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Ce qu’il faut retenir de la saison de Metz
Un petit tour et puis s'en va... Tout juste promus en Ligue 1, les Grenats n'ont pas trouvé les ressources nécessaires pour se maintenir dans l'élite. Pourtant, tout n'a pas été foncièrement mauvais dans la saison du FC Metz, qui devra se servir de son allant et de ses ambitions pour retrouver la Ligue 1 au plus vite.
L’analyse définitive
Après deux saisons exemplaires, sanctionnées de deux montées consécutives, de National à Ligue 2, puis de Ligue 2 à Ligue 1, Metz n’a pas pu enchaîner au plus haut niveau. Malgré un début de saison qui laissait entrevoir un espoir de maintien – les Grenats pointaient à la cinquième place après la huitième journée – les joueurs d’Albert Cartier se sont vite retrouvés face à une bien triste réalité : ils n’avaient pas les moyens de s’adapter aux exigences de la Ligue 1. Si, sportivement, le niveau était trop élevé, il ne faut pas enlever aux Messins leur envie de bien faire et leur état d’esprit irréprochable. Seulement, à force de ne compter que sur le courage de ses hommes, Albert Cartier a sans doute oublié d’essayer de sauver son collectif. Jusqu’aux dernières journées, et même si tout le monde savait que Metz ne pourrait éviter l’inévitable, le technicien assurait alors que tout restait possible. Tirer la sonnette d’alarme plus tôt pour sauver ce qui pouvait l’être, peut-être est-ce ce qu’a oublié de faire Albert Cartier. Pour réussir en Ligue 2, l’équipe va devoir trouver un système de jeu et s’y tenir.
Le match chef-d’œuvre : FC Metz 2–1 Olympique lyonnais
Après un début de championnat poussif (deux matchs nuls et une défaite après trois journées), les Messins aimeraient enfin entrer dans leur saison lors de cette 4e journée. Après l’ouverture du score de Lacazette, peu après l’heure de jeu, les coéquipiers de Maïga ne lâchent rien et finissent par renverser la vapeur en quelques minutes grâce à l’entrée déterminante de Bouna Sarr. N’Gbakoto trouve d’abord la lucarne de Lopes avant que Falcon, entré en cours de jeu, n’offre la victoire aux siens. Une courte victoire pendant laquelle les Messins ont fait preuve de détermination. Ce dont ils ont parfois manqué…
Le tournant de la saison : Évian Thonon Gaillard 3–0 FC Metz
Difficile de choisir un tournant de la saison pour Metz. Aurait pu figurer ici : le match nul face à Bordeaux, lors de la 16e journée et la défaite face à Guingamp, lors de la 25e journée. Mais cette défaite face à l’ETG lors de la 9e journée, équipe abordable, est une fracture totale de la bonne dynamique des Messins, qui restaient sur trois victoires de rang, contre Bastia, Guingamp et Reims. Cette défaite marque surtout la fin d’un système de jeu, et le début de multiples repositionnements opérés par le staff jusqu’à la fin de la saison. Bon, à la fin, les deux équipes se retrouveront en Ligue 2.
Le meilleur joueur : Florent Malouda
Ici encore, le constat n’est pas simple à dresser. Les joueurs attendus n’ont pas forcément été à la hauteur. Comme Modibo Maïga, Florent Malouda a alterné le bon et le moins bon. Mais à 34 ans, l’ancien international français a fait mieux que tenir la baraque. Arrivé après sa mise à pied de Trabzonspor, Florent Malouda a fait preuve d’un état d’esprit exemplaire, disputant 28 matchs et inscrivant trois buts au total. Peut-être a-t-il manqué un peu de charisme pour guider les jeunes vers un meilleur avenir ? Non mais oh ! C’est déjà pas si mal pour un papy.
Le joueur révélation : Ferjani Sassi
Arrivé en janvier à Saint-Symphorien, le Tunisien Ferjani Sassi s’est révélé à la Ligue 1 pendant la deuxième partie de saison. Après treize matchs disputés sous le maillot grenat et un but inscrit contre Bordeaux, le milieu de terrain ne devrait pas poursuivre l’aventure en Ligue 2. En même temps, beaucoup de clubs de Ligue 1 auraient des vues sur lui, dont Montpellier, Monaco et l’OL. Au crépuscule d’une saison catastrophique pour son nouveau club, Ferjani s’assit et prit le temps de réfléchir à son avenir en France.
Le flop : la politique de recrutement
On compare souvent les recrutements à des paris. Cette saison, en Lorraine, on a eu très peu de nez, et encore moins de chance. Sergueï Krivets a réalisé une saison affreuse, tandis que Falcon et Maïga ont manqué de régularité, et ça, ce n’est que le mercato estival ! Car à la trêve, les choses se sont encore plus mal déroulées. Au lieu de dénicher un joueur d’expérience pouvant redonner un peu de confiance à une attaque en berne, les dirigeants ont misé sur encore plus de jeunesse. Résultat ? Le Letton Janis Ikaunieks n’a pas brillé du tout, alors que le Tunisien Fakhreddine Ben Youssef n’a disputé que six matchs. Cela dit, si tout le monde ne quitte pas le navire, l’effectif devrait pouvoir s’en tirer en deuxième division.
