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« Ce qui se passe avec Leicester arrive une fois tous les 20 ans »
Douzième de Premier League, Watford a failli s'offrir, pour la première fois de son histoire, une finale de FA Cup. Mais les hommes de Quique Sánchez Flores ont échoué en demi-finale face à Crystal Palace. L'occasion pour son milieu de terrain andalou José Manuel Jurado de faire le point sur sa saison, son parcours et l'Euro à venir.
Tu es l’un des joueurs-clefs du projet de l’entraîneur Quique Sánchez Flores. Peux-tu nous dire comment il te l’a présenté pour te convaincre de venir à Watford ?Quique m’a en effet convaincu de venir avec lui à Watford afin de me faire découvrir la Premier League et de faire partie d’une équipe dont l’objectif est la stabilité et de croître avec les années. Et en fait, c’est ce qu’on fait dès la première année avec une demi-finale en coupe et un maintien en championnat.
En France, Watford est un club peu connu. Peux-tu nous le présenter avec ta vision de l’intérieur ?
Watford est un club simple, modeste, avec de bons supporters. L’ambiance dans l’équipe est bonne, mais il me serait difficile de citer une comparaison avec un club espagnol que je connaisse. Watford est une équipe qui ne lâche rien, on lutte sur chaque ballon.
Elton John est l’un des supporters les plus importants du club, il a même été président pendant près de 25 ans. Tu l’as rencontré ?Non, mais c’est vrai qu’il supporte le club, il vient voir des matchs de temps en temps. Je le sais via les articles dans la presse, mais pas en l’ayant rencontré.
Que penses-tu du projet économique de l’italien Gino Pozzo, propriétaire de 3 clubs, l’Udinese, Grenade et donc ton club, Watford ?C’est un projet ambitieux et je pense qu’il a pour objectif d’investir dans d’autres clubs encore. Il demande à ses clubs de se maintenir au plus haut niveau dans leur championnat, et que d’année en année, chaque équipe puisse se renforcer. Il a déjà atteint un objectif avec nous. Il prend des renforts avec des joueurs au sein de ses clubs ; à Watford, on a des joueurs qui viennent de l’Udinese, de Grenade… Après, au-delà de la valeur individuelle, c’est l’esprit d’équipe qui compte, et si ça peut nous aider à avoir des résultats sportifs meilleurs, tant mieux.
Si tu gagnes la FA Cup en Angleterre, cela ferait ton 3e titre, avec la Ligue Europa avec l’Atlético et la Coupe d’Allemagne avec Schalke. Quel titre serait le plus important à tes yeux ? Avoir gagné la Ligue Europa avec l’Atlético est, pour le moment, le titre que je garderai.
Tu penses un jour rejouer la Champions ?La Champions est la compétition que tout joueur rêve de jouer. Y avoir goûté par le passé me donne envie de la rejouer dans le futur.
Pour cette saison, tu vois quel club remporter la Champions ?Étant espagnol, j’espère un club espagnol, le Real ou l’Atlético. Ensuite, il est difficile de savoir, car à ce niveau, chaque équipe a sa chance et a les qualités. On l’a bien vu lors des matchs allers où c’était très serré.
Que retiens-tu de ton expérience passée par le championnat russe avec le Spartak Moscou ?J’ai joué la Champions avec le Spartak, donc l’objectif sportif était là. De plus, le stade était plein à domicile, même si ce n’était pas forcément le cas à l’extérieur. Avoir joué ce championnat aura en tout cas été une expérience positive.
Toi qui as connu 4 championnats différents, comment définirais-tu le championnat anglais ?
C’est un championnat où il faut aimer les contacts. Il y a souvent de longs ballons où il faut lutter pour récupérer le ballon. Chaque match est un combat. Chaque équipe a un mixe entre des joueurs plus techniques et des joueurs plus physiques. Tout est ouvert, il suffit de voir qu’une équipe comme Leicester, pas favorite au départ, est en passe de gagner le championnat.
Justement, comment expliques-tu qu’un club « modeste » comme Leicester puisse gagner la Premier League où la concurrence est grande : Manchester City, MU, Arsenal, Chelsea, etc. Ce qui se passe avec Leicester est quelque chose qui se réalise une fois tous les 20 ans. C’est quelque chose loin de la normalité où, au final, seules les grandes équipes gagnent ce championnat. C’est l’exemple qui démontre que si t’es une grande équipe et que tu te reposes sur des acquis, tu ne gagneras rien.
Malgré tes participations dans les catégories inférieures de la sélection espagnole, tu n’as pourtant eu aucune sélection avec l’équipe A d’Espagne, comment l’expliques-tu ?Il y a quand même eu une grosse concurrence et de gros résultats réalisés par la sélection espagnole. Mais j’y crois toujours et je me bats en match pour espérer un jour porter le maillot espagnol. Au football, tout est possible, le tout est de ne rien lâcher.
Quique Sánchez Flores a dit qu’il se verrait bien un jour sélectionneur de la Roja, ton opinion ? Je ne sais pas si Quique entraînera un jour la sélection, mais si ça lui arrive, ça serait une bonne chose, il mettra beaucoup d’envie et d’expertise. C’est un bon entraîneur, qui construit des équipes très compétitives.
Comment vois-tu sinon la sélection anglaise lors du championnat d’Europe ?
Je trouve la sélection anglaise très bonne cette année. Mais à ce niveau de compétition, il y a tellement de concurrence, que pour gagner la Coupe d’Europe, il faut que tout soit parfait pour toi, à tous les niveaux. Toutes les équipes nationales veulent gagner, toutes ont un niveau très élevé et seule une sélection gagnera. Ça sera un grand tournoi.
Propos recueillis par Sébastien Prieto-Riquelme