résistance à la blessure : 1%

Didier Digard, Mathieu Bodmer, Romain Genevois, Daro Cvitanich, Valentin Eysseric, Grégoire Puel, Kevin Gomis, Mouez Hassen, Joris Delle, Niklas Hult, Neal Maupay. Ils sont une tripotée à avoir fréquenté l’infirmerie cette saison. Déjà que l’effectif n’est pas très fourni, Claude Puel aura du également composé avec des blessures récurrentes souvent longues (Digard, Bodmer). Quand on joue le maintien, c’est le genre de choses qui vous empêche d’avancer. Et pour la première fois dans l’histoire du club, pour justifier l’absence d’un joueur sur la feuille de match, le club a dû mettre « incarcéré » sur le blase de Souleymane Diawara. On n’est plus dans la blessure, on est dans le n’importe quoi.

Le joueur dont le club a besoin cet été : Hatem Ben Arfa

Alors que le Gym commençait à tanguer, Hatem Ben Arfa est arrivé au cœur de l’hiver. Son nom, son pied gauche et son talent devaient ramener un peu de lumière sur Nice. Jusqu’ici, le club enchaînait les mauvais résultats et les huis clos. Ben Arfa, c’était le rayon de soleil. La caution technique. Puel était l’homme idoine pour relancer l’ancien Lyonnais et ramener un peu de monde au stade. Tricard par les règlements, le joueur n’a jamais pu signer à Nice cet hiver. C’est parti remise. Rivère l’a confirmé en fin de saison, Hatem Ben Arfa sera Niçois en 2015/2016. Où en est-il physiquement ? Personne ne sait. Ben Arfa n’a pas joué depuis un an. Ou est-il mentalement ? Pareil. Mais une chose est sûre, c’est une histoire à laquelle on a envie de croire.

Ce qui va se passer la saison prochaine

Claude Puel va repartir sur une quatrième saison à Nice. Son fils, faute d’offre, repartira dans la peau d’un titulaire et Claude bricolera un schéma tactique construit pour mettre en lumière sa progéniture. Devant la pénurie d’attaquants, Puel emmène également son autre fils – Paulin – à la pointe de l’attaque du Gym. Buteur pour son premier match, Paulin devient Paulinho. Le goleador. Dans le même temps, Civelli revient finalement sur la Promenade des Anglais. En héros. Dans une équipe composée de mômes du centre de formation et de revanchards, Nice termine péniblement quatorzième de Ligue 1. De son côté, Alexy Bosetti est devenu conseiller municipal et craque une torche lors de son premier conseil d’agglo. Torse poil.

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