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Ce qu’il faut retenir de 2011/2012 : lui c’est José, le footeux tête de turc et la chute du Milan

Par la rédaction de So Foot
Ce qu’il faut retenir de 2011/2012 : lui c’est José, le footeux tête de turc et la chute du Milan

So Foot fête ses dix ans cet été, l'occasion de revenir sur dix ans de foot saison par saison. Aujourd'hui, on passe la saison 2011/2012 au hachoir, avec au casting : José, des joueurs tous coupables et la pizzeria du Milan AC.

Tactique de l’année :

Le coup de Mou

La saison 2011-12 du Real restera comme la plus aboutie de l’ère Mourinho. 32e Liga pour Madrid, avec un total de 100 points tout rond (soit un point de mieux que le record du Barça, qui datait de 2009-10), un record de 121 pions inscrits et une différence de buts de +89. La Liga des records. En Europe, le Real s’incline aux pénos contre le Bayern en demie, alors qu’il s’agissait sans doute là de l’année où le Mou avait le plus de chances d’aller chercher la Décima, et d’entretenir ainsi la légende du Real en même temps que la sienne. C’est d’ailleurs la première saison du Mou sans Valdano. Saison qui commence avec cette double confrontation, en Supercoupe d’Espagne, contre le Barça. 2-2 à l’aller, défaite 3-2 au Camp Nou, et un Real qui montre clairement les crocs, rendant d’ailleurs les coups dent pour dent et doigt dans l’œil s’il le faut. Le tout est de montrer que l’écart entre la Maison Blanche et le Mes est maintenant minime, voire infime. Avant d’inverser la tendance, enfin. Ce que parviendra, cette année-là, à faire José Mourinho, même si le bilan lors des confrontations directes demeure mitigé. C’est l’année des Classicos : aux deux rencontres de Supercoupe s’ajoutent celles de Copa del Rey. En quart de finale et au cœur du mois de janvier, le Real perd 2-1 chez lui avant d’arracher un nul 2-2, donc insuffisant, à Barcelone. Et en championnat, il s’incline d’abord 3-1, à Bernabéu, avant d’aller s’imposer 2-1, grâce à des buts de Khedira et Ronaldo (deux joueurs symboles du Mourinhisme), et de prendre ainsi, au soir du 21 avril 2012, sept points d’avance sur son opposant, à 4 matchs de la fin. Le 27, Guardiola annonce qu’il quittera son poste à la fin de la saison, qu’il est fatigué, qu’il prendra une année sabbatique, peinard, à NYC, en famille. Son adjoint devient son successeur, Tito Vilano(ue)va. Comme un clin d’œil. Ce jour-là, Mourinho a tout gagné.

Phénomène naissant de l’année:

Le footeux comme ultime bouc émissaire

Depuis 2010 et la bêtise de Knysna, un nouveau sport national s’est développé : taper sur ces footeux mal élevés et trop payés. La nouvelle discipline atteint son apogée lors des JO de Londres à l’été 2012. Quelques semaines plus tôt, Nasri a voulu faire taire les journalistes, et Ménez s’est lâché sur l’arbitre. Du coup, impossible de profiter d’une performance française sans que l’on ne vienne nous rabâcher le grand écart entre ces valeureux sportifs, souriants et rafraîchissants à souhait, et ces footballeurs sans cervelle qui font toujours la gueule.
Pourquoi un tel acharnement ? Parce que la France du foot ne gagne plus, tout simplement. Quand les Experts saccagent le plateau de L’Équipe TV, c’est le fait d’une joyeuse bande de potes qui a un peu trop fêté son titre. Rien de grave, puisque les handballeurs avaient une médaille d’or autour du cou. Le football, ce merveilleux sport facteur d’intégration, s’est d’un coup transformé en vilain petit canard du sport français. Une généralisation populiste largement véhiculée par les commentateurs de France Télé, si fiers de véhiculer les belles valeurs olympiques, et reprise en chœur par des politiques trop heureux de se payer une comm’ à peu de frais sur le dos de ces pousseurs de ballons.

Sauf que ce discours de comptoir très réducteur est forcément insupportable aux oreilles des amoureux du foot. Encenser la France black-blanc-beur après la Coupe du monde 1998 était déjà stupide et très naïf. Se payer les racailles du foot français en 2012 ne l’est pas moins. Surtout quand il suffirait d’un titre majeur pour que les pestiférés redeviennent, en l’espace d’une semaine de phase finale, de formidables ambassadeurs du sport français.

Requiem de l’année :

L’AC Milan devient l’OGC Nice

Tout avait pourtant si bien commencé. Une victoire (2-1) face au rival nerrazzuri en Supercoupe d’Italie lance parfaitement la saison des hommes de Massimiliano Allegri, en piste pour défendre leur titre de champion national. Pourtant, cette année-là, il flotte comme un parfum de morosité au-dessus de Milanello. L’éternel maître à jouer de l’équipe, Andrea Pirlo, s’est barré à la Juventus, tandis que Taye Taiwo étrenne pour la première fois son nouveau maillot. Au cœur de l’été, Adriano Galliani, le vice-président du Milan, a confié à Tuttosports’inquiéter du déclin du football italien : « On ne peut pas lutter parce que la différence c’est que nous sommes une pizzeria et que les autres sont des restaurants de luxe. »

Certes, la pizzeria a encore de la gueule : un trident Robinho/Zlatan/Cassano qui fait plaisir (28 buts pour le géant suédois en série A, 9 passes décisives chacun pour les deux acolytes), une défense centrale solide et expérimentée (Thiago Silva, Nesta, Yepes, Mexès) et un milieu de terrain en plein renouveau avec les arrivées de Nocerino et Aquilani et l’éclosion de Kevin-Prince Boateng. De beaux restes qui font du Milan une équipe au potentiel redoutable mais à la régularité bancale. Comme un symbole de leur saison, les Rossoneris explosent Arsenal 4-0 à la maison en huitième de finale de la Ligue des champions, avant de perdre leurs moyens au retour (0-3). En quarts, ils tiennent tête au Barça (0-0) avant de s’écrouler sans surprise (3-1) au Camp Nou.
Trop courts pour la Ligue des champions, les talents du Milan restent largement au-dessus en Serie A. Après un début de saison poussif, le club de Berlusconi engrange les victoires pour signer sa dernière saison digne de ce nom, avec 80 points au compteur. Pas assez cependant pour titiller la Juventus, qui reprend son trophée après une période noire. Le leadership de la Serie A change de main. Milan lâche son titre en même temps que toute une génération. Pato file aux Corinthians, Cassano à l’Inter, Seedorf à Botafogo. Galliani perd ensuite Zlatan Ibrahimović et Thiago Silva, invités à la table d’un nouveau restaurant de luxe. Les vieux grognards Inzaghi, Nesta et Gattuso, garants de l’esprit et de la tradition milanaise, partent à la retraite. Le grand Milan n’est plus. Une page se tourne dans la douleur, même si Balotelli et El Shaarawy annoncent des jours meilleurs.

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