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Ce qu’il faut retenir de la saison de Caen

Par Gabriel Cnudde
Ce qu’il faut retenir de la saison de Caen

Pour sa quatorzième saison dans l'élite, le Stade Malherbe de Caen est passé par toutes les émotions. De l'euphorie de la montée au contentement du maintien en passant par le désespoir de la première partie de saison. Tout est là, dans le bilan.

L’analyse définitive

C’est un fait, le Stade Malherbe de Caen a réalisé une bonne saison. Des trois promus, c’est d’ailleurs le seul qui est parvenu à se maintenir dans l’élite. Avec la manière, qui plus est, le SM Caen ayant terminé la saison à la treizième place de la Ligue 1. Pourtant, bien heureux celui qui pouvait prédire un tel classement aux hommes de Patrice Garande. Car c’est peu dire que la première partie de saison du club a été plus que catastrophique. Après vingt journées, le club était bon dernier de Ligue 1 avec quinze points, soit le plus faible total de son histoire. Pire, les Caennais n’arrivaient même pas à gagner à Michel-d’Ornano : cinq points pris en neuf matchs à domicile. Heureusement, grâce à une politique de recrutement alliant pari, flair et chance, le Stade Malherbe a su relever la tête pour réaliser une deuxième partie de saison de meilleure facture et assurer son maintien à l’avant-dernière journée. Alors le SM, nouvelle tendance 2015-2016 ?

Le match chef-d’œuvre : SM Caen – Olympique lyonnais (3-0), 36e journée

Dans la lutte pour le maintien, tout le monde voyait les Caennais perdre des plumes lors de la réception de l’Olympique lyonnais, qui visait, lui, un titre de champion de France en fin de saison. Défaits trois buts à zéro à l’aller, les hommes de Patrice Garande rendent la monnaie de leur pièce aux Lyonnais et les écrasent dans un stade comble. Comme un symbole, Rémy Vercoutre réalise un match exceptionnel, dégoûtant les attaquants lyonnais et se permettant même d’humilier Clément Grenier. L’autre homme fort de cette rencontre se nomme Nicolas Bénézet, débarqué pendant la trêve en prêt de l’ETG, en échange de Mathieu Duhamel. Un doublé pour lui, une prestation collective remarquable et un maintien presque assuré dans l’élite.

Le tournant de la saison : SM Caen – Girondins de Bordeaux (1-2), 28e journée

Après une grosse remise en question pendant la trêve, les joueurs du SM Caen attaquent la deuxième partie de saison la rage au ventre. Après une défaite à Lille (0-1), ils enchaînent sept matchs sans défaite. Porté par un Julien Féret magique, buteur sur cinq de ces sept matchs, les Caennais se payent le scalp de Marseille, au Vélodrome, et manquent même de faire tomber Paris au Parc des Princes. À ce moment, on prédit un très bon classement à Caen. Mais la réception de Bordeaux marque le premier coup d’arrêt du petit Poucet. En infériorité numérique pendant plus d’une heure, les Normands s’inclinent finalement dans le temps additionnel. Avant d’aller perdre, une semaine plus tard, à Lorient.

Le meilleur joueur : Julien Féret

Les performances de celui qui n’a découvert la Ligue 1 qu’à 26 ans peuvent en grande partie expliquer le redressement spectaculaire du club normand en 2015. À 32 ans, Julien Féret a fait preuve d’une fougue et d’une vivacité qu’on ne prête d’habitude qu’à des petits jeunes qui sortent du centre de formation avec l’envie de s’imposer dans l’équipe première. En fin de contrat à Rennes en juin 2014, Féret rejoint Caen pour un an, plus une année supplémentaire. Peut-être que les retrouvailles avec Garande, qui l’avait entraîné à Cherbourg, ont suffi pour faire de lui l’un des joueurs frisson de la Ligue 1 en 2015. Seul couac, ses performances d’août à décembre, trop indexées sur le niveau global de l’équipe. Toujours est-il que Julien Féret termine la saison avec six buts et quatre passes décisives. Après une saison noire à Rennes, ce n’est pas si mal.

Le joueur révélation : Emiliano Sala

Il suscitait de grands espoirs à l’été 2014, il a finalement réussi à s’imposer, mais pas au sein de l’effectif dans lequel on l’attendait. Après deux saisons parfaites en National, avec Orléans, puis en Ligue 2, avec Niort, l’Argentin n’a pas réussi à se faire une place à Bordeaux, d’où il se fait bazarder pendant le mercato hivernal. La métamorphose se produit alors et un beau papillon sort de sa chrysalide. À Caen, Sala retrouve la confiance qu’il avait perdue à Bordeaux et parvient à marquer quelques beaux buts. Maintenant, reste à savoir ce que va faire Sala l’année prochaine. Retour à Bordeaux ? Nouveau prêt à l’AJA ?

Le flop : Sloan Privat

Prêté par La Gantoise à l’été 2014, l’ancien joueur de Sochaux met énormément de temps à rentrer dans le moule. Tenu éloigné des terrains pendant un bon moment à cause de plusieurs blessures, le Guyanais peine à se faire une place au sein de l’attaque normande. Après le départ de Mathieu Duhamel, Sloan est finalement titularisé, mais doit attendre la 21e journée et la réception de Reims pour inscrire son premier but avec ses nouvelles couleurs. Au final, ses statistiques parlent en sa défaveur : vingt matchs, six buts… Il est peut-être meilleur en ULM, cela dit.

