- Ligue 1
- J17
- Marseille-Bordeaux (3-1)
Calme comme Villas-Boas
Dimanche soir, l'OM a retourné Bordeaux après une première mi-temps totalement contrôlée par les Girondins. Tranquillement, sans paniquer, comme souvent depuis qu'André Villas-Boas a pris les manettes dans la cité phocéenne.
Les supporters de l’Olympique de Marseille devraient passer de belles fêtes de fin d’année. À deux journées de la trêve, l’OM possède six points d’avance sur Lille, troisième, vient de s’enquiller six victoires consécutives et va finir sa première moitié de championnat contre Metz et Nîmes. Deux adversaires à sa portée. Dans les habits du Père Noël, André Villas-Boas, grand artisan de ce renouveau phocéen, qui a déposé une sérénité nouvelle au pied du sapin. Contre Bordeaux, cette force tranquille a fait passer l’OM d’un premier acte hors sujet à une seconde période où ce sont les Girondins qui ont explosé en vol. Pourtant, les 45 premières minutes des hommes de Paulo Sousa laissaient voir une copie parfaitement maîtrisée, une équipe de Bordeaux qui avait réussi à neutraliser toutes les qualités de Marseillais certes orphelins de Dario Benedetto, blessé, mais aussi d’abord dépassés par la discipline collective des visiteurs.
Morgan Sanson, libéré, délivré
Que ce soit les supporters olympiens sur les réseaux sociaux, ou les experts sur le plateau du Canal Football Club, peu étaient prêts à miser sur un retournement de situation tant Bordeaux semblait maîtriser son sujet. Les propos de Bouna Sarr au retour des vestiaires devaient pourtant mettre la puce à l’oreille des observateurs : cet OM-là connaît ses qualités et garde la tête froide. Ce qui a permis aux Phocéens d’inverser le rapport de force psychologique en moins de cinq minutes avec l’égalisation de Jordan Amavi. Avec un pressing plus haut, une intensité appuyée, Marseille avait retourné la situation dès l’heure de jeu avec une mine de Morgan Sanson. L’ancien milieu de terrain de Montpellier symbolise à lui seul ce qui a changé grâce au nouveau technicien marseillais.
Tranquille jusqu’à mai ?
Sur son but, le relayeur olympien est haut, presse à l’entrée de la surface bordelaise, et envoie une frappe d’une spontanéité déconcertante. En confiance et l’esprit libéré. Comme Jordan Amavi ou Nemanja Radonjić, auteur du troisième but. L’an passé, les deux animateurs du côté gauche marseillais semblaient voués à être rangés à la cave. Le premier est redevenu un réel arrière gauche quand le second commence à faire mentir l’idée qu’il aurait été une erreur de casting. Non pas qu’André Villas-Boas ait changé tous les joueurs de son effectif avec une baguette magique. Le Portugais, par son calme dans l’attitude et le discours, a surtout apporté une touche de zen attitude plus que bienvenue dans le contexte d’un club comme l’OM. Les supporters n’ont plus qu’à espérer que le mode détente de l’ancien coach du FC Porto dure jusqu’à mai 2020. Au moins.
Par Nicolas Jucha