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CAN : ce qu’il faut savoir du groupe C
Un groupe C et plusieurs enjeux : le Sénégal pour rêver d'un premier sacre continental, l'Algérie pour se racheter après l'échec de 2017 et des revenants nommés le Kenya et la Tanzanie bien décidés à ne pas se laisser abattre par les deux favoris. Revue d'effectifs.
Le gros morceau : le Sénégal
Et si c’était enfin l’année du Sénégal ? En quatorze participations, les Lions de la Téranga ne sont jamais parvenus à soulever le trophée, n’atteignant qu’une seule fois la finale, en 2002, pour une défaite aux tirs au but contre le Cameroun. Mais cette fois, les Sénégalais semblent avoir les armes pour aller au bout. Plus qu’un gros morceau du groupe C, le groupe d’Aliou Cissé peut être considéré comme l’un des deux grands favoris (avec l’Égypte, le pays organisateur) pour la victoire finale. Il suffit de jeter un coup d’œil à la liste des vingt-trois joueurs pour comprendre qu’ils ne se rendront pas chez les Pharaons pour faire de la figuration.
L’intraitable Kalidou Koulibaly dans le costume du patron de la défense, Idrissa Gueye pour assurer l’équilibre au milieu de terrain et une attaque de feu avec un trio Sadio Mané (il sera suspendu contre la Tanzanie), M’Baye Niang et Ismaïla Sarr (sans oublier les fulgurances de Keita Baldé). Comment ne pas être excité ? Puis, le Sénégal peut aussi se vanter d’avoir gagné en maturité après le Mondial 2018 : le groupe a très peu bougé (16 joueurs sur 23) et les hommes de Cissé ont pu apprendre de leur touchante naïveté en Russie après leur élimination sévère dès la phase de poules. Depuis la Coupe du monde, le bilan est presque parfait : cinq victoires et un match nul pour terminer tranquillement à la première place de leur groupe de qualifications et un succès contre le Nigeria (1-0), dimanche dernier, pour gagner en confiance avant le début de la compétition. Posez un billet.
Le cadeau surprise : la Tanzanie
Les Tanzaniens vont pouvoir se consoler après avoir appris de la bouche du ministre des Finances du pays qu’une taxe de 25% sera appliquée sur les perruques à partir du mois de juillet : la sélection nationale fait son grand retour à la CAN. Une grande première depuis leur dernière – et unique – participation au tournoi remontant à 1980. Les Taifa Stars sont sortis d’un groupe de qualification abordable avec l’Ouganda, le Cap-Vert et le Lesotho comme adversaires. Sans marcher sur leurs concurrents (2 victoires, 2 nuls, 2 défaites), ils se sont contentés de la deuxième place pour s’offrir le droit d’aller en Égypte cet été. Mais attention à ne pas sous-estimer cette équipe de Tanzanie, car si la majorité des joueurs évoluent dans le championnat local – et sont donc inconnus au bataillon -, ils vont pouvoir compter sur Mbwana Aly Samatta, l’attaquant star de l’équipe, meilleur buteur de la première division belge cette saison avec Genk (32 pions). Autre point positif : le sélectionneur Emmanuel Amunike connaît le très haut niveau. Dans les années 1990, il avait régalé avec le Nigeria, remportant notamment les Jeux olympiques 1996. Récemment, il s’est distingué dans son nouveau costume de technicien en gagnant la Coupe du monde U17 avec le Nigeria. Pas n’importe qui, le monsieur.
Le joueur frisson : Youcef Atal
À chaque compétition, l’Algérie propose sa dose de joueurs alléchants. Au programme cette année : l’élégant Ramy Bensebaini, les percutants Sofiane Feghouli et Yacine Brahimi, le mystérieux Adam Ounas, la star Riyad Mahrez, la surprise Andy Delort et… la pépite Youcef Atal. À 23 piges, le latéral droit s’est imposé comme la révélation de la deuxième partie de saison de Ligue 1 sous le maillot niçois. Sur les pelouses de l’Hexagone, le Fennec a déjà cassé quelques reins – Juan Bernat ne dira pas le contraire – et fait trembler six fois les filets. Le type de joueurs qui donne envie de se déplacer au stade et qui incitera tout amateur de ballon rond à se poser devant les matchs de l’Algérie à la CAN. Reste à savoir si ces individualités sauront former un collectif.
Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Joash Onyango
À quel moment le défenseur du Gor Mahia FC a-t-il bien pu avoir l’idée de se teindre la barbe en blanc ? Parfait pour ressembler à un vieillard et relancer les polémiques autour de l’âge des joueurs africains. Non merci.
Sadio Mané a beau être champion d’Europe, il aura fort à faire face à la muraille kényanne, le défenseur de 26 ans Joash Onyango. #CAN2019 pic.twitter.com/8IcO2sxrhx
— Rond Central (@Rond_Central) 18 juin 2019
Trois bonnes raisons de suivre ce groupe
Parce que les groupes du Sénégal et de l’Algérie fleurent bon la Ligue 1. Cela tombe bien, notre bon vieux championnat commençait à nous manquer. Pour voir le Kenya se ramasser dès le premier tour. Bah ouais, vous en avez marre de voir les coureurs kényans vous mettre trois heures dans la face à chaque marathon. Parce que cela pourrait vous donner envie d’aller visiter le Kenya et la Tanzanie. Et ce serait une super idée.Trois bonnes raisons de n’en avoir rien à cogner
Parce que vous n’avez toujours pas digéré cette défaite contre le Sénégal en 2002. Depuis, les matchs des Lions de la Téranga, c’est sans vous. Parce que les concerts de klaxons en bas de chez vous à chaque but marqué par l’Algérie seront largement suffisants pour vous tenir informé du parcours des Fennecs. Parce que cinq matchs sur six se joueront au stade du 30 juin, au Caire, mais qu’aucun d’eux n’est programmé le 30 juin. C’est vraiment nul.Mais pourquoi il n’est pas venu : Haris Belkebla
Parce qu’il a montré ses fesses sur un stream Fortnite, tout simplement.
L’inexpertise : Josette, ma grand-mère, qui est née et a passé une partie de sa vie en Algérie
« Qu’est-ce que je m’en fous moi de la Coupe d’Afrique ! Je ne connais même pas les équipes. L’Algérie va jouer ? Je me souviens qu’à Constantine, c’était le MOC le club, le Mouvement olympique constantinois. Et il y avait deux clubs à Bône : l’ASB et la JBAC, mais ils ont dû changer les noms maintenant. Ah bon, c’est le pays tout entier qui va jouer ? Donc ça va être différentes villes réunies, d’accord. Comment ça un joueur s’est fait exclure pour avoir montré ses fesses ? N’importe quoi, ce n’est pas comme ça qu’ils vont avancer, hein. Et sinon, t’as pas été voir l’exposition égyptienne sur Toutânkhamon à Paris, là ? Bah c’est drôlement intéressant ça, j’avais adoré l’Égypte moi, donc ils ont de la chance que ça se passe là-bas. Pourvu qu’il n’y ait pas d’attentats en revanche. Ah bah justement, il le montre à la télé là, les 100 ans de Toutânkhamon. Quand tu vois à l’époque tout ce qu’ils connaissaient, on est en retard nous, même qu’on est au XXIe siècle. Mais si tu tombes sur un bon égyptologue, il va te rendre passionné de l’histoire de l’Égypte. Tiens, t’as vu, il s’est marié machin, comment il s’appelle là, le fils Gourcuff ! »
La stat à la con
5892 mètres – Comme le pic d’altitude du Kilimandjaro, la montagne située au nord-est de la Tanzanie, qui est également le point culminant du continent africain. Suffisant pour régner au sommet de ce groupe C ? Pas sûr.
Si ce groupe était un tube de l’été : C’est l’histoire de la vie
Bon, ce n’est pas vraiment un tube de l’été, mais vu que Le Roi Lion va faire son retour sur le grand écran en juillet, c’est la bonne occasion de se rappeler que le Kenya a directement inspiré les paysages du célèbre dessin animé. Attention, les frissons sont garantis à l’écoute des premières notes de cette musique, un peu comme avec ce groupe C.
Par Clément Gavard