Carrasso-thérapie à Bordeaux

On a beau être modeste, arborer profil bas et se montrer respectueux de tout et de tout le monde, aux Girondins, on vit dans un cadre luxueux. Et avec 35 degrés tapant au thermomètre, on n’a aucun mal à se faufiler dans les salons cosy du club house, autrement appelé château, ici. Bon, même sans clim’, en panne selon le président, et sans Laurent Blanc, retenu par une cure de remise en forme du côté de Merano (Sud Tyrol), on prend patience au coin du bar et tout près des glaçons, et l’on guète l’arrivée imminente du nouveau venu, deuxième transfert officiel des Marine et Blanc, après Yoann Gourcuff. Cédric Carrasso est là, descend les escaliers avec une bonne dizaine de minutes de retard, et se prépare tout sourire aux convenances, devant un parterre de journalistes prêts à tomber la chemise pour éviter l’insupportable sudation. La chemise, justement, rayée, est avec le jean la tenue décontractée qu’arbore le transfuge toulousain pour sa première sur place. Brosse bien gelée sur la tête, sourire sincère, cool attitude et visite médicale passée le matin même en poche, il s’installe aux côtés du mæstro Triaud. Comme d’hab, “le Prési” prend la parole et fait le show, et comme d’hab, il manie l’humour détente. Heureux d’annoncer la signature du successeur d’Ulrich Ramé pour quatre ans, il précise que Lolo Blanc est « content » de cette arrivée, puis passe la parole au portier international.

Super à l’aise dans son rôle, l’Avignonnais ouvre de grands yeux et savoure l’instant. Salutations et remerciements distingués sont adressés à Sadran, Triaud & Co, lesquels ont fait « beaucoup d’efforts » et « rendu possible » sa migration chez les champions de France. A sa droite, le boss jubile intérieurement, convaincu de posséder désormais dans sa cage, l’arme absolue. Et l’ancien Marseillais de faire part de sa joie : « Pour moi, c’est une étape supplémentaire, qui arrive dans une carrière en dents de scie. J’ai connu de grosses blessures, puis une saison pleine, sachant que depuis, les paliers se franchissent un à un. Et aujourd’hui, c’en est un gros de franchi sur le papier, en attendant le terrain. A moi de prouver » .

Content d’avoir trouvé « l’idéal à Bordeaux pour travailler sereinement » , il loue « l’ambiance » et « la qualité de vie » du club, se léchant déjà les babines. Convaincu d’avoir signé, via une offre « difficile à refuser » , et visant les qualifs pour le Mondial 2010, vient alors la petite dédicace à Alain Casanova : « On a beaucoup parlé sur les causes de mon transfert, mais ce que je tenais à dire, c’est que je n’ai jamais eu de problèmes, ni de contentieux avec le T.F.C. ; c’est juste un choix de carrière qui a été fait, sachant que pour le poste de gardien de but, peu de places se libèrent (…). Pour moi, Bordeaux est un très grand club européen, qui a des ambitions, et qui a envie de franchir un cap au niveau de la Ligue des Champions. Après, peut-être qu’il (Casanova, NDLR) voulait parler d’un grand club européen confirmé… » .

En attendant, à Bordeaux, hier, tout le monde se réjouissait de la venue du futur numéro un.