- Euro 2016
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- Albanie-Suisse (0-1)
Cana, un rouge, mais de l’espoir
Il était censé être le taulier de l'Albanie, mais a laissé ses coéquipiers à dix pendant une heure. Suspendu face à la France mercredi, Lorik Cana croit que son équipe peut rester en vie jusqu'à son retour contre la Roumanie.
« Le carton jaune est justifié, je glisse, je tente de mettre la tête, puis comme je ne peux pas, je mets la main car s’il part au but, je pense que c’est fini. » En zone mixte, Lorik Cana a le courage de s’arrêter, d’abord devant les télés et radios, puis face à la presse écrite. Sans regrets ni amertume, mais réaliste.
« J’ai pensé que l’arbitre pouvait siffler pour moi, car il y a une petite poussette, mais quand j’ai vu qu’il sifflait pour eux, j’ai compris que c’était le rouge. » Sans lui, ses coéquipiers ont plié, mais n’ont pas lâché grâce à un Berisha intraitable alors qu’il avait paradoxalement foiré sa sortie sur le but suisse. Avec du réalisme, ils auraient même pu capitaliser sur le sacrifice de leur capitaine et ramener le point du match nul. Ce qu’ils étaient venus chercher à Bollaert-Delelis.
Rester en vie contre la France
« Pour une première à ce niveau, il y a eu beaucoup de positif, on n’était pas loin de ramener un point. On a vu que l’Albanie pouvait se mettre au niveau de l’adversaire. Il nous a manqué un peu de justesse technique, c’est tout. » Désormais, le défenseur nantais se tourne vers l’avenir, un match contre l’équipe de France à Marseille. « Je ne serai pas sur le terrain mais je ferai en sorte d’aider l’équipe à se préparer le mieux possible. » Sans pour autant empiéter sur les prérogatives de son sélectionneur Giovanni De Biasi. « C’est lui qui va trouver les mots » pour pousser les Aigles à arracher un résultat face aux favoris du groupe. Histoire de rester en vie et de s’offrir une finale contre la Roumanie.
Premier supporter contre les Bleus
Cana compte bien revenir contre la Roumanie pour qualifier les siens.
« Avec la nouvelle configuration de l’Euro, tout est encore possible. Bien sûr, c’est mieux de gagner le premier match, mais si on fait un résultat positif contre la France, on pourra jouer notre place en huitièmes face à la Roumanie. » Contre le pays hôte, également son pays d’adoption, Cana espère continuer à y croire. La clé de ce match capital ? « Cette question-là est pour le coach, pas pour moi. » Car mercredi, il ne pourra faire mieux qu’être le premier supporter des Aigles d’Albanie.
Propos recueillis par Nicolas Jucha au Stade Bollaert-Delelis