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Carroll, illico par hélico

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Carroll, illico par hélico

Le transfert de Torres vers Chelsea ne fait pas trop débat, à tort ou à raison. En revanche, le cas Andy Carroll agite l'île britannique et surprend. Le Geordie est aujourd'hui le joueur anglais le plus cher de l'histoire de la Premier League.

Il est 00h05. Le site officiel de Liverpool lance sa bombe : « Andy Carroll a officialisé son transfert cette nuit de Newcastle United vers le Liverpool FC et a signé un contrat de cinq ans et demi qui le lie à Anfield jusqu’à 2016 » . Montant de la transaction : 41 millions d’euros. Damned ! Un type de 22 ans, qui compte une sélection chez les Three Lions, six mois d’expérience en Premier League, un jeu “old school”, un pied gauche, un front efficace, mais pas de pied droit, devient l’homme le plus cher de l’histoire des Reds et le transfert le plus élevé pour un joueur anglais. Le montant est faramineux et fait surtout de Carroll le joueur le plus surcoté de la Premier League. Oui, la valeur sportive du joueur n’atteint assurément pas 41 millions d’euros. Mais cette quarantaine de millions est surtout une valeur de circonstance, mêlée à un calcul plutôt bien mené par le board des Reds. Explications.

Fernando Torres, seul Espagnol à sortir meurtri de l’historique victoire de la Roja en Coupe du Monde, a des envies d’ailleurs dès son retour sur les bords de la Mersey. Le début de saison du Liverpool d’Hodgson est catastrophique et Torres demande son transfert par écrit dès l’ouverture du mercato hivernal. Le deal est contracté avec Chelsea pour 51 millions de livres. Avec les 5 millions récupérés du transfert vers Hoffenheim de Babel, Liverpool possède donc 56 millions à investir. Luis Suarez est plutôt bien acheté à l’Ajax (23 millions de livres alors qu’il en valait au moins 30 après le Mondial sud-africain) et Carroll, donc, arrive à Anfield pour 35 millions. Pour une dépense nette de 2 millions de livres, Liverpool échange donc une doublette Torres-Babel contre Suarez-Carroll. Seulement, Torres et Babel pesaient, en salaires, 9,2 millions de livres à l’année. Suarez et Carroll coûtent aujourd’hui aux Reds 7 millions de livres. Faîtes le calcul : Liverpool a réalisé une opération blanche sur ce mercato hivernal, la balance négative en transferts étant compensée par l’économie réalisée sur les salaires des nouvelles recrues. Compte-tenu du timing ultra-serré et de l’urgence sportive, les Reds s’en tirent plutôt bien, avec un allègement de la masse salariale en bonus-track.

Un agent sur le carreau

Dans ce deal Carroll/Liverpool, il n’y a donc que deux perdants. Alan Pardew, tout d’abord, perd l’attaquant qui permettait aux Magpies d’envisager un strapontin en Europa League en fin de saison : « Je ne peux pas dire que le mercato a été un succès pour nous » . Alan Shearer appuie le propos sur la BBC : « Je suis chamboulé, tout comme les fans de Newcastle. Je suis surpris de la rapidité du transfert et étonné du montant (…). Il n’y a rien de mal à vendre votre meilleur joueur, mais ne prendre personne pour le remplacer est stupéfiant » . Le directeur général de Newcastle, Derek Llambias, contre-attaque : « Dois-je prêter attention aux dires d’Alan Shearer ? Quand il était à la tête de l’équipe, nous avions été relégué après avoir pris seulement cinq points en huit matches sous ses ordres en tant qu’entraîneur » . Quoi qu’il en soit, Pardew va devoir serrer les rangs jusqu’à mai mais promet, dans le Guardian : « J’ai dit à Mike (Ashley) que cet argent devait être réinvesti dans le club. Tout. Et il me l’assuré. C’est le principal message que je peux envoyer aux supporters de Newcastle aujourd’hui » . Avant de conclure par une belle formule : « Cet argent sera l’héritage laissé par Andy pour l’équipe » . Carroll serait donc parti par philanthropie…

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Le deuxième perdant s’appelle Peter Harrison, qui croyait être l’agent exclusif de Carroll. En mars 2009, Harrison signait l’exclusivité de la représentation du joueur pour deux ans. Mais quelques mois plus tard, Andy fricote déjà avec Mark Curtis, l’agent de son ancien colocataire Kévin Nolan, et obtient une revalorisation son contrat en septembre 2010. Harrison est exclu du jeu, et prend une deuxième baffe, en voyant s’envoler son intéressement sur le transfert record de son “poulain” vers Liverpool. Harrison vient de saisir la Commission d’Arbitrage de la FA pour rupture illégale de contrat. L’affaire sera arbitrée à la fin du mois de février et Carroll sera représenté par son avocat Robert Green, avocat qui représentait aussi la queue de cheval dans les négociations avec Liverpool.

Quand Andy rencontre Kenny

Selon Alan Shearer, le seul grand gagnant s’appelle bien Andy Carroll : « Andy a l’opportunité de travailler avec une des plus grandes figures du football de ces deux dernières décennies. Je sais qu’il apprendra tous les rouages du métier de la part de Kenny (Dalglish) et qu’il s’améliorera, parce que c’est ce qu’il m’est arrivé. Si quelqu’un peut tirer le meilleur d’Andy, c’est bien Kenny » . Et un petit tacle de dernière minute d’un Alan (Shearer) vers un autre Alan (Pardew) en guise de point d’orgue d’une des histoires les plus folles des mercatos d’hiver anglais. Car, pour rappel, Carroll se dit avoir été forcé de monter dans l’hélico du président Ashley pour aller négocier avec Liverpool. « Andy gagnait déjà beaucoup d’argent au club après avoir récemment signé un nouveau contrat. Mais il nous a dit que Liverpool lui offrait 80 000 livres la semaine et a demandé si nous pouvions lui offrir la même chose pour qu’il reste. Et quand nous avons dit non, il a demandé à partir. Oui, il a pris notre hélicoptère. Mais plus tôt le deal était, plus tôt nous pouvions nous retourner sur le marché des transferts. mais c’était déjà trop tard » se défend Derek Llambias.

« Américains, hop, hélicoptère ! » claironnait un Jacques Tati impressionné par les moyens des States dans son Jour de Fête. Aujourd’hui, les propriétaires américains des Reds peuvent fanfaronner et déclarer leur jour de fête. L’hélico providentiel n’était même pas à eux mais à Ashley, et Kenny Dalglish se retrouve pour le coup avec un type à grandes hélices et la plupart du temps en suspension sur le front de son attaque. Andy Carroll n’est pas encore et ne sera peut-être jamais Zamorano, mais vient au moins de gagner son surnom. Désormais, « L’Hélicoptère », c’est lui !

Ronan Boscher

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