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Camarasa, le Valenciano qui enchante le Pays basque
Prêté cette saison à Alavés, Víctor Camarasa confirme chez le promu basque les promesses qu'il avait fait entrevoir du côté de Levante. Une ascension fulgurante que le gamin de Valence grimpe avec classe et beaucoup de discrétion.
26 septembre 2016, sixième journée de Liga, le Deportivo Alavés reçoit Granada au Estadio de Mendizorroza. Arrivé durant l’été en prêt de Levante, Víctor Camarasa, cheveux rasés sur les côtés, connaît sa première titularisation avec les Basques après quelques entrées en jeu convaincantes. Dans un poste de milieu relayeur au sein du 4-3-3 aligné par Mauricio Pellegrino, Camarasa double la marque pour les locaux : à la réception d’un long ballon en profondeur, le milieu de terrain de vingt-deux ans gagne son duel avec Uche Agbo en vitesse et en physique, avant de conclure tranquillement entre les jambes de Guillermo Ochoa. Une performance de haute volée qui lui permet de gagner le cœur des supporters basques et de devenir un titulaire indiscutable des Babazorros. Pourtant, Víctor Camarasa n’était pas programmé pour briller au Pays basque, mais plutôt du côté de la province de Valence.
Valence, Momo Sissoko et Diego Simeone
Né à Méliana, à 13 kilomètres au Nord de Valence, Víctor Camarasa marche logiquement sur les traces de son homonyme Francisco José Camarasa en rejoignant en 2001, à l’âge de sept ans, le centre de formation du Valence CF. Durant dix ans, le jeune Víctor fait ses classes parmi les jeunes Ches, avant d’être abandonné par le club valencien quelques jours après ses dix-sept ans. Si, pour beaucoup de joueurs, cet échec aurait été fatal, le milieu espagnol, lui, repart au charbon et signe un an plus tard chez le rival de Levante. Après quelques matchs avec la réserve des Granotes en quatrième division espagnole, Camarasa fait ses débuts en pro sur la pelouse du Recreativo Huelva en Coupe du Roi le 7 décembre 2013. Malgré la défaite, l’Espagnol alors âgé de dix-neuf signe son premier contrat professionnel deux jours plus tard. Heureux, Víctor Camarasa sait que le chemin est encore long pour lui et préfère calmer le jeu au micro du club à l’aube de la saison 2014-2015 : « Je vais continuer à me battre pour rester en équipe première. Je n’ai que vingt ans et tout a été très rapide pour moi. J’ai vraiment envie de rester ici et d’y rester toute l’année. »
En balance avec Simão Mate, et d’autres joueurs passés par l’Hexagone comme Pape Diop ou encore Momo Sissoko pour les deux postes du milieu de terrain, Víctor Camarasa broie très vite la concurrence pour s’imposer comme l’élément fort de Levante. Dans une équipe qui se bat pour le maintien, le gamin de Valence montre très vite qu’il a le niveau pour aller plus haut. Cela tombe bien, alors qu’il était déjà supervisé depuis quelques mois par le Barça, le Real Madrid ou encore… Valence, Camarasa reçoit les louanges de Diego Simeone après un match face à l’Atlético de Madrid (2-2) : « C’est un garçon qui joue très bien. Il est bon dans les airs, couvre beaucoup de terrain. Il a vraiment émergé cette saison quand on lui a donné la chance de jouer. C’est un joueur de qualité. » Un joueur de qualité certes, mais aussi un homme de parole. Comme il l’avait annoncé, Camarasa refuse alors de quitter Levante et préfère rester une saison de plus dans sa province natale.
Blond platine et numéro 10
Si le talent de Camarasa est toujours là, le club de Levante, lui, vit une saison bien plus difficile et termine à la dernière place de Liga. Là encore, le milieu espagnol refuse d’aller au clash avec ses dirigeants : « Je suis un joueur de Levante où j’ai un contrat jusqu’en 2019. Si le club a besoin de moi, je jouerai avec eux en deuxième division. » Conscients que Camarasa mérite de jouer au plus haut niveau, les dirigeants de Levante le prêtent alors à Alavés, tout juste promu en Liga. Alors qu’il quitte pour la première fois de sa vie sa province de Valence, Camarasa commence à prendre confiance en lui et à sortir de sa discrétion habituelle. Teinture blonde sur la tête, le milieu de terrain chamboule les plans tactiques de Mauricio Pellegrino qui troque son fameux 4-3-3 pour un 4-2-3-1 où Camarasa évolue en numéro 10 derrière Deyverson. Avec son duo d’anciens de Levante, Alavés squatte la douzième place de Liga, avec huit points d’avance sur Valence, qui aurait bien besoin d’un petit Camarasa dans son effectif.
Par Steven Oliveira