CdC : Bora Milutinovic attend l’Espagne

Bora était « très content » de ses joueurs à l’issue d’un match d’ouverture de la Coupe des Confédérations, dimanche, totalement cadenassé par le technicien serbe. Un match nul prudent, 0-0 contre le pays hôte, l’Afrique du Sud, qui a toutefois mis l’Irak sur les bons rails dans cette compétition. « Avec quatre points, on peut espérer se qualifier » , déclarait Bora Milutinovic mercredi à Bloemfontein au cours d’une conférence de presse menée avec humour et en trois langues. Critiqué pour son style défensif et son manque de prise de risque, Bora rétorque : « Je serai heureux si nous jouons encore plus mal demain et que nous ramenons un nouveau point » .

Contre l’Espagne championne d’Europe, mercredi à 16h (heure de Paris), éviter la défaite passerait pour un exploit retentissant de la part de l’équipe nationale irakienne. Mardi, Bora a rendu hommage à ses adversaires, en comparant la sélection de Del Bosque au Brésil de 1970 et à la France de 1998… Rien de moins. Sur le bord du terrain cet après-midi, le sélectionneur des Lions de la Mésopotamie ne sera pourtant pas là pour les regarder jouer. L’équipe irakienne, championne d’Asie en titre mais déjà éliminée de la prochaine coupe du monde, n’a peur de rien. « Ils sont très bons, mais nous aussi » , se persuade le petit attaquant Eimar Mohammed.

Bora devrait probablement monter une barricade défensive devant les buts défendus par l’imprévisible Mohammed Qassid, pour éviter de prendre l’eau sous les assauts des Torres, Villa et compagnie. Les joueurs irakiens tenteront de résister pour ne pas repartir avec une valise de buts. Et devant, ils compteront sur un exploit individuel de leur star et capitaine, Younis Mahmoud, pour faire douter leur adversaire. Mais c’est surtout samedi contre les faibles Néo-Zélandais qu’une victoire, à leur portée, pourrait leur ouvrir les portes des demi-finales. De quoi mettre tout un pays en transe.

« Les joueurs veulent donner au peuple une raison d’être fier » , a expliqué le milieu de terrain Mehdi Karim. Dans la touffeur de Bagdad, à Mossoul ou à Bassora, c’est tout le pays qui sera aujourd’hui rivé à la télévision. Malgré une préparation chaotique menée au Qatar, les Irakiens et leur mentor serbe sont concentrés sur leur objectif depuis leur arrivée sur le sol sud-africain. Une qualification, samedi, permettrait peut-être à quelques hommes en vue de signer des contrats en Europe ou au Qatar, où évoluent déjà huit joueurs. Elle pourrait aussi donner une chance à Bora Milutinovic de trouver une équipe à entraîner pour la prochaine coupe du monde, après sa pige irakienne.