La belle déclaration

« Ils n’ont pas le même goût, parce que même quand on perd, j’en fume un. Mais les soirs de défaites, ils n’ont pas le même goût. Celui-là était très bon » , expliquait Patrice Garande après la belle victoire de Caen à Rennes (1-4), le 25 février dernier. Non, Patrice ne s’envoie pas un gros pétard après les défaites, mais bien de très bons cigares. S’il se met même à en fumer après les victoires, il risque de vite attraper une maladie grave. Un péché mignon à l’ancienne qui ferait presque regretter la belle époque des entraîneurs qui clopaient sur le banc. À dire vrai, on s’attendait plus à un amateur de sel.

Le plus beau but : Damien Da Silva contre Rennes (1-4), 22e journée

Contrôle en aile de pigeon, frappe du gauche, lucarne opposée : but tout simplement splendide. Mais le plus fou avec ce golazo, c’est qu’il a été inscrit par Damien Da Silva, défenseur central de formation. Il rejoint donc Samuel Umtiti au palmarès des Français qui ne remettront jamais un but aussi incroyable, mais qui peuvent s’en vanter jusqu’à leur mort. Incroyable.

La décision arbitrale qu’on n’a pas aimée

Cette saison, Caen a concédé pas moins de quinze penaltys ! Un record qui laisse forcément quelques regrets et un petit goût amer dans la bouche des supporters. S’ils ne sont pas tous inventés, il y en a un, en revanche, qui a eu bien du mal à passer. Lors de la réception du LOSC, le 16 août dernier, Caen tenait un bon match nul avant que l’arbitre, monsieur Desiage, ne décide d’offrir un penalty aux Lillois, après un tacle pourtant très propre d’Appiah sur Origi. Pas cool.

Le coup de gueule

« La main, elle est devant les caméras aussi ! Je parle tranquillement, mais il ne veut pas parler ! Ils ne veulent jamais parler ! Depuis le début de l’année, on se fait enfler grave ! » , s’emportait Patrice Garande au coup de sifflet final de la rencontre entre Bastia et Caen (1-1), le 20 décembre dernier. À l’origine de ce coup de sang, une main évidente de Cahuzac dans la surface de réparation, non sifflée par le corps arbitral alors qu’elle aurait offert à Caen un penalty décisif dans les derniers instants de la rencontre. Après ceux concédés, les penaltys oubliés… À Caen, on a donc vraiment eu un gros problème avec les penaltys cette saison. En espérant que la saison prochaine, Caen souffrira un peu moins en défense.

Pourcentage de résistance à la blessure : 70%

Encore une fois, il y a deux parties de saison complètement distinctes à Caen côté blessures. Le championnat avait très mal commencé avec ce match contre Lille, lors duquel Emmanuel Imorou était sorti sur blessure à la demi-heure de jeu, rapidement rejoint par Mathieu Duhamel, sorti sur civière. Il y a eu bien sûr la blessure de Fodé Koïta, pas verni de ce côté-là. Mais, en deuxième partie de saison, Patrice Garande a pu compter sur un effectif assez solide pour enchaîner les matchs sans trop de dégâts.

Le joueur dont le club a besoin cet été : Zoumana « Papus » Camara

Manifestement, au Stade Malherbe, on aime bien les joueurs qui ont passé de nombreuses années à cirer le banc de touche. À la recherche d’un dernier défi, après avoir battu Zlatan lors d’un concours de chasse, Zoumana « Papus » Camara accepte un salaire dérisoire pour aller jouer à Caen. Là-bas, Papus pourrait se faire respecter, et personne ne lui répèterait constamment qu’il est moche. Et puis, à Caen, il ne serait pas forcé d’attendre le cinquième titre de champion de France de Caen pour jouer un match, ni même porter le brassard de capitaine. Et puis, un peu de stabilité dans cette défense, ce ne serait pas de refus.

Ce qui va se passer la saison prochaine

Fan inconditionnel du Stade Malherbe de Caen depuis toujours, Denis Brogniart décide d’investir massivement dans le club normand. La présidence lui revient finalement de droit et toute la préparation des Caennais s’en retrouve bouleversée. Au mois de juillet, le groupe professionnel prend l’avion, direction les Seychelles. La moitié des joueurs se retrouvent sur l’île Malwaï, et l’autre sur l’île Kuni, plus petite, mais mieux pourvue en ressources alimentaires. Julien Féret, capitaine de l’équipe jaune, construit une cabane exceptionnelle à ses protégés. Malheureusement, la première épreuve d’immunité est remportée par l’équipe rouge de Nicolas Bénézet. Le conseil est intraitable et Denis Brogniart invite Sloan Privat à prendre son flambeau et son sac à dos. Quelques semaines plus tard, après les départs de Kanté, Garande et Da Silva, la réunification se passe très mal. Féret et Bénézet se prennent perpétuellement la tête. Le second est finalement contraint à l’abandon médical, forçant Da Silva, le dernier éliminé, à réintégrer l’aventure. En finale, Féret et Vercoutre tiennent 26 heures sur les poteaux avant que le portier ne craque en hurlant sur son coéquipier : « Tu tentes pas un piqué sur moi, Julien ! » À leur retour en France, les Normands s’aperçoivent que la saison est terminée. Angers a été sacré champion de France et Paris a remporté la Ligue des champions. Mais Julien s’en fout, il lui reste du saucisson, remporté lors de la dernière épreuve de confort.

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