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Cassano-Pazzini, retour vers le futur
Huit ans après leurs exploits à la Sampdoria, Antonio Cassano et Giampaolo Pazzini vont se retrouver cette saison au Hellas Vérone. Avec un autre revenant, Alessio Cerci, en prime.
Le calendrier de la prochaine Serie A n’a pas encore été dévoilé. Mais une chose est déjà sûre : il faudra cocher la date du match Sampdoria-Hellas Verona. Déjà, parce que cette rencontre donne toujours lieu à des résultats improbables, comme un 5-0 en 2014, ou un 4-1 en 2015. Mais surtout parce que deux joueurs bien connus du public de Luigi Ferraris vont venir fouler la pelouse, avec le maillot adverse sur les épaules. Giampaolo Pazzini et Antonio Cassano. 227 matchs et 91 buts à eux deux avec le maillot de la Sampdoria. Les deux compères qui avaient emmené la Samp au tour préliminaire de la Ligue des champions en 2010 vont se retrouver à Vérone, rive Hellas. À croire que le Hellas adore donner une dernière chance aux attaquants italiens vieillissants. Après avoir ressuscité Luca Toni (51 pions en 100 matchs de 2013 à 2016), le club veronese va tenter de faire de même avec Fantantonio… mais aussi avec Alessio Cerci, porté disparu depuis un an du côté de Madrid.
La folle épopée de la Samp 2009-2010
Forcément, lorsque l’on évoque le duo Cassano-Pazzini, impossible de ne pas repenser à cette Sampdoria 2010 entraînée par Luigi Delneri. Avec des matchs qui ont marqué leur époque. La victoire 1-0 contre l’Inter de Mourinho avec un but de Pazzini, première pierre de l’édifice qu’allait bâtir cette dernière grande Sampdoria.
Puis le succès 1-0 face à la Juventus, sur un but monumental de Cassano (coucou Chimenti). Un succès qui permet alors à la Sampdoria de passer devant les Bianconeri et de compter deux points d’avance sur eux à neuf journées de la fin du championnat. C’était il y a seulement sept ans et pourtant cela semble dater d’un autre siècle.
L’inarrêtable duo Cassano-Pazzini va ensuite terminer sa marche triomphale en abattant le Genoa lors du derby (1-0, Cassano), en faisant tomber l’AC Milan (2-1, Cassano, Pazzini), et surtout, en venant ôter le Scudetto des mains d’une Roma qui en fait encore des cauchemars aujourd’hui (1-2, doublé de Pazzini).
Cette Samp ponctue son œuvre en battant le Napoli lors de la dernière journée (1-0, Pazzini) et accroche le billet pour le tour préliminaire de Ligue des champions. Ce barrage face au Werder Brême est d’ailleurs le dernier grand moment du duo sous le maillot blucerchiato. Battue 3-1 à l’aller à Brême, la Samp livre un match retour incroyable. Pazzini ouvre le score à la 8e, puis double la mise à la 13e d’une magie. Cassano semble offrir la qualification définitive à la 85e. La soirée aurait été parfaite si, à la 93e minute, Rosenberg n’avait pas permis aux Allemands d’arracher la prolongation. Un coup de massue trop difficile à surmonter pour la Samp, qui encaisse un deuxième but à la 100e minute. Fin du rêve. Deux mois plus tard, en octobre 2010, Cassano s’embrouille avec le président Garrone et est mis hors du groupe. En janvier 2011, il quitte le club pour l’AC Milan. Pazzini l’imite en prenant, lui, la direction de l’Inter.
0 minute pour Cassano en 2016-2017, 43 pour Cerci
Six ans et demi plus tard, voyez donc qui revoilà. Les deux copains réunis à Vérone, tels Roméo et Juliette. À la différence près que leur état de forme respectif n’a pas grand-chose à voir. Au Hellas, Pazzini, désormais âgé de 32 ans (il fêtera ses 33 début août), s’éclate. La saison dernière, il a planté 23 buts en Serie B (meilleur buteur du championnat) et a grandement participé à la remontée du Hellas. À l’inverse, Cassano (qui fête ses 35 ans ce mardi), lui, n’a plus joué le moindre match officiel depuis le 8 mai 2016. Il a passé la première moitié de la saison 2016-2017 avec la Primavera de la Samp (l’équipe des jeunes), et la seconde moitié au chômage, son contrat ayant été définitivement rompu le 25 janvier. Sa capacité à être réintégré dans une équipe de Serie A est donc un véritable point d’interrogation, même si l’idée de le voir à nouveau évoluer aux côtés du Pazzo fait frissonner tous les nostalgiques.
Même discours pour Alessio Cerci. Lui aussi a été repêché par le Hellas alors qu’il était en perdition du côté de l’Atlético de Madrid. Ses prêts à l’AC Milan et au Genoa lors de la saison 2015-2016 n’avaient pas donné grand-chose, et sa saison 2016-2017 chez les Colchoneros s’est résumée à une grave blessure au genou, 14 minutes de jeu en Liga (contre Osasuna, le 15 avril) et 29 minutes en Copa del Rey face au CD Guijuelo en décembre. Difficile, donc, de jauger ce que l’ancien joueur de la Fiorentina et du Torino va pouvoir apporter. Trois attaquants sexy sur le papier, une certitude et deux grosses inconnues : voilà le pari de ce Hellas désormais entraîné par Fabio Pecchia, ancien joueur du Napoli et de la Juventus. Ou, comme le résume parfaitement un supporter veronese sur Twitter : « Cassano, Pazzini, Cerci : super, on a un trio pour aller en Ligue des champions 2010-2011. »
Par Éric Maggiori