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- Troyes-PSG (1-2)
Ce Navas sera difficile à déloger
Pour la première en Ligue 1 d’une saison qui s’annonce déjà pénible pour lui, avec la concurrence à venir de Gianluigi Donnarumma, Keylor Navas a sorti un grand match et sauvé les fesses du PSG un paquet de fois contre Troyes. Une habitude désormais pour lui, qui amène une certitude : meilleur joueur de l’Euro ou pas, le jeune Italien aura bien du mal à l’envoyer sur le banc.
On n’a pas encore eu droit au très attendu plan serré du diffuseur sur l’un quand l’autre encaisse un but. Tout simplement parce que Gianluigi Donnarumma n’était pas encore sur le banc du Paris Saint-Germain au stade de l’Aube ce samedi soir, lui qui n’est revenu que cette semaine de ses vacances après l’Euro remporté avec l’Italie. Mais nul doute que pendant ce PSG-Troyes, beaucoup ont eu à l’esprit ce duel à venir entre deux des portiers les plus en vue actuellement et qui vont se battre pour une place entre les poteaux du Paris Saint-Germain cette saison. Dans ce duel pour le moment à distance, Keylor Navas a en tout cas envoyé un petit message à son jeune collègue : il y a un titulaire au Paris Saint-Germain, il faudra être meilleur que lui pour le déloger et ça ne sera pas une mince affaire.
Sept tirs cadrés, six arrêts
Comme la saison dernière, le Costaricien a en effet enfilé le costume de sauveur d’un PSG pas très inspiré offensivement et qui a subi de grosses fuites derrière. Les Troyens, très entreprenants, ont plus tiré (quinze fois, contre douze) et plus cadré (sept, contre trois) que les Parisiens et Paris serait revenu de Champagne avec un voire zéro point sans un Navas XXL. Passé le petit accroc de but sur corner d’El-Hajjam sur lequel il ne pouvait rien faire, Navas s’est remis dans sa dynamique de la saison dernière et n’a absolument rien laissé passer. Pas ces deux frappes puissantes de Ripart (28e, 35e), pas les centres venus des deux côtés sur lesquels il a su bien se positionner et surtout pas ces deux tentatives en toute fin de match (de Tardieu puis Ripart, sur le corner qui a suivi). Bilan des 90 premières minutes de Navas en Ligue 1, cette saison : sept tirs cadrés subis, six arrêts et trois points qui portent clairement sa signature.
Navas 1-0 Donnarumma
Dégagé par la petite porte du Real Madrid, où les dirigeants ont d’abord voulu le remplacer par De Gea avant de lui foutre Courtois dans les pattes, Keylor Navas est en train de voir un scénario très similaire se reproduire à Paris. Avec, donc, des dirigeants qui n’ont pas voulu laisser passer leur chance de faire venir à moindre frais le gardien le plus talentueux de sa génération. Un transfert qui vise sans doute à préparer l’avenir, mais qui a pu (et sans doute à juste titre) être interprété comme un manque de respect du club pour son gardien. Lequel a pourtant prouvé à maintes reprises depuis deux saisons qu’il était solide et fiable, au point d’être considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs de l’histoire du club à son poste. Plutôt que de le faire par une story Instagram évasive, Keylor Navas a eu très bon goût de rappeler à tout le monde, sur le terrain, qui il était et qu’on ne l’écartait pas comme ça. Peu importe le schéma autour duquel Mauricio décidera d’articuler cette drôle de concurrence entre son numéro 1 et son numéro 50 cette saison, il se trouve déjà face à un dilemme difficile à résoudre : devoir choisir entre un jeune très prometteur, en pleine bourre, et un vieux briscard infranchissable qui défendra sa place coûte que coûte. Pas terrible, pour l’équilibre du vestiaire. Mais pour la dramaturgie, on a déjà hâte.
Par Alexandre Aflalo