- CAN 2019
- Groupe A
CAN : Ce qu’il qu’il faut savoir du groupe A
Si l'Égypte fait figure de grand favori du groupe A, le pays organisateur devra se cogner trois plats bien différents pour sortir de sa poule : l'Ouganda, le Zimbabwe et la RDC. Gare à ne pas finir en momie.
Le gros morceau : l’Égypte
L’Égypte, comme à la maison. L’ogre — et qui plus est hôte — s’avance comme le grand favori de ce groupe A. Emmenés par un Mohamed Salah devenu champion d’Europe avec les Reds, les Pharaons auront à cœur de tenir leur rang, d’une part, et de laver l’affront subi en Russie à l’été 2018 (derniers de leur poule avec zéro point), d’autre part. Pour éviter une nouvelle désillusion, bien que hautement improbable en phase de poules, les hommes de Javier Aguirre, le sélectionneur mexicain arrivé sur le banc de l’Égypte en août 2018, devront apprendre à ne pas faire constamment un all in sur Salah : c’est ce qui leur avait fait défaut à la Coupe du monde. Les supporters, en revanche, ne manqueront pas leur rendez-vous. Jouer dans un stade acquis à sa cause est en toute logique le lot de tous les pays hôtes, mais quand on connaît la ferveur égyptienne, l’argument de l’ambiance va rapidement devenir clé pour viser (très) loin. Dernier élément : outre ses sept titres dans l’histoire de la CAN, l’Égypte a déjà remporté trois éditions sur son territoire. La passe de quatre ?
Le cadeau surprise : le Zimbabwe
C’est avec le plein de confiance que le Zimbabwe débarque dans cette CAN. Vainqueurs de deux des trois dernières éditions de la COSAFA Cup – une compétition réunissant les sélections nationales des pays d’Afrique australe – et sortis en tête de leur groupe éliminatoire, les Warriors ont une belle tête d’équipe surprise. Oui, tout est dans la surprise chez les Zimbabwéens, même dans le style de jeu. Adepte des contre-attaques foudroyantes, les Guerriers peuvent compter sur les qualités devant le but de la star de l’équipe, Knowledge Musona, qui a planté cinq pions lors des phases de qualification. La RDC est bien placée pour le savoir, elle qui a concédé une étonnante défaite à domicile (1-2) contre les hommes de Sunday Chidzambwa. La surprise du chef, donc.
Le joueur frisson : Farouk Miya
On ne sait pas encore s’il danse, mais une chose est certaine : il chasse. Surnommé « Muyizi Tasubwa » qui signifie « un chasseur qui ne manque jamais sa cible » , l’Ougandais Farouk Miya est assurément le joueur frisson du groupe A. Meilleur buteur du groupe L dans les phases de qualification pour la CAN (trois buts), le milieu offensif de 21 ans est déjà un pilier de son équipe nationale avec 55 sélections pour 21 buts. Malgré un parcours tumultueux (Standard de Liège, Mouscron, Sabail) depuis son départ du pays en 2016, Miya retrouve des couleurs en Croatie avec le HNK Gorica (30 matchs la saison passée, cinq buts, cinq passes décisives). Et si les Grues veulent créer la surprise, le chasseur devra assurément viser juste.
Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Youssouf Mulumbu
Une CAN qui se joue en été, avec 24 équipes au lieu de 16, des stars africaines de classe internationale, de nouveaux visages, et dans un pays fou de football qui plus est. Bref, tout est réuni pour que la Coupe d’Afrique fasse un bond en avant vers l’ouverture et la modernité. Mais non, il faut toujours qu’il y ait des joueurs comme Youssouf Mulumbu. À 32 ans, l’ancien milieu de terrain du Paris Saint-Germain a vécu une saison quasi blanche au Celtic avec seulement trois petits matchs à son compteur, dont zéro sous les couleurs de Kilmarnock, club dans lequel il est prêté depuis janvier. Un passe-droit ? Sûrement, comme dans toutes les sélections du monde. Mais sa seule présence nous rappelle juste quelques souvenirs amers de la Ligue 1. Et ça, on n’en veut pas.
Trois bonnes raisons de suivre ce groupe
Parce que Tino Kadewere va définitivement endosser le costume de successeur de Benjamin Mwaruwari. Pour voir (enfin) à l’œuvre, en compétition, le successeur d’Essam el-Hadari dans les cages égyptiennes. Parce que vous pourrez dire à vos petits-enfants que vous avez déjà regardé un Ouganda-Zimbabwe dans votre vie.Trois bonnes raisons de n’en avoir rien à cogner
On sait déjà que l’Égypte terminera en tête de la poule grâce à un arbitrage maison. Le Zimbabwe a déjà affronté la RDC en éliminatoires et, c’est connu, les remakes sont toujours des navets. On préfère tous le Wakanda à l’Ouganda.Mais pourquoi il n’est pas venu : Giannelli Imbula
Après avoir hésité entre la sélection belge et les Bleus, Giannelli Imbula s’apprêtait enfin à découvrir une compétition internationale avec son pays de cœur : la République démocratique du Congo. Mais la lenteur administrative congolaise en a décidé autrement. Son dossier n’étant pas réglé à temps, Imbula n’a pu être intégré dans la liste des 23 Léopards qui iront en Égypte. Dans un communiqué publié sur Facebook, l’ancien Toulousain s’est dit « très triste de ne pas pouvoir participer avec (ses) coéquipiers à cette compétition et très en colère après avoir cru cela possible » . Nouveau coup dur pour Giannelli, en plus d’avoir fini sur une lanterne rouge avec le Rayo en Liga cette saison.
L’inexpertise : Pharaon de Winter
« J’en pense en tant que Pharaon qu’il y a match uniquement si on veut jouer au Scrabble. Parce que si on veut être sérieux deux minutes, on voit immédiatement qu’un seul pays émerge de ce groupe, et que ce pays est le seul qui ait donné lieu à une civilisation digne de ce nom (cf. Oum Kalthoum, Dalida, Nagui). »
La stat à la con
0 : Aucun joueur du Zimbabwe n’évolue dans le championnat local, en CBZ Premier Soccer League. En revanche, treize des 23 Zimbabwéens jouent chez le voisin, en Afrique du Sud.
Si ce groupe était un tube de l’été : Koffi Olomidé
L’un des plus grands artistes congolais, qui enchante les oreilles de toute l’Afrique noire par une bonne dose de rumba congolaise. Jusqu’ici tout va bien. Seulement, il y a un hic : le titre de la chanson, Monde arabe, sonne comme l’intrus de la bande. Un peu comme l’Égypte, dans ce groupe.
Par Arthur Stroebele et Claude-Alain Renaud