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CAN 2023 : Dix joueurs à suivre de près
Wilfred Ndidi, Victor Boniface, Bryan Mbeumo, Amine Gouiri, Mario Lemina et Alexandre Mendy manqueront à l’appel. Pourtant, la CAN promet un plateau alléchant en terre ivoirienne, avec des héros plus ou moins attendus, pour certains revanchards.
Simon Adingra (Côte d’Ivoire)
C’est l’une des nouveautés de la saison de l’excitant (mais imprévisible) Brighton de Roberto De Zerbi. Produit de la fameuse Right to Dream Academy, comme Mohammed Kudus et Ernest Nuamah, Adingra n’en est qu’à ses débuts en sélection, après avoir conquis le public de l’Union saint-gilloise en 2022-2023. Mais dans l’effectif très fourni de Jean-Louis Gasset, ce droitier de 22 ans ayant déjà inscrit 4 jolis pions en Premier League pourrait être le déstabilisateur en chef. Dribbleur hors pair, ailier élastique et complet pouvant évoluer des deux côtés du terrain ou en tant que piston… Mais où s’arrêtera-t-il ?
Ahmed Musa (Nigeria)
Interrogation aussi valable pour Clinton Njie : mais que fait encore Musa en sélection ? Deux bouts de match cette saison avec Sivasspor, une carrière à la dérive à 31 ans, un coup de reins indigne de ses grandes heures sur FIFA 17, un leadership tout relatif. L’ancien du CSKA Moscou ne fait plus l’unanimité depuis longtemps au pays, pourtant aucun sélectionneur ne se permet de l’oublier au moment de coucher son nom au milieu des pointures offensives du continent. Mais tout sera oublié, si le dernier rush de sa carrière offre le titre aux Super Eagles, le 11 février prochain.
Gabaski (Égypte)
Il est de retour ! Le gardien le plus emblématique de la dernière CAN (34 ans), remplaçant au pied levé de Mohamed El-Shenawy en huitièmes de finale, écœurant pour les Ivoiriens, les Marocains ou Sadio Mané, démarrera à nouveau la compétition dans l’ombre. L’homme à la gourde pleine d’indications sur les tireurs de penalty et portier du National Bank Egypt SC (ça ne s’invente pas) attend son heure. Même si l’opération déstabilisation doit avoir lieu depuis le banc. Parce que cette fois encore, tous les moyens seront bons pour épauler Mohamed Salah dans sa quête du Graal. Logique pour un personnage qui pourrait sortir tout droit d’un Indiana Jones.
Gabaski 🇪🇬 – All Saves 🧤- AFCON 2021 pic.twitter.com/0rbwxlEiGZ
— Mohamed A. 🇪🇬 (@MidoIndustry) January 9, 2024
Serhou Guirassy (Guinée)
Tube inattendu de l’année en Bundesliga avec Stuttgart (17 caramels), l’ancien Rennais est un rouage essentiel des ambitions du Syli National et sera (presque) aussi scruté que Victor Osimhen. S’il est le dernier à suivre le rythme de Harry Kane outre-Rhin, il doit encore passer un cap sous les drapeaux, à l’image de sa sélection, souvent talentueuse, mais trop peu régulière. À ce sujet, quoi de mieux que d’affronter le tenant du titre et le Cameroun pour vite être fixé ?
Yankuba Minteh (Gambie)
Vraie sensation de l’édition 2021, la Gambie ne sort pas d’une préparation optimale. Pourtant, les Scorpions regorgent toujours autant de talents capables de rebattre les cartes dans un groupe C piégeux pour le voisin sénégalais. Né en 2004, l’ailier droit de Feyenoord, révélé à Odense et appartenant à Newcastle, figure parmi les plus jeunes joueurs de la compétition. Un profil électrique et spectaculaire, parfois jusqu’à la nonchalance, qui n’aura besoin que d’une demi-situation pour forcer la décision.
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Edmond Tapsoba (Burkina Faso)
Parmi les cibles les plus récentes du PSG, Tapsoba fait partie des références les plus « discrètes » à son poste. Discrète, en dépit du niveau affiché avec le Bayer Leverkusen et le Burkina Faso depuis au moins quatre saisons, à seulement 24 ans. Trouble-fêtes réguliers lors des dernières CAN, les Étalons rêvent secrètement de déjouer les pronostics et auront besoin de leur défenseur central élégant, proactif, précieux à la construction et dans les un contre un, pour couper la chique à tous les favoris.
Sékou Koïta (Mali)
Joueur fragile, abonné aux blessures plus ou moins longues, un temps suspendu par l’UEFA pour avoir ingéré un médicament (prohibé) contre l’altitude, le très vif offensif du Red Bull Salzbourg n’a pas eu un début de carrière de tout repos. Sans doute l’un des joueurs les plus véloces du continent, Koïta est pourtant un atout de feu dans l’optique de dynamiter les défenses pour le compte des Aigles du Mali. Gageons qu’un attaquant mobile avec son bagage technique, également bon passeur, ne fera pas éternellement les yeux doux à la malchance.
Evidence Makgopa (Afrique du Sud)
Avec un tel prénom, impossible de passer à la trappe. Pourtant, l’évidence ne plaide pas en faveur du buteur assez rudimentaire des Orlando Pirates qui, à 23 balais, n’a jamais vraiment eu les chiffres recommandés pour son poste. Les choix de Hugo Broos font débat, mais la providence lui a peut-être imposé un dilemme salvateur, puisque le natif de GaMampa – qui n’était même pas dans la préliste – a remplacé au dernier moment Lyle Foster, privé de CAN par Burnley. Oh Makgopa, il danse tous les soirs !
Ayoub El Kaabi (Maroc)
Et si le remplaçant de Youssef En-Nesyri lui volait la vedette ? Attendu au tournant après sa demi-finale de Coupe du monde, le Maroc pourrait bien galérer à trouver la faille au fur et à mesure de la compétition. Le rôle du banc de Walid Regragui ne peut pas être sous-estimé, tout comme l’apport du buteur de l’Olympiakos. De retour parmi les Lions de l’Atlas au mois d’octobre, cet attaquant travailleur a gagné sa place et accepte aussi son rôle sans rechigner, au sein d’une « famille » comme il aime le rappeler en interview. Pas des plus mobiles, et à 30 ans, il n’aura peut-être plus d’autre occasion aussi belle à saisir en carrière.
Patson Daka (Zambie)
La star des Chipolopolos devrait, avec son ratio actuel, intégrer le podium des meilleurs bombers de sa sélection dans une quarantaine de matchs. Si la Zambie avance masquée dans le groupe de l’ultrafavori marocain et de l’outsider congolais, elle veut en clouer plus d’un en étant portée par l’ancien de la maison Red Bull. S’il n’a pas vraiment confirmé tout le bien qu’en pensaient les scouts après ses saisons haalandesques en Autriche, Daka s’est montré extrêmement efficace avec Leicester cette saison, autant qu’avec le vainqueur de la CAN 2012. Il a aussi annoncé la couleur lors du dernier amical de préparation, en ouvrant le score lors du match nul face au Cameroun. Vivement la suite.
Par Alexandre Lazar