- Euro 2012
- Groupe C
- Italie/Irlande (2-0)
Cassano l’éternel, Barzagli le taulier
Ouf, l'Italie peut souffler : elle se qualifie pour les quarts de finale. Elle peut remercier Antonio Cassano et Mario Balotelli, les deux buteurs, mais aussi Andrea Barzagli, dont le retour a fait énormément de bien à toute la Nazionale.
ITALIE
Buffon (6,5) : Il a fallu faire une grosse parade. Il restait alors 12 minutes. Gigi l’a faite, avec son éternelle classe. La Nazionale peut compter sur son capitaine.
Abate (6) : Un bon début de match, très percutant. Puis il s’est calmé et s’est surtout contenté de défendre. Mais en règle générale, il a été 1000 fois meilleur que Maggio. Ce n’était pas très compliqué, certes.
Barzagli (7) : Son retour fait énormément de bien à la Nazionale. Déjà, il permet à De Rossi de remonter au milieu. Mais surtout, il donne une sacrée assurance à toute l’arrière-garde italienne. En même temps, faut-il rappeler qu’il a été, cette saison, le leader de la meilleure défense d’Europe ?
Chiellini (6) : Il a été fidèle à lui-même. Costaud, toujours à la limite de la faute et avec une tête incroyable. Et puis, crac ! Le genou qui flanche. Son Euro s’est peut-être terminé ce soir. Et ça, c’est dur.
Balzaretti (6,5) : Voilà ce dont avait besoin l’Italie : un vrai latéral. Un mec qui est plus souvent devant que derrière. Un mec qui fait des centres. Un mec qui percute. Un mec qui saigne de la lèvre et qui reste sur la pelouse. Un mec qui a une queue de cheval.
Pirlo (6,5) : Dans le jeu, il a été moins étincelant que lors des deux premiers matches. Il a même failli perdre un ballon décisif en fin de rencontre. Bon, après, l’histoire retiendra qu’il a encore fait une passe décisive. Ce qui veut dire qu’il est présent sur 75% des buts italiens depuis le début de la compétition. Comment ça, Pirlo-dépendance ?
De Rossi (5,5) : Beaucoup de grinta, beaucoup de hargne, beaucoup de dégaine. Ça, d’accord. Mais, maintenant qu’il est enfin revenu à son vrai poste, on attend beaucoup plus de lui.
Thiago Motta (5) : Il est là, quoi. Ni bon, ni mauvais. Toujours la passe la plus simple. Jamais une folie. Un joueur moyen, en gros.
Marchisio (5,5) : On l’a senti moins bien que contre l’Espagne et la Croatie. Peut-être un peu déstabilisé par son repositionnement, qui l’a obligé à être moins tourné vers l’offensive. Et puis, à chaque match, il nous avait habitué au moins à une frappe de poney. Là, non.
Cassano (7) : Il y a six mois, on se demandait s’il allait pouvoir rejouer un jour au football. Aujourd’hui, il permet à l’Italie de se qualifier pour les quarts de finale de l’Euro. Plus belle la vie.
Di Natale (6,5) : Quelle mobilité ! Toto court partout. Tout le temps. Il attire tous les ballons au cœur de la surface. Dommage, néanmoins, que tous ses tirs étaient à leur tour attirés par les défenseurs irlandais. Et notamment cet incroyable extérieur du droit dans un angle impossible…
REMPLAÇANTS :
Diamanti (5,5) : Sur son premier ballon, il enchaîne quatre crochets et une frappe de 30 mètres. Après, il a passé son temps à obtenir des coups francs. C’est ce qu’il fallait.
Balotelli (6,5) : Il rentre, il marque un sublime but et il était à deux doigts de nous faire une Nasri. Un éternel insatisfait.
Bonucci (6) : Entré pour remplacer Chiellini, il a su être costaud alors que la Squadra souffrait. Mais son geste de la soirée, cela a surtout été de mettre sa main sur la bouche de Balotelli, pour éviter que Supermario insulte tout ce qu’il pouvait insulter.
IRLANDE
Given (5) : Jamais serein. C’est d’une faute de main que naît le corner du premier but italien. En seconde période, toujours pas serein sur une frappe lointaine de Di Natale. On préfèrera garder de lui l’image de la folle parade contre Xavi.
O’Shea (4,5) : Un bourrin. Un vrai bourrin. Un qui ne se pose pas de questions, qui fonce. Si ça passe, tant mieux, si ça casse, bah tant mieux aussi.
Dunne (5) : Qu’a-t-il accroché derrière son short ? Une enclume ? Un rocher ? Une remorque ? Le fait est que ce défenseur est peut-être le plus lent de la compétition. Lien de cause à effet, l’Irlande est la pire défense de l’Euro. Ah bon ?
St Ledger (5,5) : Le meilleur nom de l’Euro et aussi le seul buteur irlandais en trois matches. C’est à peu près tout. Ce soir, il a su contenir les assauts italiens, mais a souvent été dépassé dès qu’un joueur adverse accélérait un peu. Heureusement, la vitesse n’est pas forcément l’atout majeur de la Squadra.
Ward (5) : Le Trap lui avait dit de filer un coup de main à la défense pour ne pas repartir avec une troisième valise. Alors il a défendu. Du coup, le néant en attaque.
McGeady (5) : Voir Ward.
Whelan (5) : Voir McGeady. Ou voir directement Ward.
Andrews (4,5) : Au beau milieu de ce fair-play irlandais, de ces supporters qui chantent tout le temps, il fallait bien un mec qui pète un plomb. C’est lui, avec ce carton rouge et ce gros coup de colère en fin de rencontre. +0,5 pour cet énorme coup franc qui a fait perdre quelques années de vie aux tifosi italiens.
Duff (5) : Le joueur préféré d’Homer Simpson a célébré sa centième sélection avec le brassard sur le bras, mais jamais avec le ballon dans les pieds. Il en a touché vraiment trop peu pour pouvoir créer quelque chose. Cheers.
Doyle (5,5) : Le seul qui a tenté quelque chose devant. Mais bon, ce quelque chose est vraiment bien maigre. Cela reste une saison de merde pour lui, sachant qu’il a été relégué avec Wolverhampton, pendant que son ancien club, Reading, remonte en Premier League. Un pote de Robben.
Keane (4) : Un ancien joueur. Juste un grand bravo pour sa carrière et pour avoir laissé le brassard de capitaine à Duff. Sinon, bon retour en Californie.
REMPLAÇANTS :
Long (5) : Il a remplacé McGeady, pour faire exactement la même chose que lui. Donc voir McGeady. Ou voir Whelan. Ou voir Ward.
Walter (non noté) : Si, si, il est entré. À ce qu’il paraît.
Cox (non noté) : Franchement, quitte à nous faire vibrer pendant les cinq dernières minutes, le Trap aurait au moins pu faire entrer Courteney…
Eric Maggiori