ACTU MERCATO
Capello au PSG : on fait le point ?
Au début, c'était non. Puis, c'était peut-être. Puis, c'était presque signé. Puis, ça a discuté. Puis, c'était encore non. Puis, non, mais… Bref, on a entendu tout et son contraire sur l'arrivée de Capello au PSG. Retour sur quelques jours où tout s'est emmêlé.
À la fin, Fabio Capello ne viendra pas au PSG. C’est ce que l’on peut retenir de trois jours de tractations où l’on a d’abord annoncé que le coach italien allait s’engager avec le club parisien, avant de, petit à petit, se rendre compte que cela n’allait pas être possible. Mais pourquoi ? Question de timing ? Question d’argent ? Question d’envie ? Peut-être un peu de tout ? Reste que, quelle que soit la raison, le PSG est toujours sans entraîneur fixe. Ce qui commence à être inquiétant. Capello était pourtant tenté par le projet. Tellement tenté que, mardi soir, Sky Italia annonce qu’un accord a été trouvé entre l’actuel sélectionneur de la Russie et le champion de France 2013. Mais hier, le rendez-vous organisé aux Parc des Princes avec Nasser Al Khelaifi, Leonardo et l’agent de Capello, son fils Pierfilippo, n’a pas donné les résultats espérés. Même si le fiston affirme que « ce rendez-vous était déjà prévu pour d’autres raisons » , il n’empêche que, quelques heures seulement après la fin de la réunion, Capello donne sa réponse. Un « non » franc et massif, qui plonge encore un peu plus le PSG dans l’incertitude.
La Fédé russe met son veto
Vraisemblablement, il existe deux raisons pour lesquelles Capello a refusé le PSG. Une raison personnelle et une raison que le coach est contraint de subir. En effet, selon la Gazzetta dello Sport, Capello aurait dit non au PSG à cause de la durée du contrat proposé. Les dirigeants parisiens lui ont en effet offert un an de contrat, qui serait en réalité une année de transition avant de lancer le plan Wenger. Or, pour Fabien Chapeau, une année de contrat n’est évidemment pas suffisante pour entamer un projet technique intéressant. D’autant qu’il est à la tête de la sélection russe depuis 2010, et qu’il compte bien emmener son équipe au Mondial qui se disputera au Brésil. Quitter la Russie à un an de la Coupe du monde serait déjà un choix très difficile, mais si Capello le fait, il le fera pour un projet qui en vaut la peine. Pas pour un intérim d’un an. Mais visiblement, Capello n’est pas le seul décisionnaire dans cette histoire.
Oui, ce matin, L’Équipe affirme que la principale raison de l’achoppement des négociations vient directement de la Fédération russe. Celle-ci aurait vu d’un très mauvais œil le rapprochement entre son sélectionneur et le PSG, et aurait tout simplement interdit au technicien italien de s’en aller. La Fédé a d’ailleurs publié un communiqué officiel, hier soir, quelques heures après le rendez-vous organisé au Parc des Princes. « La Fédération russe rappelle que l’entraîneur est sous contrat jusqu’à la fin de la phase finale de la Coupe du monde 2014. La Fédération est satisfaite du travail réalisé par le sélectionneur qui respectera les modalités et les conditions de son contrat jusqu’à son terme. » Voilà qui a le mérite d’être clair. Et dissuasif, pour Capello, qui n’a pas non plus envie de se mettre à dos les hautes instances russes pour les beaux yeux du prince Al Thani. Et les beaux dollars, cela va de soi.
Préavis d’un mois
Pourtant, il est évident que Capello au PSG aurait été une solution idéale, dans la lignée d’Ancelotti. Marco Verratti, depuis Israël où il disputait l’Euro des moins de 21 ans, avait déjà fait part de toute sa satisfaction de voir débarquer l’ancien coach de la Roma et de la Juventus à Paris. Un homme qui, rappelons-le, vante une Ligue des champions et huit titres de champion dans sa carrière (quatre au Milan AC, un à la Roma, un à la Juve, deux au Real Madrid). Sacré CV. Leonardo avait pour sa part déjà tout planifié et avait même obtenu l’accord de ses supérieurs pour lâcher les 3 millions d’euros de la clause libératoire du coach. Ce qui n’a pas suffi. Leonardo avait cependant négligé un point important. Même si la Fédération russe avait laissé partir Capello, et que ce dernier avait été satisfait par les termes du contrat proposé, il aurait, de toute façon, fallu attendre un mois. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit tout simplement de la durée du préavis imposé (et non négociable) par la Fédé russe pour quitter les fonctions de sélectionneur national. Sachant que l’on est déjà le 20 juin, Capello aurait donc pu débarquer à Paris au plus tôt le 20 juillet. Beaucoup trop tard, puisque la Ligue 1 reprend le 9 août. Pas de Capello, donc. À moins d’un étonnant renversement de situation, ou d’une nouvelle offre, plus attrayante, proposée par le PSG. On le sait : les scénarios des feuilletons estivaux sont souvent les plus rocambolesques. Mais aussi les plus bâclés.
Eric Maggiori