- Ligue des champions – 3e tour préliminaire – Zurich/Lille
Ça vaut quoi déjà, le Grasshopper Zurich ?
Pour le deuxième été de suite, les Suisses du Grasshopper Zurich affrontent un club français lors du troisième tour préliminaire de la Ligue des champions. Après Lyon, ils affrontent cette fois Lille. L'occasion de prendre une fois encore des nouvelles de cette équipe que les Dogues vont devoir affronter avec le même sérieux que les Gones l'année passée (1-0, 1-0).
La saison dernière
Depuis quelques années, finir deuxième du championnat suisse, c’est réussir sa saison, du moment qu’on ne s’appelle pas Bâle. L’ogre FCB est en effet intouchable et truste les titres sans trop laisser de suspense. La saison dernière comme celle d’avant, ce sont les Grasshoppers qui terminent au deuxième rang, 7 points derrière le champion, 6 points devant les Young Boys de Berne, qui complètent le podium. Ce qui situe bien le niveau actuel du futur adversaire du LOSC lors de ce troisième tour préliminaire de C1 : la meilleure formation suisse après la meilleure. Aux bilans particuliers, les « Sauterelles » ont terminé à la fois deuxième défense de la Raiffeisen Super League et deuxième attaque, malgré la perte en cours de saison de sa star Izet Hajrović, transféré en Turquie durant l’hiver. Il a été bien suppléé par l’émergence du meneur suisso-albanais Shkëlzen Gashi, qui a terminé la saison en tant que meilleur buteur du championnat. Dans les autres compétitions en revanche, le club zurichois s’est montré beaucoup plus discret, avec une élimination d’entrée en C1 face à Lyon, suivie d’une élimination dès les barrages de Ligue Europa face à la Fiorentina et une sortie de la Coupe de Suisse en quart de finale.
L’intersaison
Les dirigeants du GCZ ont été contraints de laisser filer le meilleur joueur de l’effectif la saison dernière : Shkëlzen Gashi, transféré qui plus est pour renforcer encore un peu plus la domination du FC Bâle et qui laisse tout de même un sacré grand vide dans l’équipe des Sauterelles. Il a été remplacé par l’espoir égyptien Kahraba, qui n’a que 20 ans et va vite devoir montrer ce dont il est capable. Les autres options pour compléter l’entrejeu s’appellent Alexander Merkel ou Nathan Sinkala l’ancien Sochalien. Tous deux arrivent en Suisse sous forme de prêt. Au niveau des matchs de préparation, le bilan a été mitigé avec deux victoires pour deux défaites.
Le début de saison
Que les Lillois se rassurent, l’entame de la saison a été franchement calamiteuse pour leurs adversaires du soir. Après 2 journées de championnat disputées depuis la reprise, ils occupent l’avant-dernière place du classement avec deux revers concédés d’abord dans le derby face au FC Zurich (0-1) puis samedi dernier à domicile contre Thoune (2-3). Une rencontre où ils ont été menés de deux buts, avant de revenir à égalité puis de perdre en seconde période avec une dernière demi-heure disputée à 10 contre 11 suite à une expulsion. L’horloge suisse accuse déjà un inquiétant retard.
Le style de jeu
Depuis la saison dernière, l’entraîneur allemand du GCZ aime varier les tactiques en fonction des joueurs à disposition et de l’adversaire, alternant entre un système avec trois centraux en défense pour deux attaquants, ou une défense plus classique à quatre avec une seule pointe, ce qui devrait être le choix privilégié pour affronter Lille. Dans les bois, on retrouve le gardien international iranien Daniel Davari (transféré en mai de l’Eintracht Brunswick en Allemagne, il remplace Roman Bürki, parti à Fribourg), devant une paire de centraux composée de ce bon vieux Stéphane Grichting et de Sanel Jahić, complétée par Michael Dingsdag au cas où ça joue à trois derrière. Les deux latéraux se nomment Daniel Pavlovic et Michael Lang (dans les 23 de la Nati au Brésil). La récupération est le travail d’Amir Abrashi et Vero Salatić, voire aussi de Nathan Sinkala pour blinder l’entrejeu. En milieux offensifs, la recrue française Yoric Ravet et le jeune Égyptien Karhaba pourraient être privilégiés, avec l’Israélien Munas Dabbur qui doit souvent se débrouiller seul devant (aidé d’Anatole Ngakumol dans un système à deux pointes). En 4-5-1 ou en 3-5-2, Skibbe privilégie le contre et le LOSC devrait logiquement avoir à produire l’essentiel du jeu lors de la double confrontation.
Le joueur à suivre
Parmi les recrues de l’été, il y en a une qui suscite particulièrement la curiosité : Alexander Merkel (aucun lien), jeune milieu offensif allemand de 22 ans à l’étonnante trajectoire. Né au Kazakhstan, il est passé par Stuttgart, avant de terminer sa formation au Milan AC, où il a fait ses débuts chez les pros. Très gros espoir, il est alors transféré successivement au Genoa, puis à l’Udinese, sans réussir à percer dans aucun de ces clubs. Relancé cet hiver en Angleterre du côté de Watford, il aimerait enfin faire décoller sa carrière du côté de Zurich, où il arrive en prêt, appartenant toujours à l’Udinese. Celui que son nouvel entraîneur, son compatriote Michael Skibbe, considère comme « un des jeunes Allemands les plus talentueux du moment » , passé dans toutes les sélections chez les jeunes, doit pour l’instant se contenter d’un rôle de joker avec l’équipe suisse, mais il devrait monter en puissance à mesure qu’il retrouve du rythme.
Par Régis Delanoë