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Carrasco : «L’Uruguay s’est noyée toute seule»

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Carrasco : «L’Uruguay s’est noyée toute seule»

Sélectionneur de l'Uruguay en 2004, Juan Ramon Carrasco analyse en exclu pour Sofoot.com le niveau de jeu de l'Uruguay, et ne se gêne pas pour balancer du venin sur les prestations toutes en testostérone des Forlan and Co. Interview d'un mec qui ne supporte plus la Garra Charrua.

Quelle est votre opinion sur ce début de coupe du monde ?

Avant que la compétition commence, j’avais prévenu que le physique et la tactique prendraient le dessus sur les individualités. Tout ceux qui aiment le football savent que ce n’est pas bon pour le spectacle. Il y a du bon, mais au compte-gouttes. Jusqu’à présent seule l’Argentine ne m’a pas déçu. Tevez et Messi jouent à leur vrai niveau, et c’est tant mieux. Heureusement que les Argentins sont là, parce que sinon on se serait ennuyés. J’ai bien aimé le style de l’Allemagne aussi. Une défense en bloc compacte et des joueurs capables de se projeter rapidement en attaque.

Ils semblent avoir adopté un nouveau style de jeu, non ?

Oui, et c’est très agréable à voir jouer. J’aime bien ce pari pour le football offensif. Les autres équipes se sont toutes contentées d’assurer le résultat. Je suis sûr que tout ça va changer très rapidement. De toute façon on va vite être fixés.

Qu’est-ce que vous avez pensé de l’Uruguay ?

C’est sans surprises. Marquage à la culotte, tenace en zone, et grosse attitude. Il faudrait attaquer plus et que les milieux de terrain se lâchent beaucoup plus. Les joueurs ont les capacités pour faire de belles choses. J’ai l’espoir de voir une Céleste beaucoup plus offensive que celle que j’ai vue contre la France.

Vous pensez que l’Uruguay aurait pu faire plus contre la France ?

Elle n’a pas su prendre sa chance. Ils ne sont pas allez au-delà des consignes, mais je suis certain que contre l’Afrique du Sud, ce sera différent. Les Africains sont mal à l’aise défensivement, mais ils sont assez explosifs en contre-attaque. Ils sont à notre portée. De toute façon, nous n’avons plus le choix, il faut qu’on prenne des risques désormais.

Le jeu de l’équipe de France vous a-t-il surpris ?

Collectivement ce n’est pas ça, mais ils ont toujours de grandes individualités. Ce qui m’a surpris, c’est de voir Henry dehors. Si c’était moi il serait toujours titulaire au même titre que Cissé et Malouda que je trouve très bons. Avec ces joueurs-là, ils auraient surement une meilleure attaque. Je vais même aller plus loin, en disant qu’ils entreraient dans le groupe des grands favoris de la compétition. Le problème, c’est que Domenech pense autrement. Je ne me l’explique pas.

Quels sont les points positifs et négatifs à retenir de la Celeste ?

Contre la France, on a vu que les joueurs étaient très appliqués défensivement. L’arrière garde est très forte dans le domaine aérien et elle transmet beaucoup de confiance. Néanmoins, je trouve que nous n’avons pas beaucoup de volume de jeu en plus d’avoir beaucoup de difficultés dans la conservation du ballon.

Pourquoi l’Uruguay peine-t-elle à retrouver son lustre d’antan ?

Au niveau international, nous ne sommes plus rien. On s’est noyés tout seuls avec les concepts de la garra charrua. En réalité on est plus intéressés par la destruction que par la construction du jeu. C’est ça notre gros problème.

Est-ce que vous regrettez que votre expérience sur le banc de la Celeste n’ait pas été plus longue ?

Je voulais un changement radical, et je pensais que les dirigeants de la fédération n’étaient pas prêts pour ça. Je suis que j’aurai un jour une nouvelle opportunité avec la Celeste. Je veux que l’Uruguay joue un football dynamique et offensif. Il faut qu’on arrête d’attendre les erreurs des adversaires pour se montrer. Il est temps de se prendre en main, et je suis la personne idéale pour ça. Je veux montrer au monde entier que les Uruguayens ne sont pas seulement des casseurs et des destructeurs.

Vous êtes un entraineur super offensif. C’est la raison pour laquelle la greffe n’a pas pris en sélection ?

Vous savez, une équipe qui défend sans voir les cages adverses, on lui fait rarement des reproches en Uruguay. En revanche, dès que quelqu’un essaie de proposer un football lyrique, c’est mal vu.

Vous vous considérez comme atypique. En quel sens ?

Je n’ai pas de capitaine fixe, je ne change jamais de défenseurs quand mes équipes mènent au score, et les penaltys sont exclusivement réservés aux attaquants pour qu’ils puissent conserver leur obsession du but. Je suis différent, c’est vrai. Je ne me considère pas meilleur ou pire qu’un autre. J’ai un autre point de vue c’est tout.

Par Aquiles Furlone

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