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Cabaye : « Je ne pouvais pas faire mieux à Lille »

Propos recueillis par Ronan Boscher, à Newcastle
Cabaye : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je ne pouvais pas faire mieux à Lille<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

On lui prédisait un enterrement de carrière en partant pour un club non-européen, lui, l’international champion de France. Aujourd’hui, Yohann Cabaye assume tout et est rapidement devenu un rouage essentiel du milieu de l’actuel quatrième de Premier League.

Ça fait mal d’entendre que t’allais foutre ta carrière internationale en l’air en signant à Newcastle ?

Non, ça me fait rire. Quand j’ai rencontré le coach, je savais qu’il allait me faire jouer. Pour moi, Newcastle, c’est un gros club même si les résultats des dernières saisons ne correspondaient pas aux attentes du club. A l’extérieur, il y a toujours plein de supporters. A St James Park, l’ambiance est exceptionnelle. Je suis sûr de mon choix. Je n’ai jamais douté. En étant à Lille, je n’étais pas assuré d’être en équipe nationale à chaque fois. C’est ça que les gens ne comprennent pas. Je suis venu ici pour franchir un palier. Ce n’est pas du tout le même rythme, le même engagement, la même intensité qu’en France. Il n’y avait pas de questions à se poser. J’avais l’opportunité de mettre un pied en Premier League. Pour moi, ce n’est pour plus jamais en ressortir.
On a aussi entendu que tu n’étais venu ici que pour le fric…

Il faut savoir un truc. Quand tu sors du centre de formation, tu n’es jamais au même niveau que ceux qui arrivent de l’extérieur. Quoi que tu fasses, à part le joueur exceptionnel comme Eden. J’ai 25 ans maintenant. J’ai une famille qui compte sur moi. Ce que j’ai eu ici, je ne l’aurais jamais eu à Lille. Aujourd’hui, il y en a qui retournent leur veste. Ça me fait rire. Moi, je n’ai aucun problème par rapport à ça, ça fait partie du truc. Je n’ai pas de rancœur. Personnellement, ce qui est sûr, c’est que je ne manquerai jamais de respect au championnat de France, et encore moins à Lille.
T’avais d’autres touches à l’étranger ?

Ça faisait deux étés où on m’annonçait à droite à gauche, sans contact concret. Ça dépendait toujours de grosses probabilités, si untel ou untel s’en va. J’en avais marre de ça. Avec ce que j’avais fait à Lille, je ne pouvais pas faire mieux. J’avais la possibilité Aston Villa aussi mais ça dépendait du maintien ou non de Gérard Houllier. Et comme il n’est pas resté là-bas…
Tu savais que Pardew allait signer autant de Français ?

De ce qu’il m’avait dit, il a quasiment tout fait. Sylvain (ndlr : Marveaux), je ne savais pas. Tout le monde, comme lui, pensait qu’il allait signer à Liverpool. Après il y a des francophones, Tioté, Ba, Hatem était déjà là. Donc ça ne pouvait qu’être bien pour moi. Pour le début, c’est pratique.
T’as pris des conseils avant de venir ici ?

Ouais, Antoine Sibierski. Plus le temps passe, plus c’est une personne que j’apprécie énormément. On est de Lille tous les deux. Il m’a dit de ne pas hésiter. Il vit encore en Angleterre, à Manchester. J’ai demandé aussi à Rozenhal, à Franck Dumas que j’ai eu au téléphone via mes agents. Ils m’ont tous dit qu’il ne fallait pas que j’écoute ce qui allait se dire à droite à gauche, parce que c’est l’Angleterre, la Premier League quand même. Newcastle, c’est un grand club ici. On sent à chaque fois quand on se déplace qu’on est attendus.
Tu n’as donc jamais hésité avant de venir ici ?

Non, parce que je savais que tôt ou tard, j’allais jouer en Premier League. C’est juste la première fois de ma vie que je quitte Lille, ma région, mes proches, mes potes. Mais si j’avais été seul sans ma femme et ma fille, je me serais posé plus de questions. Je sais qu’à trois, on ne se pose plus de questions, on fonce. Là, ma fille qui a 21 mois, elle est à la crèche. Et au-delà du foot, ça lui permettra surtout d’apprendre l’anglais, la langue universelle quand même. Je suis très content de pouvoir leur offrir ça. Et Newcastle, sans manquer de respect aux autres clubs, c’est quand même quelque chose.
Tu peux nous expliquer le style de management d’Alan Pardew ?

