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Ce qu’il faut retenir de la saison de Lyon

Par Gabriel Cnudde
Ce qu’il faut retenir de la saison de Lyon

Alors qu'on leur prédisait une saison cauchemar, les joueurs de l'Olympique lyonnais ont étonné tout le monde en allant chercher une deuxième place surprise et en gênant le Paris Saint-Germain pendant un bon moment. On fait le bilan, calmement, en se remémorant chaque instant.

L’analyse définitive

Annoncé dans le ventre mou de la Ligue 1, voire même proche de la ligne rouge par les plus pessimistes, l’Olympique lyonnais a finalement réalisé l’une de ses meilleures saisons depuis la fin de l’hégémonie des années 2000. Il faut dire que pendant le mercato, les Gones s’étaient fait discrets. Deux arrivées (Christophe Jallet et Lindsay Rose) contre de nombreux départs, dont ceux de Bafétimbi Gomis et Jimmy Briand. Au mois d’août, l’OL ne pouvait plus compter que sur les produits du centre de formation. Sur 33 joueurs, 23 en étaient issus. Après la catastrophe européenne contre l’Astra Giurgiu et un début de saison extrêmement compliqué (défait à Toulouse, contre Lens et à Metz), les Gones ont su relever la tête et imposer un jeu léché, ambitieux et porté vers l’attaque. Tout au long de la saison, le nouveau coach en place, Hubert Fournier, a su profiter du travail préalablement mis en place par Rémi Garde pour faire éclore les talents lyonnais. À l’heure du bilan, force est de constater qu’avec peu de moyens et beaucoup d’envie, les Gones ont réalisé une saison exemplaire, qui laisse entrevoir de belles choses pour les années à venir. Si Bakary Koné s’en va, bien sûr.

Le match chef-d’œuvre : Montpellier 1-5 Lyon

Une semaine après avoir été battus à Lille (2-1), les joueurs d’Hubert Fournier, qui souhaitent embêter le PSG jusqu’au bout du championnat, veulent frapper un grand coup. D’autant que les Gones n’ont gagné qu’une seule fois lors des cinq derniers matchs. À ce moment là, on pense que la belle forme des Rhodaniens s’épuisent, et que la fin de saison sera compliquée à gérer. Les Lyonnais, qui avaient reçu le MHSC lors de la phase aller (à cause des problèmes à la Mosson), se déplace donc à Montpellier après un voyage dans le nord et avant un autre match crucial à Marseille. Rapidement menés aux scores, les partenaires de Maxime Gonalons se réveillent et réalisent un match plein. Après les doublés de Lacazette et Fekir et le but de Tolisso, les Lyonnais s’installent à nouveau dans le fauteuil de leader avec un petit point d’avance sur le PSG. Montpellier, l’adversaire que les Lyonnais aiment martyriser.

Le tournant de la saison : Lyon 1-2 OGC Nice

Après la victoire du PSG contre Lorient, la veille, Lyon doit absolument gagner pour conserver sa place de leader et ses espoirs de titre. Seulement, après un nul inespéré à Marseille, les Lyonnais ont épuisé tout leurs crédits chance. Face à une équipe niçoise extrêmement faible, qui reste alors sur sept matchs sans victoire, les Lyonnais font n’importe quoi devant leur public. Après un superbe but de Carlos Eduardo, la tâche des Gones se complique. Pourtant bien aidés par la bêtise de Palun, qui concède un penalty transformé par Fekir, et qui est expulsé pour cette même faute, les Lyonnais finissent par perdre le match sur un penalty concédé par… Bakary Koné. Claude Puel exulte, à Gerland, et le PSG redevient leader. Double peine.

Le meilleur joueur : Alexandre Lacazette

Avec le départ de Bafétimbi Gomis, Alexandre Lacazette restait le seul attaquant de pointe disponible à Lyon. Après une saison 2013-2014 pendant laquelle il a passé beaucoup de temps sur l’aile droite avant d’être replacé dans l’axe, et pendant laquelle il avait tout de même inscrit quinze buts en championnat, le Gone était attendu au tournant. Et c’est peu dire qu’il n’a pas déçu. 27 buts, ses premières sélections en équipe de France, son premier triplé en championnat, le trophée UNFP du meilleur joueur et un record au club. Grâce à son réalisme, Lacazette devient le meilleur buteur de l’histoire de l’OL sur une saison. Bye bye André Guy. Il ne lui manque qu’une seule chose pour devenir un attaquant immense : une chanson. Parce que bon, « Alexandre Lacazette, Lacazette, Lacazette, Alexandre Lacazette, Ohohohohoh » , ça ne fait pas rêver.

