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Candreva, le mauvais choix ?
Transféré de Rome à Milan cet été, Antonio Candreva croyait rejoindre un club à la hauteur de ses ambitions. Sauf que l’Inter galère pendant que la Lazio, qu’il retrouve ce mardi, joue les gros bras en haut du classement. De quoi regretter sa décision estivale ?
La barbe est entretenue, les pouces sont levés, le sourire est exposé. Vêtu d’une chemise blanche toute propre sortie pour l’occasion, Antonio Candreva s’est muni de l’écharpe de l’Inter pour officialiser la nouvelle de ce 3 août 2016 : ça y est, le Romain d’origine quitte sa Lazio, qu’il fréquentait depuis 2012, pour rallier un projet « plus ambitieux » . À l’Inter, ce projet est censé être porté par les billets du groupe chinois Suning, qui vient de racheter près de 70% des parts du club et qui voit en Candreva sa première recrue majeure. « Notre objectif est d’accueillir plus d’Italiens, un processus initié avec Candreva » , réagira le directeur sportif, Piero Ausilio, sur Premium Sport, alors que le président Erick Thohir se dit « très heureux d’accueillir Antonio à l’Inter. Je suis sûr qu’il sera un excellent ajout à ce qui est déjà une équipe très forte » .
Antonio #Candreva è dell’#Inter! In nerazzurro fino al 2020 https://t.co/sP0VbKthc5 #WelcomeCandreva #FCIM pic.twitter.com/szqMPkXhZu
— F.C. Internazionale (@Inter) 3 août 2016
Pour conclure cette belle séance de communication, le joueur, qui a signé jusqu’en 2020, exprime également le bonheur procuré par ce nouveau mariage : « Je suis vraiment heureux et fier d’être ici. J’ai toujours voulu l’Inter et je suis vraiment heureux de devenir enfin un joueurnerazzurro. (…)Je tiens à remercier la Lazio pour les saisons que nous avons passées ensemble ainsi que de me laisser la chance de pouvoir réaliser ce rêve. Je n’en peux plus d’attendre de jouer à San Siro et de sentir la passion des tifosi de l’Inter. » Voilà pour les discours convenus.
Sauf que si Milan peut se satisfaire du rendement d’Antonio cinq mois plus tard, l’inverse n’est pas vrai. Actuellement, son équipe se situe en septième position de Serie A et n’a absolument pas convaincu dans le jeu en cette première moitié de saison, alors que la Lazio, qu’il retrouve ce mercredi soir, possède sept points de plus et se bat clairement pour les premières places (une unité de retard seulement sur la Roma, dauphin de la Juventus). Un projet « plus ambitieux » , qu’il disait…
Homme-clé ?
Dès lors, peut-on conclure à une association foirée entre les deux parties ? Non, bien sûr que non. Il est en tout cas beaucoup trop tôt pour tirer un bilan définitif. Surtout que l’ailier droit, qui a dû digérer tous les efforts fournis exigés par Antonio Conte avec sa sélection lors de l’Euro français cet été, commence enfin à montrer toute l’étendue de son talent. Titulaire indiscutable avec Frank de Boer comme avec le successeur Stefano Pioli (que Candreva a déjà connu à la Lazio, avec quelques engueulades à la clé), celui qui a coûté vingt-cinq millions d’euros bonus compris à son propriétaire n’a jamais franchement déçu depuis le mois d’août, mais ses dernières sorties prouvent qu’il en a encore bien davantage dans le bide.
Aligné sur le flanc droit de l’attaque aux côtés de Mauro Icardi (en pointe) et Éver Banega (meneur axial), Candreva, qui n’a pas réellement changé depuis la Lazio, se doit de devenir le pendant d’Ivan Perišić (l’ailier gauche généralement choisi par Pioli). Débarrassé d’une partie des tâches défensives qui lui incombent lorsqu’il joue le rôle de piston droit dans un schéma tactique se reposant sur une défense à trois, l’international (44 sélections) a l’obligation de se rendre décisif. Ce qu’il fait beaucoup mieux ces dernières semaines (trois buts sur les cinq dernières journées de Serie A alors qu’il n’avait pas trouvé la faille lors des douze premières ; cinq passes décisives), avec notamment une superbe praline contre le rival milanais et le but vainqueur face à Sassuolo le week-end passé.
Juste avant ce succès, Candreva avait rappelé, dans le Corriere dello Sport, l’objectif C1 de l’Inter : « Nous savons qu’il est difficile d’atteindre les places de la Ligue des champions, car il y a plusieurs équipes qui sont en avance sur nous, mais nous sommes l’Inter et nous avons l’obligation de jouer cette compétition. Nous devons aspirer au maximum. » Ainsi, ce duel face à la Lazio vient à point nommé. Il pourrait en effet permettre à Antonio de se rassurer à propos de son choix estival et s’assurer que son nouveau club n’est pas inférieur à son ex. Dans le cas contraire, on pourra parler de régression pour un homme de vingt-neuf balais qui voyait Chelsea et le Napoli à ses pieds en août. Au moins, l’Inter ne se sera pas trompée, elle qui a attiré l’un de ses bourreaux (le Candreva laziale compte cinq caramels contre l’Inter, plus que contre toute autre équipe) et qui s’était inclinée 2-1 face à la Lazio, le 20 décembre 2015… Sur un doublé de Candreva, coaché par Pioli.
Par Florian Cadu