- Ligue 1
- 6e journée
- Bastia/PSG
Cahuzac : « Pas de plan anti-Zlatan »
Neuf buts en trois matchs. C’est le triste bilan défensif des trois dernières sorties du Sporting Club de Bastia. Passés de la hype aux railleries en quelques semaines, les soldats de Frédéric Hantz auront à cœur de redorer leur blason dès ce samedi 17h dans leur antre de Furiani. Problème, c’est au richissime ogre parisien que les Turchini, emmenés par leur emblématique capitaine Yannick Cahuzac, seront opposés. Et si le petit-fils de Pierrot promet de se battre jusqu’à la mort, il sait aussi qu’Ibrahimović, ce n’est pas Barbosa.
Paris reste sur une convaincante victoire 4-1 face à Kiev, Bastia sur un cinglant 3-0 à Évian. C’est totalement cuit ?Non, on ne peut pas dire ça, tout peut arriver sur un match, on joue à 11 contre 11. Certes, nos chances de victoires sont faibles, on les évalue à 10%, mais il faudra s’appuyer là-dessus et tout donner pour faire quelque chose. On respecte cette équipe, il y a de grands joueurs, mais on n’entrera certainement pas sur le terrain en victimes.
Frédéric Hantz lui-même a déclaré que vous pourriez encaisser entre trois et dix buts… Vous en avez pensé quoi ?Je n’y ai pas trop réfléchi, mais bon… Par rapport à notre mauvaise situation, c’est vrai qu’on prend énormément de buts… C’est juste logique, on en prend trois à chaque match pendant que Paris en met trois ou quatre. Je ne pense pas que le coach ait voulu blesser certains joueurs dans ses propos, il a dit ça sans vouloir vexer.
Comment expliquez-vous d’être passés d’une telle solidité défensive à cette récente fébrilité ? Le changement de division ne pardonne pas tout…On est dans une période difficile, où l’on paie cash chaque erreur. Même si c’est la Ligue 1, je ne pense pas que cela se passe pareil pour chaque équipe. On est dans une période un peu moins faste, puis la différence de niveau est quand même énorme. Il faut qu’on s’adapte. Ces erreurs pouvaient passer l’an dernier, mais là, ça ne pardonne pas…
Depuis deux ans, Frédéric Hantz prône le beau jeu, un style offensif. Faudrait-il revenir aux fondamentaux du club ? Un jeu musclé, physique, un football d’hommes ?C’est vrai que le coach prône un jeu offensif, mais là, ça fait deux semaines qu’on est revenus sur des bases bien plus défensives. On a lancé tout un cycle de travail dans ce sens-là. Il faut réapprendre à défendre ensemble, il ne faut pas incriminer notre défense, c’est un problème collectif, et c’est pour ça qu’on bosse autant là-dessus depuis quinze jours. Le coach en a pris conscience, à nous de lui donner satisfaction.
Vu de l’extérieur, on a également pu observer un manque flagrant d’engagement…Peut-être. Si on prend autant de buts, c’est qu’on a peut-être un manque de combativité, d’agressivité. Notre coach l’a relevé et nous a demandé d’y remédier, sans non plus tomber dans l’excès pour ne pas se pénaliser. Mais c’est une valeur du club et si on connaît une période aussi compliquée, c’est en grande partie à cause de ça.
Wahbi Khazri, qui reste meilleur passeur du championnat, débute toujours sur le banc cette saison. Devrait-il être titularisé face au PSG ?C’est délicat à dire. Wahbi est un très bon joueur, mais on a recruté aussi Julian Palmieri qui fait un très bon début de saison. C’est évidemment au coach de décider, c’est son boulot. Il a fait un gros début de saison aussi, notamment à Sochaux, mais, s’il n’est pas dans l’équipe, on doit respecter ce choix.
Comment Jérôme Rothen, fan revendiqué du PSG, a-t-il préparé la rencontre ?Oh, je n’ai pas vu de différence dans ses attitudes ni dans ses mots, il la prépare comme toutes les autres rencontres. Ensuite, il est parisien, il a évolué dans son club de cœur pendant six ans, donc c’est sûr que ça doit lui faire quelque chose, mais il ne le montre pas trop. Mais c’est toujours des matchs particuliers…
Mais s’il met un coup franc en lucarne, il célèbrera quand même son but ?Ah complètement ! Il a une attache, mais il sait dans quel club il est tombé, il aime ce club, on le sent et il veut se donner à fond. Je pense que son rêve serait de marquer contre Paris !
Question habituelle : un plan anti-Zlatan va-t-il être mis en place ?Non, il n’y en aura pas parce qu’à ce moment-là, il faudrait aussi mettre en place un plan anti-Ménez, anti-Pastore… On va essayer de contenir au mieux cette équipe en étant très solidaires et en se donnant à 300%. Si on se concentre sur lui, ça peut venir de tous les côtés, ça ne servirait à rien.
Ibrahimović a déclaré dans la presse ne connaître Bastia seulement qu’en tant que rival d’Ajaccio, club de son ami Adrian Mutu, qu’auriez-vous à lui répondre ?J’espère qu’il se souviendra de Bastia dans le mauvais sens, qu’il se souviendra longtemps de sa défaite.
L’ambiance de Furiani va le changer du Parc des Princes…Je pense, oui. Ils ont beau être beaucoup plus nombreux à Paris, Furiani, ce n’est pas pareil… Il se souviendra des supporters, je pense…
On promet un accueil costaud aux supporters et joueurs parisiens, votre sentiment à ce sujet ?Oh, je pense que c’est bien. Cela fait partie du patrimoine du Sporting. Ensuite, il ne faut pas tomber dans l’excès, mais c’est bien de les accueillir comme ils veulent les accueillir. Je ne vois pas d’inconvénient à leur mettre une certaine pression, bien au contraire.
Est-ce que, du fait des valeurs prônées par le Sporting, le PSG n’est pas en définitive le pire ennemi de Bastia ?Je ne sais pas si c’est le pire ennemi… On pourrait le dire, mais il y en aurait beaucoup alors ! Après il y a ces sortes de « derbys » avec Nice, avec l’OM. Bon, mais ça pourrait être le pire ennemi, oui. On vient de deux mondes différents.
Thiago Motta est annoncé forfait, c’est un peu dommage de ne pas le voir en duel contre vous, non ?C’est sûr que j’aurais aimé me confronter à lui, c’est un grand joueur, mais, s’il n’y a pas Thiago Motta, il y aura Verratti, Matuidi, Sissoko ou Bodmer… Ce sont de grands joueurs, et face à eux aussi, ce sera un plaisir.
Lavezzi, pour vous, c’est une île entre la Corse et la Sardaigne ou un joueur de foot ?(Rires) C’est vrai que c’est plus une île entre la Corse et la Sardaigne, pour moi !
« Pastore » signifie « berger » en langue corse. Il s’en sortirait avec un troupeau ?
J’y avais pensé ! Il aurait du mal… C’est vrai qu’il ne porte pas bien son nom… En Corse, ce serait difficile pour lui…
Revenons au match. Misez-vous sur la fatigue engendrée par la Champions League ?C’est difficile à dire, car Paris a un effectif tellement pléthorique que je pense qu’ils vont faire tourner. Je ne pense pas que l’équipe qui a joué contre Kiev sera la même contre nous… On l’espère, mais j’en doute vraiment. Il y aura donc du sang neuf et ce ne sera pas un avantage parce que les remplaçants sont du même niveau…
Franchement, vous pensez vraiment qu’Anthony Modeste peut inscrire un but face à Thiago Silva ?Je ne peux pas dire oui ou non ! Personnellement, il y a un an, je ne pensais vraiment pas une seconde qu’on puisse jouer contre une telle équipe. Donc je vais répondre dans ce sens-là plutôt que par rapport à la mauvaise période qu’a connue Anthony l’an dernier avec Bordeaux…
Pour finir, donnez-nous votre scénario du match.Bon, c’est juste ce que j’espère, parce que je vais avoir l’air bête si on en prend cinq… On tient le coup, on se bat comme des lions, on défend bien et à la 85e, sur un coup de pied arrêté, tête décroisée de n’importe qui, on gagne 1-0 et le stade s’enflamme ! Le public sera derrière nous de toute façon, ça fait deux ans qu’il est particulièrement là, qu’il nous suit et ce sera à nous d’emballer le match pour que le public soit chaud. Mais il faudra emballer le match, si on en prend trois en cinq minutes, on les aidera pas… Nous pouvons compter sur notre public, on sait qu’il répondra présent.
Propos recueillis par Thomas Andrei