Avant l’entraînement, comment s’est passée ta journée ?
J’ai débauché, puis j’ai rejoint des coéquipières du foot pour aller à l’entraînement. On arrive tranquillement à l’entraînement avant que notre entraîneur nous fasse signe de ralentir, on ouvre la fenêtre, et il nous dit d’aller se garer avec les voitures un peu plus bas et de ne pas faire de bruit parce que le stade est en train de se faire cambrioler. C’est ce qu’il s’est passé avec toutes les filles présentes. On s’est toute garée un peu plus bas que l’entrée où on se gare habituellement et on est restées le long de la haie en attendant les gendarmes parce que notre entraîneur et vice-président les avaient appelés, et nous attendions leur arrivée.
C’est la deuxième fois qu’une aventure pareille vous arrive en deux jours, non ?
Ça arrive de temps en temps que les locaux se fassent cambrioler et c’est arrivé il y a un peu plus de huit jours. Donc, bon, deux fois en peu de temps. Mon entraîneur a surpris les deux voleurs, et c’est pour cela qu’il a pu appeler les gendarmes.
Vous étiez bien cachées du coup ?
Les gendarmes sont arrivés par l’entrée principale des vestiaires. En fait, nous, où on était, il y avait un accès sur les terrains d’entraînement par le bas. On se disait que si les gendarmes n’arrivaient pas à arrêter les voleurs, et si notre entraîneur et le vice-président non plus, la seule issue qu’il restait aux deux cambrioleurs, c’était par le terrain d’entraînement du bas où on attendait.
Comment s’est déroulée votre rencontre avec les deux cambrioleurs ?
On les a d’abord entendus. On a vu les gendarmes arriver et on a entendu que les voleurs s’étaient échappés. Ils sont passés à travers des buissons, donc on les a entendus arriver vers nous. On savait qu’ils allaient venir à notre rencontre à ce moment-là.
À ce moment-là, quand tu sais que les cambrioleurs viennent vers toi, quelle est ta réaction ?
On n’a pas réfléchi sur le moment. Déjà, au début, quand on s’est mis sur les terrains du bas, on pensait que les gendarmes allaient les arrêter. On ne pensait pas qu’ils allaient venir jusqu’à nous. C’est au moment où on les a entendus courir, qu’on a compris. On était 9, donc ça fait effet de groupe. Le premier est arrivé sur une autre de mes coéquipières, et elle l’a pris par le pull et l’a mis au sol directement. Le deuxième a tenté de s’échapper par le terrain et, du coup, à deux, on s’est mises à le poursuivre. Au début, il s’est mis à ralentir et à regarder derrière. Il a vu que j’étais près de lui et s’est mis à ré-accélérer. C’est ce moment d’hésitation qui a fait que l’on a pu le rattraper grâce à un joli tacle glissé par derrière.
Vous l’avez taclé en même temps par derrière avec ta coéquipière ?
J’étais derrière lui, je l’ai rattrapé et je l’ai taclé. Je ne me suis pas trop posé la question, en fait (rires).
C’était quel type de tacle ?
Un tacle au niveau des chevilles, histoire de le faire tomber. Ensuite, il m’est un peu tombé dessus. Ma coéquipière qui courait derrière l’a attrapé par son pull pour le tacler au sol. Il y en a une troisième qui est arrivée et qui s’est mise aussi sur lui. Au final, on était trois pour le neutraliser.
Les gendarmes sont arrivés tout de suite après ?
Ah, non (rires). En fait, les gendarmes pensaient que nous n’allions pas bouger. Ils étaient restés au niveau des vestiaires. C’est avec l’entraîneur et le vice-président, qui ont entendu du bruit, qu’ils ont vu neuf footballeuses sur le terrain d’entraînement en train de maîtriser deux voleurs.
Ils avaient volé beaucoup de choses au final ?
Du coup, ils n’ont pas eu le temps de voler parce qu’ils n’ont pas eu le temps de rassembler les affaires. Ils avaient rassemblé de la nourriture et de la boisson. Quand les gendarmes sont arrivés, ils avaient fracturé la porte d’un bureau, donc je pense qu’ils cherchaient de l’argent.
Finalement quand les gendarmes sont arrivés, ils vous ont félicitées ?
Déjà, ils sont venus nous aider. Il y en avait un qu’on avait du mal à neutraliser. Ce qui est assez drôle, c’est qu’ils nous ont demandé notre aide parce qu’ils étaient trois au total et ils avaient besoin de nous en attendant les renforts.
Après toutes ces péripéties, vous vous êtes entraînées ?
Une fois que tout a été fini et que les gendarmes ont embarqué les voleurs, c’est là qu’on a eu une prise de conscience en se disant qu’ils auraient pu être armés et que ça aurait pu mal tourner. On a commencé à avoir les jambes qui tremblaient. On ne s’est pas entraînées et on est restées ensemble pour se poser un peu et en parler. Ensuite, chacun est rentré chez soi comme si on avait fait l’entraînement.
Quelle a été la réaction de tes proches quand tu leurs as dit que tu avais taclé et neutralisé un cambrioleur ?
La première réaction c’était : « Non, ça ne peut pas être vrai ! » Ensuite, tout le monde rigolait en imaginant neuf filles qui télescopent deux gars. Les gens rigolaient avant de dire qu’on avait eu de la chance.
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