Quelles fonctions occupez-vous désormais auprès de cette sélection brésilienne ?
Aujourd’hui, je suis donc entraîneur des U15 du Brésil et coach adjoint des U17 et des moins de 20 ans. D’ailleurs, je suis très content de pouvoir faire ce travail parce que j’adore être sur le terrain. C’est un boulot différent, mais je commence à vraiment aimer.
L’ambition, c’est – on imagine – d’embrasser un jour la carrière d’entraîneur, non ?
Oui, bien sûr, bien sûr. Là, je commence à passer tous les diplômes au Brésil, j’ai également envie de passer les diplômes français (DEPF, ndlr). Et après, après on verra par la suite…
Alors que le Mondial se rapproche, comment analysez-vous le climat social agité au Brésil ?
C’est vrai que les gens parlent beaucoup en ce moment, c’est normal, on va recevoir la Coupe du monde, c’est le tournoi le plus important du monde. Mais je pense que le plus important, c’est d’abord le terrain. Les joueurs de la Seleção en sont conscients.
Mais qu’en est-il de tous ces soucis d’organisation notamment ?
Peut-être que les stades ne seront pas prêts, mais je ne suis pas sûr de ça ! Après, j’espère que ça va être nickel. Parce que la Coupe du monde au Brésil, ça va être phénoménal. En espérant seulement que la Seleção soit championne du monde à la fin…
Toutes ces manifestations et toutes ces grèves, vous les comprenez en tant que citoyen brésilien ?
Je comprends, mais je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas d’accord du tout avec tout ce qui se passe… Maintenant, il faut qu’on « sécure » (sic) le tournoi. Il faut penser à la Coupe du monde, il ne faut pas penser aux manifestations. Après je sais qu’il y a beaucoup de monde qui souffre au Brésil, mais à mon avis, il y a un moment pour faire ça. Et j’espère que pendant le Mondial, il n’y aura pas de manifestations. Mais ça, je n’en suis pas certain !
Vous êtes donc sur la même ligne de pensée que Michel Platini…
Oui, je partage son avis. Pour cette compétition, on ne doit pas laisser de traces. Il y a tellement de gens qui vont venir dans notre pays pour regarder la Coupe du monde… Et j’espère qu’il n’y aura pas de problèmes par rapport à tout ça. Ni avant, ni pendant, ni après…
Pour en revenir au sportif, quelles sont les atouts de la Seleção ?
D’abord, le Brésil a fait une très bonne Coupe des confédérations. Ça, c’est un point fort pour le collectif ! Donc si les Brésiliens arrivent avec le même état d’esprit qu’on a vu l’année dernière, je pense qu’ils ont beaucoup de chances pour être champion du monde. Et surtout qu’on joue chez nous quoi ! Le public sera là…
Et les points faibles ?
Nos faiblesses ? Je ne sais pas, je ne pense pas à ça encore (sourire)…
Au niveau de la pression populaire, sera-t-elle positive ou négative ?
Je pense que ce sera positif ! Le public va nous soutenir, soutenir les joueurs pendant 90 minutes. Après si les joueurs n’arrivent pas à montrer ce que le public attend, peut-être qu’il y aura des sifflets et d’autres choses aussi… Ça reste du football !
Vous connaissez bien Fred depuis l’époque OL. Pourquoi est-il si important pour Scolari ?
Déjà Fred, c’est un buteur. Partout où il est passé à Cruzeiro, Fluminense, à Lyon, si vous regardez les matchs qu’il a faits, il a toujours marqué des buts ! Et aujourd’hui dans le système de Scolari, il n’y a que lui qui peut faire ça. Donc je pense qu’il est un titulaire indiscutable.
Et sur Neymar, mettre la pression sur un aussi jeune joueur, est-ce bien raisonnable ?
Ah non, lui, il sait déjà ce qui l’attend… Car Neymar, c’est le gars ! C’est lui qui va nous faire la différence, on attend beaucoup et on compte beaucoup sur lui… Mais il est conscient de tout ça ! Ce ne sera pas un souci pour Neymar.
Même à 21 ans ?
Oui même, même (il s’emporte) ! Cela fait déjà un moment qu’il joue au plus haut niveau. Aujourd’hui, il est au FC Barcelone, il est bien et je pense qu’il va être au top de sa forme pour ce Mondial.
Concernant l’OL, votre ancien club, on a beaucoup entendu parler de la possible arrivée de Juninho avant que Fournier ne soit choisi comme coach. Qu’en avez-vous pensé ?
Juni, c’est un bon nom… Car c’est quelqu’un qui a marqué l’histoire du club. En plus, il a envie d’être entraîneur et il a envie de pouvoir entraîner un jour Lyon. Au final, ça ne s’est pas fait, car ce n’était pas pour cette année ! Mais à mon avis, ça ne va pas tarder…
Pourriez-vous le rejoindre à Lyon en tant qu’adjoint si un jour Juni était amené à coacher l’OL ?
Avec Juninho, on est restés en bons contacts. D’ailleurs, il y a quelques années, on n’avait déjà discuté de ça, maintenant, on va attendre… D’abord, je dois faire mon boulot de mon côté. Et cette année, « Juni » va passer les diplômes d’entraîneur. Et pourquoi pas dans peu de temps, rentrer à Lyon et commander cette équipe ?
Ça serait alors un retour chez vous…
Oui, c’est vrai. Car pour nous, Lyon c’est toujours notre maison !
Comment la Lazio a métamorphosé Nuno Tavares