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Caio, le samouraï brésilien d’Al Ain

Par Steven Oliveira
Caio, le samouraï brésilien d’Al Ain

Né à São Paulo, passé pro au Japon et désormais star d'Al Ain aux Émirats arabes unis, c'est la vie que Caio a décidé de mener. Et cela lui réussit plutôt bien, puisque l'ailier gauche brésilien (24 ans) cartonne partout où il passe. Le Real Madrid, son adversaire en finale du Mondial des clubs, peut donc déjà trembler.

C’est la finale dont tout le monde rêvait. Après avoir enthousiasmé les amoureux du ballon rond en remportant la Copa Libertadores face à Boca Juniors, River Plate était censé se confronter à ce qui se fait de mieux en Europe ces trois dernières années : le Real Madrid. Sauf que si les Merengues sont bien au rendez-vous de la finale du Mondial des clubs, les Argentins, eux, devront se contenter d’un duel face aux Kashima Antlers pour attraper une médaille de bronze. La faute à Al Ain, qui a décidé de venir jouer les trouble-fête en s’offrant le scalp de River Plate aux tirs au but. La faute, surtout, à un homme qui a fait beaucoup de mal à ceux de Marcelo Gallardo : Caio Lucas Fernandes.

C’est bien simple, l’ailier gauche brésilien a tout simplement écœuré ses voisins argentins sur chaque ballon touché, que ce soit sur une accélération boltesque ou sur un crochet destructeur, à l’image de son but : il cavale sur son couloir gauche avant de s’amuser avec le pauvre Jonathan Maidana et de battre sereinement Franco Armani. Et inutile de préciser que le bonhomme n’a pas tremblé au moment de lancer la séance de tirs au but. « C’est le but le plus important de ma carrière. Avec cette victoire, nous avons écrit l’histoire. Personne ne nous croyait capables d’éliminer le vainqueur de la Copa Libertadores » , exulte Caio après la rencontre dans des propos relayés par ESPN Brasil. Tout simplement parce que personne ou presque n’avait vu jouer Caio avant ce match.

De São Paulo au Japon, il n’y a qu’un pas

Le travail parfaitement réalisé, Caio pouvait assister sereinement à la seconde demi-finale du Mondial des clubs entre le Real Madrid et Kawashima Antlers. Avec un sentiment forcément partagé. D’un côté, le rêve d’affronter le Real Madrid et sa ribambelle de stars et de l’autre celui de retrouver des visages et un club qu’il connaît bien. Car oui, avant de débarquer pour trois millions d’euros à Al Ain en 2016, Caio faisait le bonheur des Kashima Antlers. Et pourtant, en naissant à São Paulo, à 18 520 kilomètres de Kashima, le nouveau cauchemar de River Plate ne s’attendait pas à une telle trajectoire de carrière. Et encore moins lorsqu’il intègre à onze ans le centre de formation de São Paulo où il côtoie notamment Lucas Moura et Casemiro. Sauf que le club Tricolor ne le fera jamais signer pro en raison « de sa petite taille » . Pas plus que Santos et Palmeiras où Caio a fait des tests non concluants. Sauf que le bonhomme n’est pas du genre à abandonner si facilement et décide de tenter une folle aventure : « Nous avons fait un match amical au Brésil contre une équipe universitaire de Chiba. Après deux touches de balle, les Japonais me voulaient déjà. » Et voilà comment Caio accepte de quitter famille et amis pour rejoindre l’université de Chiba au Japon.

Lavage de toilettes et riz au ketchup et à la mayonnaise

Débarqué au Japon à 17 ans, il se demande très vite où il a mis les pieds : « Je suis parti avec un ami footballeur qui s’appelle Breno. Au début, nous ne parlions qu’entre nous et lorsque les Japonais nous parlaient, nous n’avions pas d’autres choix que de rigoler. » L’ailier gauche à la vitesse folle n’a pas dû seulement apprendre une nouvelle langue, mais a surtout dû apprivoiser une nouvelle culture. Que ce soit en classe – « Je devais incliner ma tête en signe de respect lorsque le professeur arrivait. Ils étaient très stricts et ne toléraient aucun retard contrairement au Brésil » –, à l’internat où il devait notamment laver les toilettes communes ou encore au restaurant : « Vous vous asseyez et vous voyez ces poissons crus devant vous et d’autres choses qui semblent bouger. Au départ, je mangeais seulement du riz avec du ketchup et de la mayonnaise. »

Autant de changements qui n’ont pas empêché Caio de rouler sur le championnat universitaire, ni de rejoindre les Kashima Antlers ( « Parce que c’est le club dans lequel Zico est passé » ) à l’issue de son cursus universitaire. En J1 League, Caio régale, remporte le trophée de rookie de l’année en 2014, termine meilleur buteur du club la saison d’après et gagne le championnat en 2016. Une idole est née. Et alors que les dirigeants de Kashima lui indiquent la possibilité de jouer avec la sélection du Japon dans un an, Caio décide de continuer son road trip en mettant le cap sur les Émirats arabes unis.

Cheikh Caio

Changement de décor, Caio doit de nouveau se familiariser avec une nouvelle culture. Résultat, le Brésilien n’hésite pas à enfiler le costume de cheikh pour se fondre dans la masse : « J’essaye d’entrer dans la culture locale et ça me permet d’interagir avec les fans, leur montrer que je les respecte. Mais, je suis un cheikh différent parce que je suis marié et qu’avec ma femme, il n’y a pas d’histoires de harem. (Rires.) » Ce costume lui permet surtout de cacher une coupe de cheveux qui lui a valu une amende de 272 dollars car considérée comme « non éthique » par le comité de discipline de la Fédération émiratie.

Peu importe, là encore Caio se fait surtout remarquer pour son talent balle au pied. Celui-là même qui a permis à Al Ain de disputer une finale de Ligue des champions asiatique en 2016, perdue face aux Sud-Coréens de Jeonbuk Hyundai Motors (1-2, 1-1). Pas loin d’avoir livré sa masterclass face à River Plate, l’ailier gauche de 24 ans, pour qui l’amour en club dure trois ans, va pouvoir bientôt refaire ses valises et continuer son tour de monde. Avec pourquoi pas une escale au Benfica, où les médias portugais l’annoncent avec insistance. À moins qu’il ne claque un doublé face au Real Madrid et que Florentino Pérez ne décide de l’embarquer avec lui dans l’avion du retour.

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Par Steven Oliveira

Propos de Caio tirés d'>ESPN Brasil.

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