- France
- Ligue 1
- 2e journée
- Caen/Lille (0-1)
Caen l’arbitre s’en mêle, Lille en profite
Cela devait être un match nul. Finalement, ça a été un match très nul. La faute à un arbitre, monsieur Desiage, qui a décidé d'offrir un pénalty au LOSC. Peut-être était-ce pour donner un peu de spectacle à une partie très terne. Toujours est-il que Caen s'incline (0-1) sans vraiment savoir pourquoi.
Caen – Lille (0–1) D. Origi (69′) pour Lille.
Elle était promise à un régional de l’étape. Il n’a pas eu assez de fric pour l’épouser. Depuis, elle est restée seule. Jolie mais seule. Trois longues années de tristesse jusqu’à ce que ce Normand vienne la draguer. Ce vendredi soir, la MMArena, mûre depuis 2011, a connu son dépucelage en Ligue 1. Comme toute première fois qui se respecte, ce Caen-Lille, aux allures de mauvais combo cinéma-hippopotamus-dodo chez les parents « qui ne sont pas là » , a été un fiasco dont la MMArena ne voudra pas se souvenir. Aucune délicatesse, pas une caresse, juste deux entités qui se regardent sans animosité et se quittent en ayant un peu trop honte de se regarder. Manque de bol, ce premier ébat était télévisé et quelques milliers de voyeurs étaient là pour assister au massacre. Et pour que la première soit ratée jusqu’au bout, un trouble-fête est venu perturber l’ébat maladroit. Très peu inspiré, monsieur Desiage a offert un pénalty et, par la même occasion, la victoire, à un LOSC qui ne la méritait pas. Mourad Boudjellal appelle ça une « sodomie arbitrale » .
De l’ennui et des blessés
Évidemment, il y a cette excitation. Des préliminaires maladroits, mais qui font le job parce que tout le monde a envie d’en découdre. Plus entreprenant que les autres, Divock Origi tente une percée d’entrée de jeu, mais N’Golo Kante refroidit ses ardeurs d’une bonne faute tactique. Trop amoureux du plaisir solitaire, Origi tente de remettre le couvert quelques minutes plus tard, mais la défense caennaise n’est pas disposée à le laisser entrer. Le Belge se voit reprocher son amour de l’onanisme par ses partenaires qui, outre Balmont, ne sont pas plus adroits au moment de draguer puis de conclure. Pas décidés à subir, les Normands reprennent petit à petit les choses en main, notamment via du jeu rapide où Manu Imorou est très à l’aise sur son côté gauche. Solide défensivement et à l’aise pour se projeter vers l’avant, les hommes de Patrice Garande se montrent dangereux par l’intermédiaire de Nangis qui, parfaitement décalé par une talonnade de Duhamel, se retrouve face à Enyeama, mais envoie le ballon au-dessus du but. C’est la seule véritable occasion de cette première période avec une frappe de Florian Raspentino qui se la joue Robben version côté gauche et à côté. Manu Imorou, lui, se claque sur une accélération. C’est le début de la déchéance caennaise.
L’arbitre au niveau de la rencontre
Sale temps pour les avions. Parti très haut dans un duel aérien, le buteur normand, Mathieu Duhamel, s’est crashé à l’atterrissage. Retombé sur sa cheville, l’ancien Messin quitte ses partenaires sur civière et force son coach à effectuer un nouveau changement. À l’aise dans leurs baskets, les deux entrants manquent l’ouverture du score de quelques centimètres. Bien servi par Féret, Jean Calvé envoie un centre parfait du droit vers Koita dont le coup de boule passe juste au-dessus du but d’Enyeama. On joue à peine l’heure de jeu et le match du Stade Malherbe de Caen vient de se terminer. Pas à cause de cette frappe correcte de Balmont. Encore moins à cause de Salomon Kalou, invisible ce soir et remplacé par Ryan Mendes. Le fautif porte un maillot gris et une bombe de mousse qu’il a visiblement utilisée pour se masquer les yeux. Persuadé qu’Appiah commet une faute lors de son tacle glissé pourtant parfait sur Divock Origi, M. Desiage indique le point de pénalty et donne un carton rouge au Caennais. Un retour de la Ligue 1 en bonne et due forme dont le Belge profite pour donner l’avantage aux siens. Réduits à dix, les Caennais ne peuvent pas réagir, malgré la bonne volonté de Raspentino. La MMArena, elle aussi, est amorphe. Qu’elle se rassure, des coups comme ça, le Stade Pierre-Mauroy en tire toutes les deux semaines.
Par Swann Borsellino