C’est un manager anglais, très proche de ses joueurs. Il veut un style de jeu plus européen quand on a le ballon. Après, comme toutes les équipes anglaises, défensivement, il faut vite le récupérer. Mais je lui ai tout de suite posé la question de savoir s’il voulait une équipe qui jouait au ballon ou pas. Parce qu’on a toujours tendance à voir des équipes avec des costauds qui balancent, attendent le deuxième ballon pour aller à la bagarre et lui, il m’a affirmé que non.
En quoi c’est particulier le foot en Angleterre ?

C’est une autre approche des événements qu’en France. Tu croises les joueurs en dehors dans la rue ou à l’intérieur du club, tu te demandes vraiment si c’est des joueurs de foot. Mais sur le terrain, ils donnent tout, ils sont à 100% sur le foot et le résultat. Une fois qu’ils sont sortis, qu’ils aient bien joué ou pas, ils rigolent, ils chantent.
Quel est ton rapport avec les gens du coin ?

Ce n’est pas l’émeute à chaque fois que je vais en ville. Et ça ne me plairait pas trop. Tu vois, le mec qui est venu m’installer le téléphone, il me dit : « Ouais t’as bien joué, tout le monde le dit. » Le mec qui est venu m’installer CanalSat, la parabole, pareil. Les gens ici ils t’aiment bien parce que tu donnes tout. C’est sympa ça. Ils sont très chaleureux. Ça me rappelle un peu Lille. Dès que j’ai besoin de quelque chose, tout le monde essaie de m’aider au plus vite. C’est quand même une autre mentalité qu’en France. Depuis début juillet que je suis ici, j’adore. Niveau climat, en revanche, je pense que ça va vite m’attaquer tout ça. Le froid, j’ai l’impression qu’il est plus dur ici qu’à Lille. Bah, on est monté encore un peu plus au Nord là.
Tu fais quoi en dehors du foot ?

Je peux pas être égoïste, à juste me reposer, même si je fais attention à l’hygiène de vie. Je suis bien obligé de faire des trucs avec mon épouse et ma fille pour qu’elles se sentent concernées. Dès qu’on a du temps libre, on se balade. Ma femme, elle aime bien tout ce qui est décoration maison, tous ces trucs-là. Quand elle a le temps, elle y va. Sinon on a vu la rivière qui passe ici, qui sépare la ville en deux, il y a de jolis ponts aussi. L’Écosse n’est pas loin. On ira sans doute faire un saut là-bas. Franchement, on se sent bien ici.
La vie culturelle, la nuit à Newcastle, déjà testé ?

Je t’avoue que si ça avait été en France, les opéras, les théâtres, les cinémas, j’y serais allé mais là, je ne maitrise pas encore bien la langue. Pour le moment, on est retenus parce que c’est en anglais. Mais si t’es un peu bilingue ici, t’as quand même beaucoup de choses à faire.
Le foot anglais, c’est aussi les tabloïds. Ça t’inquiète ?

Franchement, je ne m’en soucie pas du tout. Je ne suis pas du genre à me montrer.
Jamais on pourra te retrouver debout sur une table à faire tourner ta chemise (ndlr : Best et Ireland s’étaient fait attraper par le Mirror en boîte la veille d’un match) ?

Si, mais je ne pourrai le faire qu’à la maison. Et attention, je ne dis pas que je peux faire ça tout le temps. Mais pourquoi sortir et faire ça devant tout le monde ? Après, y en a qui aiment, moi non. Déjà, moi, sortir, une fois de temps en temps, c’est bien. Mais tous les week-ends, non. Ici, si t’aimes sortir, et que t’as pas de stabilité à côté, ça peut vite dérailler. Après, le club, avant de te recruter, il te pose quand même des questions pour savoir si t’es marié, si t’as une copine, si t’as des enfants. Ça les rassure un peu plus. T’es assez grand, t’es assez autonome. Ils te laissent gérer ta vie, ta carrière comme t’en as envie. On est beaucoup moins fliqués en Angleterre qu’en France. Ça a toujours été comme ça en France. Ça porte ses fruits sur certains points. Mais ici, il faut vite s’adapter.

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