Caliente Barça

Barcelone, c’est bien, c’est toujours un peu pareil. Surtout au niveau de l’effectif. Équipe-type : Valdes / Abidal Marquez Puyol Alvès / Touré Iniesta Xavi / Henry Eto’o Messi. La colonne de l’équipe est construite autour de joueurs qui étaient déjà présents l’an dernier. Bonus, cette saison, ils ont un banc. Piqué, Keita, Bojan, Hleb, Sergio Busquets, participent à des rotations régulières et permettent ainsi aux titulaires de récupérer. Voilà pour les hommes.

Pour le système, on connaît la chanson ; la conquête de l’espace, la possession, le jeu écarté, la technique superlative et une génie au cas où. Le cœur est un milieu à trois poumons, aussi techniques que lucides. La défense commence toujours dès l’attaque, le pressing se fait le plus haut possible. Plus que toute autre équipe, le Barça est à la conquête de l’espace et se fait un malin plaisir d’un luxe, enfoncer son adversaire dans son camp. Comme personne, Barcelone domine son opposant. Le faire reculer, tourner en bourrique, bouillir, mijoter puis rôtir, l’assaisonner à sa sauce pour le plus grand régal du public.

« Tout le jeu de Barcelone commence avec le positionnement, explique Sonny Anderson. Le but, c’est d’aller chercher très haut, d’empêcher la relance. Ils ne peuvent défendre comme un petit club et se dire “On va attendre”. Ils viennent chercher le plus près possible du but. Et chaque joueur respecte les consignes. On peut voir Messi ne pas toucher le ballon pendant dix minutes, respecter les consignes et rester sur son côté. Le schéma en 433 est toujours respecté, le joueur à l’opposé ne participe pas au pressing mais reste écarté pour pouvoir relancer sur lui. C’est une vraie différence tactique avec la France par exemple, où l’on veut toucher la balle coûte que coûte » .

Même un ego comme Eto’o joue le jeu. Samuel guide toute l’équipe par son flair, ses déplacements et ses inspirations, tout en instinct. « Un entraineur ne peut vous donner l’instinct » comme il le dit lui-même. L’importance du félin est indéniable. Quand il n’est pas là, ça ne tourne pas, deux saisons en dedans pour lui avec blessures et autres méformes, le Barça n’a rien gagné. Là Samu renait, le Barça itou. Sonny est admiratif : « Eto’o a de plus en plus de réussite. Il se bat, traîne dans la surface et marque toujours les buts décisifs, les premiers buts du match, il libère l’équipe. Il est encore meilleur, il a encore plus de confiance en lui, et celle de ses coéquipiers. C’est le meilleur » . Oui, c’est le meilleur. Samuel est au sommet de la plus belle équipe du monde. C’est le guide, le phare, la pointe de la plus belle des équipes. Pas pour rien que c’est lui devant et pas Thierry Henry. La conduite de l’ailier à Barcelone est dictée, il joue sur des rails, même si Messi déraille souvent, mais c’est bel et bien le neuf qui donne le tempo. Sonny le sait bien : « Le 9 au Barça est un point d’appui, il doit être le plus haut possible et donner le ton mais toujours être entre les deux centraux adverses. C’est une consigne stricte. Je ne comprenais pas forcément pourquoi, mais c’est comme ça. Il y a comme un schéma géométrique à respecter, pour être entre les lignes, jamais de dos au jeu et être disponible pour donner le ton aux offensives comme au pressing. Cette position permet d’être bien placé pour gêner la relance adverse, tout de suite entre les deux centraux » .

Le pressing, base du jeu de Barcelone, n’a pas été aussi efficace depuis les débuts de Rijkaard. Guardiola a relancé la Catalane et restauré l’essence même du jeu de Barcelone. Le dogme 433 que Pep connaît sur le bout des doigts. Toutefois, il n’est pas (encore ?) allé jusqu’à relancer le 343 de Cruyff. Plus personne ne joue à trois défenseurs et pour avoir des résultats, il s’agit d’un choix moins confortable, les joueurs doivent assimiler un schéma un peu risqué et anachronique. En parlant de ça, on a demandé son avis sur ce Barça à Jean-Claude Suaudeau : « Le Barça ? Simple, il joue comme Nantes en 95. Voilà, tout est dit. Salut » .

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