La révélation : Nabil Fekir

Malgré quelques rentrées convaincantes lors de la saison précédente, notamment contre le PSG, à Gerland, personne n’attendait vraiment Nabil Fekir à ce niveau de jeu en 2014-2015. Au-delà de ses statistiques, treize buts et neuf passes décisives en 34 matchs, c’est surtout par son aisance technique que le jeune Gone a impressionné. Une patte gauche de folie, un toucher de balle soyeux et un fessier énorme lui assurant une conservation de balle à toute épreuve ont fait de lui l’un des hommes forts de cette Ligue 1. En Algérie cependant, Nabil Fekir ne fait sans doute pas autant l’unanimité qu’en France. Forcément, quand on est accusé de trahir sa famille et son pays, on s’expose à être traité de Harki… Toutefois, à l’heure qu’il est, tous les Lyonnais ont envie de lui chanter du Jacques Brel : « Ne nous quitte pas, Nabil. »

Le flop : Bakary Koné

C’est peut être le seul joueur qui n’a surpris personne cette saison du côté de l’OL. On l’attendait à un niveau très faible, on l’a eu à un niveau très faible. Pourtant élu joueur burkinabé de l’année 2014 – ok, il n’y avait personne d’autre – Bako a encore donné des sueurs froides à tous les supporters. Bilan ? Un penalty dans la stratosphère en Coupe de la Ligue face à Monaco – oui, le même que contre Épinal – le penalty offert à Nice lors de la 30e journée, et tant d’autres. Un défenseur tellement peu serein et réfléchi qu’on l’applaudit à chaque passe en retrait réussie. Non, vraiment, il faut être honnête : jamais l’OL n’aurait pu remporter le championnat avec Koné en défense centrale et Dabo comme latéral. Général, oui, mais d’opérette.

Il a dit…

Quand on veut être exemplaire il faut prendre un peu de temps pour vulgariser la gestion et le management du foot à des abrutis

Impossible de parler des déclarations autour de la saison de l’Olympique lyonnais sans évoquer le cas de son président, Jean-Michel Aulas. Devenu hyperactif sur le réseau social Twitter, JMA a commenté tous les faits et gestes de ses protégés, de son équipe féminine, des arbitres et de ses collègues, et surtout du président moustachu de la ligue de football. Alors, si on ne devait retenir que 140 caractères postés sur Twitter, son nouveau jardin, on prendrait sans doute ceux où Jean Mi tente de jouer les moralisateurs, en parlant de « vulgariser la gestion et le management du foot à des abrutis » . Et après, on se demande encore pourquoi tant de gens le détestent…

Le plus beau but : Yoann Gourcuff

Le Breton n’a pas souvent été là, cette saison. Mais parmi ses rares moments sur les pelouses de Ligue 1, il a souvent livré de très belles prestations. Comme ce soir d’octobre 2014, quand il a crucifié l’Olympique de Marseille d’un but magnifique. Quel gâchis, Yoyo…

La décision arbitrale qu’on n’a pas aimée

Lors du choc au sommet de la 24e journée entre l’OL et le PSG, à Gerland, les Gones résistent face aux offensives parisiennes. Mieux, les boys de Fournier parviennent même à ouvrir le score par le biais de Clinton Njie. Sans Lacazette ni Biševac, les Lyonnais se voient déjà faire plier Paris. Mais à la 69e minute, Zlatan se charge de transformer un penalty. Détourné par un Lopes héroïque, le penalty est à retirer. En cause, l’avancée irrégulière de Bedimo dans la surface de réparation. Certes, la décision est conforme à la règle en vigueur. Mais cette dernière est si souvent non respectée qu’elle ne laisse aux Lyonnais qu’un goût amer et difficile à avaler. D’autant plus que si JMA n’avait pas réclamé des arbitres exemplaires toute la semaine précédant la rencontre, monsieur Turpin n’aurait sans doute jamais fait retirer ce penalty. Le retour de flammes.

Le coup de gueule

Un Derby sans envie de gagner, une fessée méritée… On veut retrouver des guerriers !

