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Castello di Cisterna, plus qu’un bled

Par Alexandre Pauwels
Castello di Cisterna, plus qu’un bled

En Campanie, pas loin de Naples, une petite ville de 7 000 âmes s’est fait une spécialité de fournir des champions à toute l’Italie. Et ce, grâce à un transit établi depuis une vingtaine d’années, avec escale de joueurs à Empoli, en Toscane. Vincenzo Montella et Antonio Di Natale sont là pour témoigner. Décryptage d’un succès qui, encore aujourd’hui, est bien dissimulé.

Vincenzo Montella, Nicola Caccia, Antonio Di Natale, Francesco Lodi, Ciro Capuano. Le point commun entre tous ces footballeurs ? Ils viennent de la région de Naples et ont tous tapé leurs premiers ballons à l’Unione Sportiva San Nicola, le club de Castello di Cisterna. Une petite ville de 7 435 habitants, située à 14 kilomètres de la cité parthénopéenne. Vous l’aurez compris, il s’agit du meilleur rapport champion/habitant de toute l’Italie. Et, chose étrange, tous ces champions-là ont suivi le même cursus jusqu’à leur post-adolescence. Les petits terrains de cambrousse en Campanie, avant… les petits terrains de cambrousse en Toscane, à Empoli. Pourquoi un tel cheminement ? Pourquoi donc Empoli ? La réponse se trouve dans un bonhomme, un sexagénaire superactif et dénicheur de talents de rue made in Napoli : Lorenzo D’Amato.

Un cursus uniqueLorenzo D’Amato est déjà là, en 1981, pour la création du club de Castello di Cisterna. Pendant un moment, il joue au coach. Puis petit à petit, il se découvre une passion : le repérage. Enfin, en langage moderne et approprié, le « scoutisme » . Il aime bien arpenter les rues de Naples et des villes environnantes, et observe ces gamins qui jouent au foot sur une petite place ou dans les parcs. Ces gosses, il les regarde jouer, renifle le talent et, si talent il y a, fait de la promotion pour son club de foot. La formule est basique, mais encore faut-il avoir l’œil. C’est bien le cas de D’Amato. Rapidement, les résultats s’en ressentent : en 1984, le jeune Nicola Caccia est quémandé par Empoli, un club pro établi en Toscane. C’est l’acte fondateur d’un pacte encore d’actualité. En 1987, c’est au tour de Vincenzo Montella de faire le voyage. En 1991, voici Antonio Di Natale. Tous ont été conseillés par D’Amato. Un gars qui en a déniché et qui en déniche encore. Pour lui, pas de doute, « la Campanie est comme le Brésil, une terre de talent » . Mais aussi et malheureusement, de son propre aveu, une zone où les infrastructures ne suivent pas et où les jeunes ont bien du mal à percer. D’où l’utilité de son système.

À Empoli, on l’a bien compris, et au fil du temps et des réussites, une véritable succursale se met en place. Le cheminement se fait donc plus régulier : « Chaque année, Empoli nous demande deux ou trois garçons, et beaucoup font le chemin » , résume aujourd’hui D’Amato. Les gosses rejoignent le centre de formation toscan et, la plupart du temps, ne viennent pas seul. Leurs familles les accompagnent. Dans certains cas, la méthode de Lorenzo dépasse même le domaine du football, puisque ces familles se reconstruisent une vie dans le « Nord » , quand, en Campanie, le taux de chômage reste l’un des plus élevés de la Botte. Tout le monde y trouverait son compte. Mais Empoli, au final, c’est quoi ? Pas bien plus que ce bled du sud de l’Italie. 50 000 habitants, des briques rouges, une église et un club de foot, actuellement en Serie B. Pas de palmarès ronflant, un petit budget. Mais grâce au réseau lancé par D’Amato et à son entente avec le centre de formation, Empoli parvient toujours à naviguer tranquille, essentiellement grâce à ses jeunes (enfin presque : cette saison, le club s’est sauvé au play-out, tout de même, Ndlr). Les minots, la force des Azzurri, qui possèdent une primavera plutôt bandante, habituée à jouer les premiers rôles dans son championnat. Et devinez quoi, la plupart de ces gamins viennent d’un bled napolitain. La moitié de l’effectif, très exactement. Comme quoi.

Ciao VésuveAlors, de la rue à Empoli, en passant par l’USD San Nicola, voilà le parcours commun à pas mal de jeunes talents venus de Naples. La rue qui aide à s’inscrire à l’école de football, le club qui forme avant de jouer un rôle de vitrine. Une sorte d’American Dream sauce parthénopéenne. Sauf que le rêve pour tous ces « gamins des rues » , ce serait encore de revêtir un jour le maillot azzurro du SSC Napoli. Et c’est là que le bât blesse : rares sont ceux qui ont eu l’occasion d’accomplir ce rêve. Et si tel a été le cas (on pense à Nicola Caccia qui y a évolué une saison, Ndlr), aucun n’y aura laissé souvenir impérissable. L’essence de l’immigré qui n’aura pas pu rentrer chez lui. Reste encore le souvenir de la terre natale, alors. Car, si les générations défilent, le cursus reste inchangé. Que les joueurs finissent par jouer la Coupe du monde ou par se terrer en divisions mineures, aucun d’entre eux ne semble oublier son passage à l’US San Nicola de Castello di Cisterna, puis à Empoli. Preuve en est, l’amitié qui unit les joueurs d’une même génération. Montella et Di Natale sont les meilleurs amis du monde, et ce n’est qu’un exemple. Castello di Cisterna, la recette d’un succès quasi-trentenaire pas près de s’épuiser.

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