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- Dijon-Caen (0-2)
Caen, changements à l’avant
Très peu efficace depuis deux saisons, mais rafraîchie par de nombreux transferts, l'attaque caennaise vient de s'offrir un lifting indispensable. Qui a déjà porté ses fruits à Dijon.
70e minute au parc des sports Gaston-Gérard. Deux attaquants se tapent dans les mains le long de la touche pour officialiser le changement décidé par Fabien Mercadal. Le sortant peut quitter la pelouse avec le sentiment du devoir accompli : c’est en effet lui qui a ouvert le score en début de rencontre. Il en sera de même pour l’entrant au coup de sifflet final, puisque lui aussi va trouver le chemin des filets dans le temps additionnel.
Mais outre le fait qu’ils aient planté un but chacun en faveur de Caen (opposé à Dijon pour le compte de la quatrième journée de Ligue 1), quel est l’autre point commun entre Enzo Crivelli et Claudio Beauvue ? La réponse en mille : ils représentent tous les deux des recrues du Stade Malherbe. Et ce n’est pas un luxe.
Des au revoir d’envergure…
Car en observant la colonne « Départs » squattant la moitié du tableau du mercato de leur club, les supporters caennais pouvaient flipper. Il y était en effet noté que Ronny Rodelin, 24 goals à lui tout seul en trois saisons de championnat, s’était envolé pour Guingamp, qu’Ivan Santini, 27 pions toutes compétitions confondues en l’espace de deux ans, avait fait ses bagages pour Anderlecht (déjà sept caramels en six journées avec son nouveau club), et que les 36 bougies de Julien Féret, directement impliqué dans 27 réalisations depuis 2014, courraient désormais à Auxerre.
Des transferts d’autant plus inquiétants que le secteur offensif du Stade Malherbe, dans les chiffres, n’a pas brillé par son efficacité. Lors du dernier exercice, les locataires de Michel-d’Ornano n’ont ainsi marqué que 27 fois, squattant la place de lanterne rouge au classement des attaques. Un an plus tôt, le constat n’était guère plus reluisant : 36 buts, et une 17e position à ce même classement. Loin d’être folichon.
… et des bonjours bienvenus
Alors, le club normand maintenant dirigé par Fabien Mercadal (qui a pris la suite d’un Patrice Garande fatigué après six ans de bons et loyaux services) a opté pour le changement. Un ravalement de façade offensif nécessaire qui a mis du temps à se mettre en travaux. Aujourd’hui, les nouveaux maçons se nomment Casimir Ninga, acheté deux millions d’euros à Montpellier, Fayçal Fajr, revenu de Getafe, Yacine Bammou, récupéré en échange de deux millions et demi à Nantes, Saîf-Eddine Khaoui, milieu offensif prêté par l’Olympique de Marseille, Malik Tchokounté gars sûr de Mercadal qui l’a amené dans ses valises… Et le duo Crivelli-Beauvue, donc, le premier ayant coûté trois millions (après avoir été prêté par Angers pendant six mois) et le second (Celta de Vigo) ayant signé pour un prêt dans les dernières heures du marché. Les cartouches sont donc plus nombreuses. Pour quels résultats ? L’avenir le dira, mais les dernières sorties de Caen laissent espérer une embellie et davantage de célébrations que par le passé. Après être logiquement resté muet lors de l’ouverture de sa saison (3-0 face au Paris Saint-Germain), le Stade Malherbe a planté à quatre reprises sur ses trois dernières parties (une fois contre Nantes et Nice, deux fois à Dijon).
✍️ Bon c’était chaud, mais @CBeauvue sera bien caennais pour la saison 2018/2019 ???#SMCaen #TeamSMC #Ligue1Conforama #BienvenueClaudio pic.twitter.com/yExl8dnqJ0
— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) 30 août 2018
Mais au-delà des éléments à la disposition du coach, il faudra également observer les convictions de jeu imposées par Mercadal. Pourquoi ? Parce que les attaquants n’étaient pas les seuls à pointer du doigt l’an dernier. Bien au contraire, Santini et Rodelin faisant plutôt bien leur taf. À ce niveau-là, le ballon est toujours laissé à l’adversaire (moins de 40% de possession lors de chaque confrontation depuis la reprise). Les hommes de devant auront-ils donc plus d’occasions que sous Garande ? Seront-ils mis dans de meilleures conditions pour améliorer les stats, aussi bien personnelles que celles du club ? En attendant de trouver des réponses définitives à ces réponses, il convient de noter que 100% des buts ont été inscrits par des recrues. Signe que la révolution pourrait porter ses fruits.
Par Florian Cadu