CAN : la fiche de la Tunisie

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Après des mois – voire des années – d’agitation, la Tunisie a jugé bon de se reposer un peu et de souffler. Aujourd’hui, place à la reconstruction. Notamment dans le football : l’arrivée du Belge Georges Leekens a fait énormément de bien aux Aigles de Carthage, qui ont fini premiers de leur groupe de qualifs (devant le Sénégal et l’Égypte, s’il vous plaît) et en ne perdant aucune rencontre. Un petit exploit en soi qui n’a pas trouvé beaucoup d’écho, mais qu’importe : la Tunisie ira à la CAN en tant qu’observateur. Non, non, elle n’ira pas en Guinée-Équatoriale pour foutre le bordel. Elle regardera tout le monde s’entre-déchirer pour la victoire finale, et, le moment opportun, surgira pour s’emparer du trophée.

Portrait robot

– 40% de nationalité française – 40% de nationalité tunisienne- 20% de Harissa challenge

Le gardien

Aymen Mathlouthi est ce qu’on appelle un beau bébé. Le portier, qui mesure 1,83m, a de bonnes joues, de celles que l’on aimerait bien pincer. Mais attention : il ne faudrait pas oublier que Mathlouthi est surnommé « Balbouli » , en référence au boxeur franco-tunisien, champion WBA des lourds-légers en 1989. Les deux hommes se ressemblent un peu au niveau du visage, et avec le temps, dans la façon d’utiliser leurs poings (à la différence près que le gardien tape des ballons avec, pas des visages). Il fut un temps où le portier de l’Étoile du Sahel était surnommé « Balboulette » , en raison de quelques erreurs d’appréciation. Mais cette époque est bel et bien révolue : aujourd’hui, Balbouli s’avère être l’un des meilleurs gardiens du continent. Et gare à celui qui en doute : il pourrait goûter de son poing.

L’équipe type

Balbouli – Mathlouthi, Abdennour, S. Ben Youssef, Maaloul – Ragued, Sassi – Khazri, Chikhaoui, Mskani – F. Ben Youssef

L’histoire de l’aigle et de poulet

Il existe différentes versions de cette histoire, voici une tentative de synthèse : un jour, un homme trouva un petit aigle et le ramena chez lui. Puis il le mit dans sa basse-cour, avec ses poulets. Un jour, l’aigle qui s’ignorait vit un aigle voler au-dessus de lui. Il dit alors : « Comme j’aimerais voler aussi haut que lui » . Ce à quoi un poulet vint lui dire : « Bah non, c’est pas possible, seul un aigle pourrait voler aussi haut » . L’aigle qui s’ignorait laissa tomber, persuadé qu’il n’était qu’un poulet, différent des autres, certes, mais un poulet quand même. Un jour, un homme vint le voir et tenta de le convaincre qu’il n’avait rien à voir avec les autres poulets, qu’il devait prendre son envol. Mais l’aigle refusa. L’homme essaya une fois, deux fois, trois fois. Finalement, un jour, l’aigle finit par prendre son envol et réalisa qu’il était bel et bien un aigle. Moralité : mieux vaut tenter de parcourir le monde sans avoir à attacher sa ceinture de sécurité que de rester planté là sans rien faire et finir dans un bucket du KFC.

La petite histoire

Se rendre de la Tunisie vers la France, c’est possible. Fakhreddine ben Youssef et Ferjani Sassi ont signé cet hiver au FC Metz. En revanche, l’inverse est plus compliquée. Convoité par l’équipe nationale tunisienne, Yoann Touzghar figurait dans la liste des 26 pré-sélectionnés. Mais au dernier moment, Georges Leekens a fait le choix de ne pas sélectionner l’attaquant du RC Lens. « Son arrivée est très incertaine, à cause des pressions de son club qui ne veut pas le lâcher » , clame Kaies Reguez, responsable de la comm’ de la fédé tunisienne. Pour Touzghar, le responsable s’appelle Antoine Kombouaré. Dans les colonnes de l’équipe, il assure que le coach du RCL ne l’a pas laissé partir. Pire encore, le technicien lui aurait même dit : « J’ai tout fait et tout calculé pour que tu n’ailles pas à la CAN. » Touzghar assure que si « Casque d’or » avait pris le temps de discuter avec lui et tenter de le convaincre qu’il avait besoin de lui pour sauver le club, il y aurait réfléchi à deux fois. Mais là, non. Forcément, Antoine Kombouaré n’a pas tardé à réagir. « Je suis serein. J’ai le défaut d’être honnête. Lui sort une phrase du contexte. Mais c’est un joueur cadre sur lequel je compte. Là, il n’a qu’une envie : partir. Il va donc trouver tous les problèmes de la terre. Je ne pose qu’une question : à la fin, quelles sont ses vraies intentions ? » En attendant, Touzghar n’était pas dans le groupe qui devait affronter Guingamp. S’il tient vraiment à se rendre en Tunisie, il peut toujours répondre favorablement à la requête de l’Espérance sportive de Tunis, qui serait intéressée par le joueur.

Pourquoi la Tunisie va… gagner le tournoi

Comme dit plus haut, les Aigles de Carthage vont se mettre sur leur perchoir et mater des Éléphants, charger contre des Lions ou encore des Étoiles noires, tenter de soumettre des Fennecs et des « Garçons Garçons » . En quart de finale, ils affronteront des Panthères essoufflées par leur course avec les Étalons. En demies, ils seront opposés à des Pachydermes sans défense. Et en finale, ils dompteront des Lions fatigués. Et si ce plan ne fonctionne pas, alors la Tunisie fera chauffer le fax et enverra des réclamations à tout va. Tout est calculé. Demandez donc aux Cap-Verdiens ce qu’ils en pensent.