- Trophée des champions
- LOSC-PSG (1-0)
Ce LOSC a encore de beaux restes
On prédit au LOSC une saison 2021-2022 compliquée, voire vouée à l'échec. Et sans tirer de conclusions trop hâtives, les Dogues ont répondu sur le terrain une première fois face à un PSG remanié (1-0) lors du Trophée des champions à Tel-Aviv. Un premier test réussi pour Jocelyn Gourvennec.
Si on leur avait dit qu’ils repartiraient de Tel-Aviv avec le Trophée des champions sous le bras et les larmes des joueurs parisiens dans une fiole, nul doute que les coéquipiers de Benjamin André auraient immédiatement signé. Le temps d’une soirée, cette bande de Dogues a montré qu’elle avait encore les crocs. Qu’elle n’était pas rassasié du titre de champion de France acquis l’an dernier, déjà au nez et à la barbe du PSG. Même sans Mike Maignan, même sans Christophe Galtier, ce LOSC-là est parvenu à mettre fin à l’hégémonie parisienne longue de huit années de sacres consécutifs lors de ce premier rendez-vous d’été. Rassurant, forcément.
Les Dogues chassent toujours en meute
Évidemment, le groupe largement remanié du Paris Saint-Germain qui a fait le voyage en Israël n’est pas totalement étranger non plus à cet épilogue heureux. Les Lillois, eux, se sont avancés avec un effectif quasi au complet avec la seule absence d’un vrai numéro un dans les buts depuis le départ de Mike Maignan à l’AC Milan. Le meilleur gardien (non-officiel) du dernier championnat manquera forcément aux Nordistes, qui peuvent à un mois de la fin du mercato toujours compter sur leurs autres cadres : les inébranlables José Fonte, André et Sven Botman derrière, les combatifs Jonathan Bamba, Burak Yılmaz et Jonathan David devant sans oublier l’étoile montante Reinildo. Au milieu de tout ça, la nouvelle tête pensante Jocelyn Gourvennec a fait confiance au super-sub de la saison passée : Xeka. Bien lui en a pris, puisque c’est le Portugais qui a placé le missile qui a offert la victoire aux siens. Un pion assorti d’une belle activité au milieu qui a presque fait oublier l’absence de Renato Sanches ainsi que le départ à Leicester de l’ancien titulaire au poste, Boubakary Soumaré.
Au micro d’Amazon Prime, Xeka a d’ailleurs préféré mettre en avant le collectif. Et derrière la langue de bois, il y a surtout là une bonne nouvelle pour les Lillois : leur principale force de la saison dernière est toujours présente, là où un titre fissure parfois un vestiaire. « On a travaillé en équipe comme on le faisait ces dernières années. Le LOSC a une identité très particulière, on l’a montrée ce soir. On mérite ce trophée. Je sais qu’il y a beaucoup de doutes autour du club, mais nous on connaît notre valeur, on la montre pendant les matchs. On montre notre identité, c’est ce qui nous caractérise. »
Gourvennec et l’héritage assumé
Plus qu’un trophée, cette victoire est aussi synonyme d’un peu de répit pour un homme : Jocelyn Gourvennec. Etiqueté comme erreur de casting avant même son premier match, l’ancien coach bordelais a répondu de la meilleure des manières en allant chercher son deuxième trophée en tant qu’entraîneur après la Coupe de France 2014 glanée avec Guingamp. « Quand on joue un trophée comme ça, c’est le titre qui compte. On a fait une très bonne première mi-temps, on a souffert en deuxième. On a beaucoup subi. On perdait le ballon trop vite. Mais la saison dernière les joueurs ont aussi subi comme ça bloc bas, ils sont bons là-dedans », a reconnu le technicien après la rencontre.
Une sortie à l’image de son entrée au LOSC : sur la pointe des pieds, avec le souci de se placer dans la continuité de Christophe Galtier et de son travail. « Ce n’est pas facile de prendre la suite de Christophe », a embrayé le Breton, avant d’adresser la plus belle passe décisive de la soirée : « Je le dis très simplement, je partage le titre avec lui parce qu’il a fait un travail remarquable l’année dernière avec son staff. C’est aussi un peu son titre ». Au-delà de la politesse d’une telle sortie, Gourvennec pointe simplement un constat limpide : l’œuvre de Galtier, bâtie depuis 2017, repose sur des fondations solides qu’un simple changement d’entraîneur n’a pas fissurées. Une force collective qui n’est jamais partie, à vrai dire, en dépit de la situation financière du club et de la vague de départ annoncée et qui n’a pas encore déferlée sur le domaine de Luchin. En attendant la suite, c’est le premier Trophée des champions de l’histoire du LOSC que le groupe lillois s’est appliqué à glaner. Et ça, quoi qu’il arrive, rien ni personne ne pourra leur enlever.
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