Voilà la banderole dépliée par les Bad Gones lors du match face à Reims (2-1), une semaine après la gifle reçue à Geoffroy-Guichard (3-0). Une défaite inexplicable, tant les Lyonnais ont déjoué ce derby. Tétanisés, ou simplement pas concernés, les Lyonnais ont offert aux Verts une victoire historique. Même si Gonalons et ses coéquipiers ont mieux joué lors du match retour (2-2), à Gerland, les Lyonnais finissent la saison sans avoir battu le rival éternel. Et ça, ça fait mal.

Pourcentage de résistance à la blessure

65%

Calculer un pourcentage de résistance à la blessure avec Yoann Gourcuff dans un effectif est un exercice extrêmement compliqué. Au-delà des blessés à long terme, comme Clément Grenier et Gueïda Fofana, l’infirmerie lyonnaise a mieux géré sa saison que l’année précédente. Seulement, chaque blessure d’un joueur de l’équipe première a fait énormément de mal au collectif lyonnais. Et c’est bien là tout le problème de n’avoir aucune profondeur de banc. Quand Jallet se blesse, Dabo ou Zeffane le remplace. Quand Lacazette ou Njie se blesse, Yattara les remplace. Et d’une équipe première, on se retrouve vite avec une équipe mi-compétitive, mi-CFA.

Le joueur dont le club a besoin cet été : Simon Kjær

Vous l’aurez compris, cet été, c’est en défense que Lyon va chercher à se renforcer. Si on annonce déjà une arrivée de Jordan Amavi, c’est bien d’un défenseur central dont Lyon a besoin pour ne pas prendre valise sur valise en Ligue des champions. Et c’est en Ligue 1 que JMA pourrait trouver son bonheur. Simon Kjær, le défenseur danois du LOSC, devrait en effet quitter le club cet été. En revanche, il va falloir aligner les billets puisque dans le Nord, on ne laissera pas partir le viking à moins de quinze millions d’euros… Bah oui, on ne peut pas faire une Jallet tous les ans !

Ce qui va se passer la saison prochaine

Frais, après une bonne préparation estivale sans tour préliminaire pour la Coupe d’Europe, les Lyonnais réalisent un début de saison canon. Après cinq victoires en autant de matchs, les hommes de Fournier, conforté à la tête du club, abordent leur campagne européenne en confiance. Seulement, les Gones ont hérité d’une poule plus que relevée : FC Barcelone, Manchester United et Wolfsburg. Malgré une belle victoire à Old Trafford et un nul face à Barcelone, à Gerland, l’Olymique Lyonnais termine dernier de son groupe. Le contrecoup est extrêmement difficile et jusqu’à la trêve, l’OL enchaîne les résultats médiocres. Seule éclaircie, Fekir inscrit un triplé lors de l’écrasante victoire face aux Verts (5-0). En janvier, cousin Hubert est limogé. Alors que la rumeur Pascal Dupraz résonnent dans les travées de Gerland, un homme débarque comme un super héros sur le banc de touche. Son nom ? Antônio Augusto Ribeiro Reis Junior, plus connu sous le nom de Juninho. Dès lors, une folle dynamique s’enclenche. Clément Grenier devient le maître des coups de pied arrêtés et Fekir le dépositaire du jeu lyonnais. Distancés en championnat, à cause des mauvais résultats des mois de novembre/décembre, les Gones terminent une nouvelle fois deuxième, derrière le PSG. En coupe, en revanche, ils s’offrent deux finales rêvées contre le même PSG. En finale de la Coupe moustache, Lacazette se jouent de la défense parisienne et inscrit un doublé (2-0). Malgré l’expulsion de Fekir, pour s’être trop jeté par terre pendant tout le match, les Lyonnais s’imposent. En finale de la Coupe de France, Juninho doit composer avec de nombreux blessés : Lacazette, Kjær et Felipe Anderson, recruté pendant le mercato hivernal. Le match est tendu, et les deux équipes sont contraintes de disputer une prolongation. À la 119e minute, Bakary Koné reprend d’une volée incroyable un corner mal dégagé par la défense parisienne. Le ballon surpuissant va se loger dans la lucarne de Sirigu. Un doublé historique obtenu grâce au coup de génie d’un homme dont le club n’a pas réussi à se débarrasser. Comme quoi, tout peut arriver dans le football.

Dans cet article :
Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »
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Par Gabriel Cnudde

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