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Casillas, le jour d’après
Victime d’un infarctus du myocarde dans la session d’entraînement du FC Porto ce mercredi, Iker Casillas, 37 ans, a donné une sacrée frayeur à toute la planète football. À présent hors de danger, la légende espagnole pourrait toutefois mettre un terme à sa carrière plus tôt que prévu étant donné l’importance de l’accident.
Fin de matinée pénible, hier, au centre d’entraînement PortoGaia du FC Porto. Iker Casillas, alors en plein exercice de son activité professionnelle, ressent une certaine incommodité physique à poursuivre l’exercice physique en cours. Sa séance est interrompue, et une assistance médicale est rapidement fournie au gardien portista avant que celui-ci ne soit transféré à l’hôpital privé CUF Porto, réputé pour son excellent service au nord du pays. Une fois dans l’établissement, les premiers diagnostics confirment la nouvelle : le gardien de but souffre d’un infarctus avec obstruction de l’artère coronaire droite. L’alerte rouge se met en marche, et l’opération devient aussi urgente qu’obligatoire afin d’installer un cathéter pour pouvoir éviter tout risque d’aggravation. Une fois stable, son état s’est amélioré grâce à « une intervention chirurgicale parfaite » des médecins chargés de soigner Casillas, d’après les informations de la Cadena SER.
Quelques minutes après la divulgation de ces informations, les premières réactions des personnes liées de près ou de loin à Casillas se sont manifestées pour aller d’un chemin commun vers la bonne récupération à venir du champion du monde 2010. En vacances à Tarifa, sa femme Sara Carbonero s’est empressée de prendre un avion en direction de Porto pour donner de la force à sa moitié. Son prédécesseur au poste de gardien de la Roja, Santiago Cañizares, se déclare quant à lui « heureux » d’un tel dénouement et souhaite un « prompt rétablissement » à son « frère » depuis le réseau social Twitter. À un niveau plus institutionnel, le président de la LFP espagnole Javier Tebas évoquait avec émoi le fameux arrêt de Casillas sur Robben, le 11 juillet 2010. « Nous n’oublions pas ce que tu as fait pour tous les CŒURS des espagnols qui étaient paralysées sur cette contre-attaque de Robben. Aujourd’hui, des millions d’Espagnols sont derrière toi pour que ton CŒUR suive sa vie normale. Courage ! » Des marques d’affection qui touchent forcément le principal intéressé, mais qui n’empêcheront pas le père de famille de réfléchir à son futur proche.
No nos olvidamos @IkerCasillas , como aquél 11 de julio de 2010 , pudiste arrancar los CORAZONES de millones de españoles que estaban paralizados en aquél contraataque de Robben, hoy millones de españoles empujan con sus CORAZONES , para que el tuyo siga su vida normal. ¡ÁNIMO! pic.twitter.com/LP7nUqWI6f
— Javier Tebas Medráno (@Tebasjavier) May 1, 2019
Le cœur du problème
Inévitablement, Casillas sait déjà que la reprise d’une activité physique intensive comme celle d’un footballeur professionnel s’annonce risquée, voire impossible. Même si les événements datent déjà de 2007, l’Espagne garde bien en mémoire le tragique décès de l’arrière gauche du FC Séville Antonio Puerta à la suite d’un arrêt cardio-respiratoire lors d’une rencontre de Liga face à Getafe. Une catastrophe qui avait marqué le football ibérique au point de faire évoluer les tests au moment de placer un joueur sous contrat et de ne plus prendre de risque sur les éventuelles malformations du cœur pouvant causer de graves séquelles en cas d’efforts intenses. En France, certains joueurs comme Lilian Thuram (2008) ou Steve Savidan (2009) se sont vus contraints de stopper leur carrière prématurément pour des raisons de sécurité.
Malgré toute cette précaution, certains cas isolés sont malheureusement réapparus pour donner au football une piqûre de rappel. C’était le cas lors du malaise cardiaque du jeune milieu de terrain de l’Ajax Amsterdam Abdelhak Nouri en 2017, victime de graves lésions cérébrales et désormais handicapé à vie. Une fois la tête bien froide, Casillas pourrait humblement se dire que malgré le stress, le transfert à l’hôpital et l’opération en urgence, la chance était cette fois-ci de son côté. Sa saison est bien évidemment terminée, et la raison devrait emporter avec elle la suite de la somptueuse carrière de San Iker, initialement prévue pour 2021 et l’échéance de son contrat à Porto. Son histoire de sportif de haut niveau s’arrêtera sûrement ainsi, et ce serait sans doute la meilleure des issues.
Par Antoine Donnarieix