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« Canales plus », décryptage d’un phénomène

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« Canales plus », décryptage d’un phénomène

A 18 ans, Sergio Canales a déjà marqué cinq beaux buts en sept matchs de Liga. Pour mettre cinq pions, Raul a eu besoin de dix matchs. Villa et Torres, 23. Question : Sergio Canales est-il la grande star que le football espagnol attend depuis toujours ? Tentative de réponse.

Repéré très vite par le Racing Santander dans l’école catholique des Agustinos de Santander, Sergio Canales est avant tout un milieu de terrain offensif. Depuis quelques semaines, toute l’Espagne ne jure que par le large répertoire de feintes, de dribbles, d’accélérations du grand échalas cantabre. Son découvreur, Manolo Ruiz Cueli, dit de lui que sa marge de progression est énorme et que sa dernière passe est sa plus grande qualité malgré un sens du but déjà très aiguisé pour son jeune âge. Bref, c’est prometteur : « Il a une patte gauche incroyable, et comme tous les grands joueurs, il joue la tête levée. Il n’a pas besoin de regarder le ballon. Pour moi, il ressemble plus à Cesc et Iniesta qu’à Torres ou Villa par sa faculté à voir ce que les autres n’ont même pas eu le temps d’imaginer » . L’ancien entraîneur du Real Madrid Castille et actuel coach du Racing, Miguel Angel Portugal, ne tarit pas d’éloges non plus sur le poupon blond : « C’est un talent brut qui n’a pas encore fini sa croissance physique, mais dans le jeu, il est aussi bon qu’un vétéran. On dirait qu’il a déjà dix ans de métier quand on le voit évoluer. Sa grande force, c’est son sang-froid et sa maturité, c’est ce qui lui a permis de mettre des ‘golazos’ contre Séville et l’Espanyol par exemple. Un autre gamin de son âge n’aurait jamais réussi à marquer à sa place » . Si Canales fait aujourd’hui la différence, il est pourtant loin d’avoir toujours fait l’unanimité au sein même de son club.

En effet, malgré son nouveau statut de “phénomène”, le gamin est en fin de contrat en juin prochain avec le Racing Santander. Et visiblement, personne n’avait misé quoi que ce soit sur le poupon blond chez les Verdiblancos… Le seul à avoir vraiment décelé le talent du “Boy next door” du football espagnol est Augusto Cesar Lendoiro. Reconnu pour son flair légendaire et ses méthodes de roublard, le président du Deportivo La Corogne a fleuré la bonne affaire en s’assurant l’acquisition de 50 % des droits de la jeune star alors qu’il avait à peine 14 ans. C’était en 2005, lors d’un échange de chromes entre Munitis et Aouate pour lequel Lendoiro s’était vivement fait critiquer par ses supporters. Aujourd’hui le mégalo se frotte les mains : le temps lui a donné raison. Même s’il sait que Canales ne jouera sûrement jamais au Riazor, le Depor empochera tout de même la moitié du futur transfert de Canales vers un grand d’Europe. Ces dernières semaines, Manchester City, Chelsea, Arsenal, l’Inter et même le Barça ont frappé à la porte du Racing Santander pour arracher un accord à coups de millions.

Comme d’habitude en Cantabrie, c’est pourtant le Real Madrid par l’intermédiaire de Valdano qui a décroché le gros lot. Après Gento, Pachin, Santillana, Marquitos, Helguera ou encore Amavisca (sans compter l’Argentin Garay), Canales est devenu le dernier pensionnaire du Sardinero à rejoindre la capitale. L’accord signé dans la semaine pour un montant de 20 millions d’euros prévoit néanmoins que la jeune promesse restera encore deux ans dans son habitat naturel, le temps qu’il peaufine sa formation au Racing. Sur ce coup-là, Canales a peut-être fait le plus beau geste de sa jeune carrière en prolongeant avec le Racing quelques heures avant de signer pour un Real qu’il aurait pu rejoindre gratuitement cet été. Cette reconnaissance du ventre et son talent balle au pied ont même fait dire à Del Bosque qu’il pourrait bien faire partie des 22 Espagnols pour la prochaine coupe du monde… A voir.

En attendant, Canales se fout pas mal de son nouveau statut de vedette. Ce qui le branche vraiment pour l’instant, ce sont ses amis du lycée, sa fiancée, sa Peugeot 307 toutes options (la caisse la plus pourrie du parking du Racing), sa Playstation, sa grand-mère Gela et son hamster “Bigotin” (petite moustache). Surnommé “Nick Carter” (l’un des chanteurs des horribles Backstreet Boys) ou encore “Macauley Culkin” par ses camarades de classe, Canales est donc certes un ado dans sa tête mais déjà un killer sur le terrain. Le dernier à avoir eu ce profil était argentin, et a fini Ballon d’Or cette année, seulement trois ans seulement après ses débuts avec le Barça…

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« Être joueur d’e-sport professionnel, c’est se remettre en question sans cesse »
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