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CAN 2019 : ce qu’il faut retenir des qualifications

Par Alexis Billebault
4 minutes
CAN 2019 : ce qu’il faut retenir des qualifications

On connaît depuis dimanche soir les vingt-quatre équipes qui disputeront la CAN en Égypte du 21 juin au 19 juillet, dont le tirage au sort aura lieu le 12 avril prochain au Caire. Tous les gros seront là, même si quelques habitués de la phase finale, comme le Gabon ou le Burkina Faso, ont échoué lors de la sixième journée. À part ça, quelques nouveaux (Burundi, Madagascar, Mauritanie), des retours après plusieurs années d’absence (Bénin, Kenya, Tanzanie, Angola, Namibie) et des équipes qui ont confirmé leurs progrès, à défaut d’avoir réussi à se qualifier.

Tous les gros sont là

Le compte y est : le Cameroun, la RD Congo et l’Afrique du Sud, trois anciens vainqueurs du tournoi, ont obtenu leur billet pour l’Égypte lors de la dernière journée. Les Lions indomptables, obligés d’obtenir sur le terrain une qualification remise en cause par le retrait de leur CAN par la Confédération africaine de football (CAF) en novembre dernier ont fait le taf samedi à Yaoundé, en battant largement les Comores (3-0), grâce à des buts de Choupo-Moting, Bassogog et N’Jie. Les Comoriens, qui ont déposé en janvier dernier un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour demander l’exclusion du Cameroun, ont cependant encore un espoir de se qualifier sur le terrain juridique. À Kinshasa, Cédric Bakambu a permis aux Léopards congolais de se sortir du problème posé par des Libériens difficiles à manœuvrer et motivés par une prime de 100 000 dollars promises par George Weah, l’ancien capitaine de la sélection aujourd’hui président de la République, alors que l’Afrique du Sud a battu la Libye (2-1) à Sfax grâce à un doublé de Percy Tau. Le Sénégal, le Ghana, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Mali et la Guinée, tous des habitués de la phase finale – et qui pèsent pour la plupart d’entre eux la quasi-totalité des trophées – avaient plié l’affaire avant la dernière journée.

Quelques absents de marque

Finaliste en 2013, troisième en 2017, le Burkina Faso ne verra pas l’Égypte, malgré un succès face à la Mauritanie (1-0), puisque l’Angola s’est imposé sur le même score au Botswana. Cet échec pourrait même marquer la fin de la carrière internationale de certains Étalons. Ce sera sans doute également le cas pour Emmanuel Adebayor. Le capitaine du Togo l’avait laissé entendre avant le court déplacement au Bénin, fatal aux Éperviers (2-1). Le Gabon, malgré le retour de Pierre-Emerick Aubameyang, a buté sur le surprenant Burundi, qui a obtenu à Bujumbura le point nécessaire à une qualification historique (1-1). Le Congo, champion d’Afrique en 1972, devait s’imposer au Zimbabwe pour disputer sa huitième phase finale, ce qu’il n’a pas su faire (2-0), une élimination qui pourrait coûter cher à Valdo, l’ex-milieu de terrain du Paris-SG, dans le collimateur du ministre des Sports depuis quelques mois. Enfin, la Zambie, lauréate en 2012, déjà absente il y a deux ans au Gabon et éliminée avant la sixième journée, a au moins eu l’élégance de terminer par un net succès face à la Namibie (4-1).

Trois nouvelles têtes, d’autres qui reviennent

L’élargissement à vingt-quatre équipes, décidé en 2017, a donc profité à des sélections qui n’avaient jamais mis un pied en phase finale. Madagascar, qualifié depuis la quatrième journée, et la Mauritanie, libérée par un succès contre le Botswana (2-1) en novembre, au soir de la cinquième journée, ont été rejoints par le Burundi, qui s’était jusqu’à maintenant contenté d’une apparition lors du Championnat d’Afrique des nations 2014 en Afrique du Sud avec sa sélection locale. Les Hirondelles ont terminé invaincues (deux victoires, quatre nuls) dans un groupe où figuraient, outre le Gabon, le Mali et le Soudan du Sud. Absente depuis 1980, la Tanzanie effectue son grand retour au plus haut niveau continental, grâce à son large succès face à l’Ouganda (3-0). Pour le Kenya (2004), la Namibie (2008), le Bénin (2010) et l’Angola (2013), l’attente aura été beaucoup moins longue que pour les Taifa Stars tanzaniens. Pour l’anecdote, le Bénin de Michel Dussuyer, qui a éliminé le Togo de Claude Le Roy (2-1), était dirigé en 2010 lors de la CAN en Angola par un certain… Michel Dussuyer. Le Cannois avait d’ailleurs été viré après l’élimination de son équipe au premier tour. Enfin, l’Ouganda, la Guinée-Bissau et le Zimbabwe, déjà présents au Gabon en 2017, ont remis ça lors d’une campagne qualificative qu’ils ont achevée à la première place de leur groupe respectif.

Derrière, ça pousse

Il y aura probablement d’autres nouveautés dans deux ans au Cameroun. Car si la hiérarchie a été respectée, en dehors des ratés du Gabon, du Burkina Faso et de la Zambie, les qualifications de Madagascar, du Burundi et de la Mauritanie prouvent que des nations très discrètes il y a encore quelques années peuvent nourrir quelques ambitions. Lors de ces éliminatoires, plusieurs d’entre elles ont été concernées jusqu’au bout par une possible qualification. Les Comores, qui auront tout de même pris un point au Cameroun (1-1) et un autre au Maroc (2-2), la Gambie, invaincue lors de ses deux confrontations face à l’Algérie (1-1, 1-1), le Lesotho ou encore le Liberia, invincible à Monrovia, mais encore trop léger à l’extérieur. Et la Centrafrique, désormais renforcée par Geoffrey Kondogbia et capable de tenir tête à la Guinée (0-0) et à la Côte d’Ivoire (0-0), pourrait prochainement faire ce que Malgaches, Burundais et Mauritaniens ont accompli…

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