- France
- Ligue 1
- 10e journée
- Bordeaux/Caen (1-1)
Caen pouvait espérer plus
Après avoir mené à la marque sur la pelouse de Chaban-Delmas, les Girondins ne sont pas parvenus à museler un onze caennais très en jambes et accrocheur. Au contraire, ce sont les visiteurs qui ont créé la sensation en bousculant leurs hôtes en fin de match. Et en ramenant un point du match nul (1-1) pas cher payé.
C. Diabaté (22′) pour Bordeaux , H. Bazile (76′) pour Caen.
Chacune des deux formations aura eu sa mi-temps. Bordeaux la première, Caen la seconde. Et ce n’est pas un hasard s’il y a eu un but durant leurs quarante-cinq minutes respectives. Cheick Diabaté et Hervé Bazile ont eu leur moment de grâce cet après-midi. Avec deux ou trois autres de leurs compères, ils ont donné un peu de relief à une partie qui en a grandement manqué. Dommage, car en dépit de bonnes intentions manifestes, à peu près tout le monde s’est ennuyé au stade. Sauf peut-être les Normands qui, au moyen d’une volonté de tous les instants, ont au final réalisé une bonne opération hors de leurs bases. Une de plus…
Déchet technique et contre-pied
Préparer la 10e journée de championnat dans la peau du dauphin de Ligue 1 n’était pas gagné à l’avance pour les Girondins. Réduits à dix à l’entraînement durant la trêve internationale, ils n’avaient que la volonté et la bonne humeur pour essayer de rendre une copie correcte, au quotidien. Un peu comme ce dimanche, en fait, face à une équipe de Caen motivée, et estampillée « deuxième meilleure formation du championnat à l’extérieur » . Bref, inutile de dire que le temps a paru long, lors du premier acte de cette rencontre. Pourtant, d’emblée, on croyait bien déceler des velléités offensives des deux côtés. Un simple effet de style tant le déchet technique était flagrant dans chaque camp, notamment côté marine et blanc. Des Bordelais qui ont certes compté jusqu’à plus de 55% de possession de balle sans en faire grand-chose. Mais au-delà de ça, hormis un Nicolas Pallois hyper solide au poste de défenseur central, plus un Fodé Koita ultra-remuant en face, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Excepté deux belles occases en trois minutes. Celle d’Hervé Bazile (frappe puissante détournée ferme par Carrasso, 39e) et de Faubert (volée au-dessus, 42e). Et, bien entendu, le penalty inscrit avec une habileté nonchalante par Cheick Diabaté (22e) suite à une main de Jean Calvé dans sa surface de réparation. À tel point que le public de Chaban-Delmas croit sur l’instant à un contre-pied tiré à côté de la cage de Rémy Vercoutre…
Le soleil, Bazile et Carrasso
Dire que ce qui a le plus réchauffé les spectateurs de Lescure en deuxième période est le soleil paraît peut-être un peu réducteur. Mais pas tant que ça, finalement. Parce que si le jeu dans les pieds est de meilleure qualité de part et d’autre, les occases sont malheureusement loin d’être au rendez-vous. Sauf une nette de Mathieu Duhamel, que Carrasso détourne encore (51e). Mais ni la vivacité de Bazile ni celle de Lenny Nangis n’inquiètent vraiment Nicolas Pallois, présent et efficace sur tous les ballons qui croisent sa route. Concrètement, on s’ennuie à Chaban-Delmas. On est loin d’un Bordeaux-Rennes ou Bordeaux-Toulouse de ces dernières années, mais un bon prétexte pour se régaler à envoyer des textos à ses potes, placés de l’autre côté de la tribune. D’ailleurs, on soupçonne Willy Sagnol et Patrice Garande de s’adonner à l’exercice, probablement pour se raconter des histoires d’anciens Verts. Mais sinon, sur le terrain, Diego Rolán court et met des ballons propres… dans les pieds de ses adversaires. C’est sympa ; suffisamment pour gagner le concours de passe à dix. Tandis que Vercoutre, lui, ronge ses gants. Et le public qui siffle… juste avant d’applaudir Carrasso. Soit le reflet d’un emmerdement certain. Mis en confiance, le portier des Girondins brille une nouvelle fois sur son placement en fin de rencontre en anticipant un centre et en laissant son but vide. Un loupé que Bazile aperçoit tranquillement de son côté gauche. Le Caennais pousse le ballon dans le but vide sous les yeux de défenseurs bordelais qui ne comprennent pas trop ce qui vient de se passer. Ils commencent pourtant à avoir l’habitude.
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas