Dayot Upamecano est en feu
Élu homme du match ce jeudi soir après
la victoire des siens sur l’Atlético de Madrid (2-1), Upamecano a fait un match hallucinant. Défensivement, il a offert une prestation de patron en muselant Diego Costa sans aucun problème, et ses interventions ont toujours été justes, notamment dans les airs, où il a rayonné. Mais c’est sans doute offensivement qu’il a été le plus impressionnant au cours de ce quart de finale de C1. Placé au centre de la défense à trois de Julian Nagelsmann, entre Lukas Klostermann et Marcel Halstenberg, le joueur formé à Valenciennes a été la toute première rampe de lancement de son équipe. Et quelle rampe de lancement puisque c’est lui qui a touché le plus de ballons (99), qui a tenté le plus de dribbles (3, comme Konrad Laimer), et qui, à la mi-temps de la rencontre, était le seul joueur du RB Leipzig à avoir cadré un tir. Forcément titulaire face au PSG après ce match monstrueux, le défenseur français de 21 ans sera le commandant de la défense allemande, et son tout premier relanceur. Un rôle ô combien important dans une équipe qui ne vit que par le jeu.
Leipzig a un collectif parfaitement huilé
À l’image de l’Atalanta, on savait Leipzig beaucoup plus à l’aise avec le ballon que sans. Une nouvelle comparaison entre les deux ovnis de cette fin de compétition. Normal, ce sont deux équipes avec des idées de jeu bien précises et un collectif
bien huilé. Trois axiaux, une rampe de lancement, des pistons inusables, deux relayeurs touche-à-tout, et puis beaucoup de liberté et de mouvement pour les trois de devant, soit autant d’ingrédients partagés par l’Atalanta et Leipzig. Mais contrairement aux Italiens face au PSG, les Allemands n’ont pas totalement levé le pied lors du second acte, et l’égalisation de João Félix n’était qu’un mirage, soit tout l’inverse du but vainqueur d’Eric Maxim Choupo-Moting. Ce match contre l’Atlético a permis de confirmer que les complémentarités sont nombreuses au sein de la jeune équipe de Nagelsmann. Les circuits de passe sont limpides, bien calibrés, et le perpétuel mouvement fait de Leipzig une équipe qui sait faire vivre le ballon, notamment dans le camp adverse. C’est ce qu’a également démontré l’Atalanta pendant 48 minutes, causant beaucoup de problèmes à la défense du PSG. La principale différence avec les Bergamasques, c’est que Leipzig est plus explosif à la récupération du ballon, même si avec l’absence de Timo Werner, les Allemands ont perdu de la vitesse devant.
L’équipe de Nagelsmann a mal géré ses temps faibles
Face à des
Colchoneros bien pâlots offensivement, on a longtemps cru que le RB Leipzig était en train de réciter son football tranquillement, et que rien n’allait pouvoir l’inquiéter. Mais après l’ouverture du score d’Olmo en seconde mi-temps, aussi étonnant soit-il, surtout face à une équipe de l’Atlético très peu inspirée sur ses attaques placées, les Allemands ont même commencé à reculer. Était-ce, à l’image de l’Atalanta face au PSG, la faute à la fatigue ? Celle-là même qui est inhérente au
Gegenpressing de Nagelsmann ? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est que lors de ses temps faibles, qui seront plus nombreux face au PSG qu’ils ne l’ont été contre l’Atlético, Leipzig a été souvent mis en difficulté. D’abord dès le début de match, sur le premier temps fort madrilène ponctué par un plat du pied de Carrasco au premier poteau. Puis en fin de match, lors de l’entrée de Felix, qui a provoqué un penalty sur le second une-deux percutant des Espagnols dans cette rencontre. Il s’en est fallu de peu que l’Atlético punisse Leipzig, l’emmène en prolongation avant de l’user, et de l’abattre comme il l’avait fait
contre Liverpool. Face au PSG, qui a montré que son banc comptait en fin de rencontre, et qui aura une tonne de fusées à lancer, les gars de Nagelsmann devront être plus vigilants que jamais.
Qu’il faudra insister sur le couloir droit de la défense adverse
On l’a vu ce jeudi soir, avec 55 % de leurs offensives qui venaient de ce côté-là, le jeu de l’Atlético de Madrid a largement penché à gauche. C’est de là qu’est venu le danger principal, et ce n’est pas pour rien que Renan Lodi est le joueur qui a touché le plus de ballons côté madrilène (88). C’est là aussi que Felix a décidé de dézoner, à peine deux minutes après son entrée en jeu. En venant dans la même zone que Yannick Ferreira Carrasco, le jeune Portugais a semé le trouble dans le couloir droit allemand, Lukas Klostermann ne sachant plus où donner de la tête. Car à la perte du ballon, et pour éviter d’être pris au piège d’une attaque madrilène à deux têtes, le RB Leipzig est passé d’une défense à trois en phase de possession, à une défense à quatre en phase défensive. Laimer, piston droit, revenait aux côtés de Kevin Kampl à la récupération, alors que Klostermann prenait le poste de latéral, suppléé par Marcel Sabitzer devant lui.
C’est lors de cette phase de transition défensive, au moment où Leipzig se mue, que le PSG devra déséquilibrer la défense allemande, et lui faire mal. Côté parisien, Bernat devra piquer Klostermann, meilleur dans un rôle de stoppeur que de latéral droit. Et s’il est aidé par Neymar, et les mouvements constants de Kylian Mbappé, la défense de Nagelsmann a du souci à se faire. D’ailleurs, pas étonnant que le Borussia Dortmund ait appuyé sur ce point saillant le 20 juin dernier, avant de l’emporter 2-0 dans un match pourtant dominé par la firme autrichienne. Pourquoi ce match contre les ouailles de Lucien Favre ? Car Leipzig n’a perdu que quatre petits matchs en Bundesliga cette saison, et aucun contre le Bayern Munich. Le PSG est prévenu.
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