ACTU MERCATO
Cavani, dernier match d’une saison à 42 pions
Cette saison, Edinson Cavani a pulvérisé tous ses propres records. L'Uruguayen a inscrit 42 buts toutes compétitions confondues et a décroché le titre de meilleur buteur de Serie A. En attendant de connaître son avenir, entre Naples, Londres et Madrid.
Il aurait aimé que le 42e envoie son équipe en finale de la Coupe des confédérations. Malheureusement, face au Brésil, le but d’Edinson Cavani n’a servi à rien, sinon à retarder l’échéance. À quatre minutes du terme, Paulinho a scoré de la tête, envoyant le Brésil en finale. Déception évidente pour Cavani, qui avait réalisé un match monumental. Deux images pour symboliser sa prestation : son but, évidemment. Un but d’avant-centre qui traîne au bon endroit au bon moment. Et son tacle en pleine surface sur Marcelo : un geste de défenseur central, réalisé à la perfection. Sacrifié pendant toute la rencontre pour que Luis Suárez et Forlán puissent profiter de la zone offensive, Cavani n’a pas bronché. Au contraire, il a couru pour quatre, venant défendre, relançant les actions de contre-attaque, et se rendant dangereux dans la surface adverse. Un match plein, qui prouve encore aux derniers irréductibles qu’il est actuellement l’un des meilleurs attaquants du monde. C’est d’ailleurs bien pour cela que son été va être mouvementé. Cavani est courtisé. Le Real Madrid, Chelsea, Manchester City : on l’annonce dans les plus grands clubs européens. Problème, sa clause libératoire est fixée à 63 millions d’euros, et il ne faut pas compter sur Aurelio De Laurentiis, le président napolitain, pour faire des soldes. Pour Cavani, c’est le prix fort. Non négociable.
« Cette histoire m’a un peu dérangé »
Il faut dire que cette saison, Cavani a largement justifié son prix. Avec le Napoli, il a réalisé une saison exceptionnelle, une de plus. Ses statistiques sont tout simplement incroyables : 29 buts en 34 matchs de Serie A, 1 but en 1 match de Coupe d’Italie, 7 buts en 7 matchs d’Europa League, 1 but en 1 match de Supercoupe d’Italie, et 4 buts en 13 sélections en équipe nationale. Le total est propre : 42 pions en 56 rencontres. Des buts qui ont transcendé le Napoli vers la deuxième place du classement, directement qualificative pour la phase de poules de la Ligue des champions. Oui, sauf que cette Ligue des champions, Cavani ne la disputera peut-être pas. Enfin, si. Mais probablement pas avec le Napoli. De fait, depuis le début du mercato, d’incessantes rumeurs l’envoient un coup à Chelsea, un coup au Real Madrid, un coup à Manchester City. Une petite guerre à distance s’est engagée avec le président De Laurentiis, qui affirme qu’à l’heure actuelle, Cavani est un joueur du Napoli, et que s’il veut partir, il n’a qu’à venir lui dire.
Forcément, au bout d’un moment, cela a fini par agacer le buteur uruguayen, pleinement impliqué dans cette Coupe des confédérations. « Sincèrement, au début, la chose ne me touchait pas, parce qu’il est normal qu’en cette période, on parle de mercato. Mais au final, cette histoire m’a un peu dérangé : on a trop parlé d’une chose dont il ne fallait pas parler. Cela m’a dérangé, et ça, ça me déplaît » , a-t-il affirmé. Quelque part, on peut le comprendre. Voilà près d’un mois que le feuilleton Cavani agite Naples et les médias nationaux. Les arrivées de Benítez, accueilli très chaleureusement par les tifosi partenopei, et de Mertens, en seraient presque passées au second plan. Ce que tout le monde veut savoir, c’est : Cavani va-t-il rester ? Et chacun a son petit mot à dire. « Nous n’avons jamais eu l’intention de vendre Cavani » , a assuré Benítez dès son arrivée, histoire de mettre un petit coup de pression à l’Uruguayen. « S’il est un vrai homme, Cavani reste à Naples » , a ajouté De Laurentiis. On ne voit pas vraiment le rapport, mais les mots ont le mérite de faire douter le Matador.
Angleterre ou Espagne
Mais qu’en dit le principal intéressé ? À l’heure actuelle, Cavani tente surtout de penser à son dernier match officiel de la saison, qui l’opposera ce soir à l’Italie. Son Italie. « Je dispute encore une compétition, et je pense seulement au prochain match, parce que demain, je veux battre l’Italie. Je veux gagner pour porter toujours mon pays le plus haut possible, et pour prouver que, dans les moments difficiles, nous trouvons toujours la force pour aller de l’avant » , a-t-il assuré. N’empêche que derrière ces beaux discours, le buteur a forcément l’esprit tourné vers son avenir. Avant le début de la Coupe des confédérations, il a eu le malheur d’affirmer que « personne ne pourrait dire non au Real Madrid » . Une phrase qui a immédiatement été interprétée comme : « Je pars au Real. »
Derrière, Cavani a pratiquement dû se justifier, expliquant qu’il demeurait à tous les effets un joueur du Napoli. Pour l’instant. « Le Real est un des meilleurs clubs au monde, mais il n’y a rien de concret. Aujourd’hui, je suis au Napoli, et j’en suis très fier. J’ai donné beaucoup à cette équipe, et je le ferai jusqu’au dernier jour. Si je reste à Naples, certains supporters comprendront, et d’autres non. Mais si je venais à partir, je serais prêt à arriver dans un plus grand club. Même si pour le moment, je ne sais pas ce qu’il va se passer » , a-t-il précisé.
Reste que 63 millions d’euros, c’est une sacrée somme que peu de clubs sont actuellement en mesure de débourser. Les seuls pouvant actuellement se le permettre étant le PSG, Monaco, le Zénith, l’Anzhi, Manchester City, Chelsea, le Real Madrid et éventuellement United et le Barça. Même si pour la Ligue 1, une attaque Cavani-Falcao serait tout simplement phénoménale, on doute que le Matador prenne la direction de la France. Et encore moins de la Russie. Restent donc l’Angleterre ou l’Espagne, deux championnats pour lesquels il n’a jamais caché son attrait. Le feuilleton se poursuivra encore pendant plusieurs semaines. En attendant, Cavani dispute ce soir le dernier match d’une saison qui l’a définitivement consacré. Il aimerait la ponctuer en beauté. Les Italiens, qui l’ont vu planter but sur but tout au long de la saison, sont prévenus. Le Matador a encore la dalle.
Eric Maggiori