- International – Coupe des confédérations
Ça s’est passé lors de la Coupe des confédérations
La Coupe des confédérations débute ce samedi au Brésil, une compétition qui fait désormais office de répétition générale, un an avant la Coupe du monde, avec une assemblée réduite et un enjeu mineur. Mais les éditions précédentes le prouvent : c'est souvent l'occasion de voir une palanquée de buts, de confirmer les talents du moment et de révéler quelques joueurs. La preuve.
1997 : le Brésil au sommet de son art
C’est en 1992 qu’est organisée pour la première fois en Arabie Saoudite une compétition réunissant les champions continentaux en titre. La FIFA observe mais n’organise pas cette épreuve, qui s’appelle alors la Coupe du Roi Fahd. Une deuxième édition similaire est organisée trois ans plus tard, mais c’est en 1997, toujours à Riyad, que le tournoi est officiellement nommé Coupe des confédérations, bénéficiant cette fois de l’aval des instances internationales. À quelques mois de la Coupe du monde en France, c’est l’occasion pour le Brésil d’assumer son statut de grand favori à sa propre succession. Denilson, Romario et Ronaldo font un carton, les deux derniers nommés marquant chacun un triplé en finale, pour une victoire écrasante 6-0 sur une sélection australienne diminuée par le rouge pris tôt dans la partie par Mark Viduka. Cette Seleção semble alors intouchable…
1999 : Blanco et Ronaldinho à la fête
La FIFA a la bonne idée de confier l’organisation de cette deuxième édition au Mexique, provoquant un bel engouement populaire, avec près d’un million de spectateurs au total (60 000 de moyenne par match). Sportivement aussi, c’est une réussite, avec beaucoup de buts, dont un quadruplé réussi dès le premier match par ce drôle de joueur qu’est Cuauhtémoc Blanco pour les locaux face à l’Arabie Saoudite. L’Europe est seulement représentée par l’Allemagne, les champions du monde français ayant décliné l’invitation. La Mannschaft prend le bouillon dès la phase de poules (0-4 face au Brésil, 0-2 face aux États-Unis) et laisse le Mexique et le Brésil se disputer la finale au stade Aztèque. Un match plein d’intensité et de buts, qui débute sur une grosse boulette de Dida pour le 1-0 et se termine sur le score de 4-3 pour le Mexique. Dans le camp d’en face, Ronaldinho, 19 ans à l’époque, est une grosse révélation, avec 6 buts au compteur et du joga bonito en veux-tu en voilà. Vivement qu’il déboule en Europe.
2001 : merci la grande saucisse !
Après la Coupe du monde, après l’Euro, la Coupe des confédérations : la France réussit le triplé, comme le Brésil avant elle quatre ans plus tôt. À cette époque, les Bleus sont tellement faciles qu’ils peuvent se permettre de gagner avec Marlet titulaire en attaque (premier buteur de la compétition, pour une victoire 5-0 face à la Corée du Sud) et Gillet, Bréchet et Laurent Robert dans l’effectif… En demi, le Brésil se fait encore taper (2-1) et la bande à Lemerre affronte en finale le Japon, qui surprend agréablement, un an avant de co-organiser son Mondial. C’est l’époque de Philippe Troussier et d’Hidetoshi Nakata, excellent lors de ce tournoi. Un seul but est marqué au cours de cette ultime rencontre, par cette grande saucisse de Patrick Vieira, bien trouvé par Franck Lebœuf à l’entrée de la surface. Comme le Brésil en 97, l’équipe de France confirme son statut de favorite à sa propre succession pour la Coupe du monde.
2003 : un lion ne meurt pas, il dort
Le 26 juin prochain, ça fera 10 ans. 10 ans que Marc-Vivien Foé est décédé, brutalement, sur la pelouse du stade Gerland, en pleine demi-finale de Coupe des confédérations face à la Colombie. Un arrêt cardiaque brutal, traumatisant, tellement injuste… Forcément, c’est ce triste évènement qu’on retient de cette édition 2003. Jusqu’ici, le Cameroun – son Cameroun – avait été parfait, avec notamment une victoire de costaud sur le Brésil. Les Lions indomptables remportent aussi ce foutu match face à la Colombie et affrontent leurs potes français en finale. Personne n’a trop le cœur à jouer, mais puisqu’il y a un tournoi à finir, alors on joue quand même. En pensant fort à Marc-Vivien, depuis les hymnes d’avant-match jusqu’à la remise du trophée, en passant par l’unique but en or d’Henry, célébré dignement, le doigt pointé vers le ciel.
2005 : je suis Adriano, et toi t’es qui putain ?
En Allemagne, la Coupe des confédérations commence à trouver son rythme de croisière et sa place dans le calendrier, en répétition générale de la Coupe du monde. Pour la première fois, aucune nation ne décline l’invitation et les buts pleuvent, plus encore qu’en 1999. Un joueur particulièrement se distingue : Adriano, qui sort d’une saison XXL avec l’Inter, est alors au top de sa forme. Meilleur joueur sur PES et pas loin d’être le meilleur du monde aussi en vrai, l’Empereur est un bulldozer qui impose sa puissance et son culot pour ouvrir la marque en finale face à l’Argentine, une copie de la finale de Copa América 2004. La Seleção gagne encore, et largement en plus cette fois : 4-1, rien à dire, malgré Riquelme. Avec une telle démonstration, la carrière d’Adriano s’annonce forcément radieuse et le Brésil s’impose forcément comme favori du prochain Mondial. Bon, encore une fois, la suite des évènements ne sera pas fidèle aux prévisions…
2009 : des Ricains beaux mais tendres
Juin 2009 : le téléspectateur de foot découvre, horrifié, cette saloperie de vuvuzela. Une corne en plastique qui provoque un abominable bruit de bourdon énervé. Horreur. Il faudra composer avec pendant toute la Coupe du monde un an plus tard… Sinon, cette édition, la dernière en date, offre une sacrée grosse surprise : l’élimination en demi-finale des Espagnols par les États-Unis, qualifiés ric-rac au premier tour au détriment de l’Italie. Altidore et un excellent Clint Dempsey offrent l’exploit aux Ricains, qui retrouvent le Brésil en finale, après le 0-3 subi lors de la phase de poules. Mais contre toute attente, le score est de 2-0 à la mi-temps en faveur des Yankees, qui peuvent croire à l’obtention d’un premier titre majeur. Las, le Brésil, plus expérimenté, fait le travail au retour des vestiaires et à la 84e, Lúcio offre de la tête la victoire 3-2. C’est déjà la troisième victoire des Sud-Américains dans cette compétition. Un palmarès qui peut encore grossir en cas de performance à domicile dans les jours à venir.
Par Régis Delanoë