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Ce qu’il faut retenir de 2004/05 : L’arrivée de Raymond et de Rooney, la fin du foot à papa

Par la rédaction So Foot
Ce qu’il faut retenir de 2004/05 : L’arrivée de Raymond et de Rooney, la fin du foot à papa

So Foot fête ses dix ans cet été, l'occasion de revenir sur dix ans de foot saison par saison. Aujourd'hui, 2004/2005, avec au casting : un Raymond Domenech encore populaire, un Rooney déjà infernal et une Ligue 1 sous le joug lyonnais.

Coach de l’année :

Raymond Domenech

1 – Communiquer. On a tendance à l’oublier, mais Raymond Domenech a été apprécié en France. Mieux encore, on a cru en lui. L’histoire se passe en juillet 2004. L’équipe de France connaît alors son année 0 après avoir connu la gloire, puis la chute. Déjà pressenti pour endosser le costume en 2002, Ray Do prend les manettes d’un groupe où tout doit être repensé. Dès son intronisation, il apporte un souffle nouveau. En communiquant, tout d’abord, avec son humour et des phrases bien construites. Pas grand-chose a priori, mais déjà beaucoup après les mutiques Santini et Lemerre. Bon client, il relance alors une relation Bleus/médias qui bat de l’aile. Il ne le sait pas encore, mais cette relation sera le fil rouge de son mandat. Pour le meilleur et surtout pour le pire. Si ses détracteurs avancent son palmarès, plutôt léger, au moment de sa nomination, son profil de formateur apparaît comme le bon dans une période qui annonce un rajeunissement de l’effectif. « Ne rien changer, ne rien tenter conduirait à monter directement à l’échafaud. Il faut changer les habitudes et donc il faut changer les gens. L’équipe de France n’appartient à personne » , avance-t-il avec la ferme ambition de reprendre la main sur une équipe laissée à des egos un peu trop hauts dans la stratosphère. Il s’en doute un peu, sa relation à France 98 sera l’autre fil rouge de son mandat. Pour le meilleur et surtout pour le pire.

2 – (Dé)Construire. Pour tout reconstruire, Domenech cherche donc à détruire tout ce qui reste. Les habitudes tout d’abord, pour asseoir son autorité, recadrer les sénateurs et intégrer au mieux les nouveaux. Les protège-tibias deviennent obligatoires lors des entraînements, tout comme le débriefing d’après-match dans les vestiaires. Comme prévu, des différents arrivent très vite. Avec Fabien Barthez puis Robert Pirès, qui devient le leader de la fronde, par presse interposée : « Rien dans l’attitude du sélectionneur ne me permet de penser qu’il me fait confiance à 100%. Non, j’ai l’impression d’être à l’école, d’avoir 20 ans et de commencer à jouer au foot. » Le 13 octobre 2004, contre Chypre, il jouera son dernier match en bleu. Suivront dans le désordre Giuly, Zidane, Coupet, Mexès, Landreau… La liste est longue. Le pacificateur devient rapidement un homme de conflit. Sur le pré, il fait avec les forces du moment, alternant 4-4-2 ou 4-2-3-1 selon les joueurs à disposition. La seule constante : deux milieux déf. Et une réponse à toutes les critiques : « Mais c’est quoi, un projet de jeu, merde ? Moi, c’est faire jouer les joueurs de manière à optimiser leurs qualités, c’est tout. »

Phénomène naissant :

Wayne Rooney

Lorsque Rooney débarque à Manchester, les avis sont partagés. Il est évident que le gamin est un joyau, « le plus grand talent anglais depuis que je suis arrivé en Angleterre » , dixit Wenger. À 18 ans, il affiche déjà 77 matchs de championnat pour 17 buts au compteur. Et surtout 4 pions à l’Euro 2004. Une performance qui lui vaut d’ailleurs le surnom de « Wazza » . Ce qui en dit long sur le personnage. Après tout, Rooney n’est qu’un Scouser qui a dégainé un T-shirt « Once a Blue, always a Blue » lors d’un match avec les jeunes d’Everton. Un type qui a récolté plus de biscottes qu’il n’a fait trembler les filets. Et 31 millions, c’est beaucoup d’argent pour un petit gros. Puis vient le 28 septembre 2004. Premier match, contre Fenerbahçe en Ligue des champions. Un triplé et une passe décisive plus tard, Rooney met tout le monde d’accord. Il est de la race des grands. De ceux qui font chavirer les cœurs. Mieux, un besogneux, qui ne rechigne pas à la tâche, se bat sur tous les ballons, tacle sans relâche et presse comme un dératé. Roy Keane avec le sens du but. Old Trafford s’est trouvé une nouvelle idole, bien plus raccord que cette midinette de Cristiano. Le rouquin boucle sa première saison sous ses nouvelles couleurs avec 11 buts en championnat, mais ne parvient pas à garnir l’armoire à trophées du club. Ce sera pour plus tard. Enfin pas trop. Wayne aime faire les choses vite. N’en déplaise à Coleen.

Vidéo

Requiem de l’année 2004/2005 :

La fin du foot à papa

Grand favori de l’édition 2004/2005 après trois titres consécutifs en championnat, l’Olympique lyonnais remporte, sans grand suspense (officiellement champion à la 35e journée de championnat, l’OL finira l’exercice avec 12 points d’avance sur Lille, son dauphin), un quatrième titre d’affilée et égale les records de Saint-Étienne et de l’Olympique de Marseille. Plus qu’un symbole, ce nouveau trophée représente l’apogée de l’ère Aulas et lyonnaise sur le foot français et, d’une certaine manière, la fin du « foot à papa » . Fini le Bordeaux de Claude Bez, le jeu « à la nantaise » des Canaris. Les millions investis par le groupe Pathé, actionnaire des Gones, en février 1999 ont porté leurs fruits et le club de JMA est devenu une véritable machine à gagner. En plus de survoler le championnat de France, l’Olympique lyonnais séduit l’Europe (foutus quarts de finale) et une introduction en Bourse est déjà à l’étude. Comme la construction d’un nouveau stade. Mais outre l’OL, la fin de ce vieux football peut aussi se résumer en un chiffre : 600. Comme les 600 millions d’euros que Canal+ promet à la Ligue 1 par saison pour ses droits de diffusion. Annoncé le 10 décembre 2004, le contrat sera signé le 22 juillet 2005 au siège de la Ligue professionnelle de football et promet une manne financière exceptionnelle aux équipes de Ligue 1. Le temps passe bien vite.

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Par la rédaction So Foot

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