La belle décla
« Le week-end pascal est celui de la résurrection, c’est un peu la résurrection du FC Metz ce soir » , déclarait Albert Cartier quelques minutes après la victoire face à Toulouse (3-2), lors de la 31e journée de championnat. Celui qui semble avoir suivi au minimum un petit cours d’initiation au catéchisme étant petit, savait de quoi il parlait : cette victoire, contre un concurrent direct pour le maintien, était la première après la série catastrophique de 18 matchs sans succès des Grenats. Seulement, après cet épisode miraculeux, les Messins sont bien vite retournés sur leur croix face au Paris Saint-Germain. Vivement Noël, que le Messin naisse.
Le plus beau but : Kevin Lejeune contre l’ASSE, 29e journée
Mal embarquée, cette action débouche finalement sur un superbe but. Après une passe interceptée, Kevin Lejeune récupère dans les pieds du défenseur adverse et déclenche une vraie frappe de forain, direction la lucarne. Golazo.
La décision arbitrale qu’on n’a pas aimée
Si Metz a concédé de nombreux penaltys cette saison, peu sont à mettre sur le dos d’un mauvais arbitrage. Et celui accordé par M. Thual lors du match à Gerland, pour le compte de la 22e journée, « se siffle » , comme on dit. Ce qui reste en travers de la gorge des Messins, en revanche, c’est d’une part le carton rouge donné à Milan, qui replonge tout le football français dans le débat de la double peine, et d’autre part le penalty non sifflé après une faute évidente de Samuel Umtiti sur Nsor.
Le coup de sang
« On accepte trop la situation. On doit arrêter d’être lisses et complaisants. Je ne sens pas assez d’orgueil. Il faut arrêter de penser qu’on a des jokers et prendre conscience que ce sont des matchs pour notre survie qu’on joue ! Si le club prépare la saison prochaine en L2, il ne faut pas compter sur moi » , expliquait Florent Malouda dans les colonnes du quotidien L’Équipe, en mars dernier. Et effectivement, il ne faut pas compter sur lui : Flo’ ne rempilera pas pour une saison.
Pourcentage de résistance à la blessure
70%
Avec son nouveau préparateur physique, Robert Duverne, le FC Metz a bien résisté à dame blessure cette saison. Malgré les blessures de Falcon en octobre, de Krivetz en avril, et de Malouda en janvier, aucun gros pépin physique n’est venu perturber la saison des Grenats. En même temps, on a du mal à imaginer à quoi aurait ressemblé la saison de Metz avec des grosses blessures.
Le joueur dont le club a besoin cet été : Anthony Le Tallec
Alors que le club s’apprête à se faire piller quelques bons éléments, il faudrait peut-être penser à demain et s’attacher les services d’un bon joueur de Ligue 2. Un joueur avec l’expérience des matchs au stade de la vallée du Cher, à Jean-Bouin ou à l’Océane. Après trois saisons à Valenciennes, Anthony Le Tallec a peut-être des envies d’ailleurs, alors pourquoi ne pas lui proposer un petit tour en Lorraine ? Les joueurs de Metz seront ravis de l’accueillir au Klubb après son premier match.
Ce qui va se passer la saison prochaine
Pour cette saison en Ligue 2, les dirigeants messins décident une nouvelle fois d’augmenter le prix des abonnements à l’année. De 249 euros, l’abonnement le moins cher passe à 300 euros. Forcément, Bernard Serin se met à dos tous les supporters qui, à contrecœur, boycottent Saint-Symphorien. Côté football, Florent Malouda décide finalement de prolonger avec les Grenats et parvient même à faire signer Didier Drogba pour un an. Mais l’Ivoirien n’arrive pas à s’adapter à la Ligue 2 et sombre même dans une profonde dépression quand il constate qu’à la trêve, Frédéric Piquionne le devance au classement des buteurs. Au milieu de terrain, le jeune Alexis Larriere se révèle et porte ses coéquipiers jusqu’en finale de la Coupe de France. Face au Paris Saint-Germain, les Grenats se battent bien, mais finissent par s’incliner sur une tête de Cavani. En championnat, toujours dans un stade vide, les Messins terminent huitièmes. C’est ce qu’on appelle faire « une Auxerre » . Heureusement, la saison suivante, le club est racheté par un riche homme d’affaires qui a fait fortune dans le commerce d’escargots en matelote, et tout se passe bien. Les abonnements retrouvent un prix normal et les escargots, nouveau surnom des joueurs, remontent en Ligue 1 et tiennent tête au PSG. Lors de la réception des Parisiens à Saint-Symphorien, les Grenats déplient une bannière géante : « Vous avez le pétrole, on a la matelote, et on va vous mettre à la casserole, bande de fiotes ! » Pas très effrayant.
Par Gabriel Cnudde